Comment est né votre projet de descendre la Seine à la nage ?
En 2018, j’ai vécu l’aboutissement de tous mes efforts en natation, discipline que je pratique depuis l’âge de 4 ans, en traversant la Manche à la nage. Par la suite, j’ai arrêté mes études pour rejoindre des associations. Je suis ainsi arrivé sur la goélette Tara début 2020. J’ai assuré des visites guidées du bateau pendant plusieurs mois, ce qui m’a mené à m’intéresser à l’écologie. Aujourd’hui, je réalise un service civique à la fondation GoodPlanet, qui se terminera fin février. Je sais maintenant ce que je veux faire ensuite : parler d’écologie et y associer la natation. C’est ainsi que le projet « La Seine à la nage » est né.
Pourquoi avoir décidé de nager de sa source à son embouchure ?
Je suis Parisien, alors forcément, la Seine est presque en bas de chez moi ! Je projetais d’abord de la descendre dans Paris pour y réaliser des vidéos. Mais petit à petit, je me suis mis en tête de faire le trajet de bout en bout, de la source de la Seine (à Source-Seine, en Côte-d’Or, Ndlr), jusqu’au port du Havre (Seine-Maritime). Ces derniers mois, j’ai donc cherché à lever toutes les difficultés administratives liées à mon parcours.
Quelle est la partie la plus difficile à planifier ?
Une telle descente à la nage n’a jamais été réalisée auparavant, donc il n’y a jamais eu de demande aux préfectures. Et sur mon parcours, il y a au total 14 préfectures et 340 communes, avec autant d’arrêtés spécifiques concernant la navigation sur la Seine. Cela crée un beau bazar administratif ! Suite à ma prise de contact avec les Voies navigables de France, un bateau suiveur m’accompagnera de Melun à la sortie de Paris, puis pour les traversées de Rouen et du port du Havre.
Vous allez nager 780 km en autonomie dans la Seine. Comment vont se passer les ravitaillements ?
Ma volonté d’être en autonomie est en effet la plus grande contrainte du projet. Je vais nager pendant 52 jours à raison de 15 kilomètres par jour, soit environ 6 heures d’efforts. Pour me nourrir et dormir, je vais tirer un kayak gonflable de 60 kilos, avec tout mon matériel. Cela facilitera mon passage aux écluses. Pour le ravitaillement en eau, j’irai chez les habitants. Ça me permettra de faire des rencontres ! Un médecin s’assurera de mon état de santé sur mon parcours.
Au-delà du défi sportif, quels objectifs poursuivez-vous avec ce projet ?
Je veux parler d’écologie à différents publics et leur montrer que l’on peut vivre des expériences très fortes avec la nature tout en étant proche de chez soi. Je vais par exemple travailler avec 5 à 6 écoles en amont et animer des ateliers sur la biodiversité, la pollution… Surtout, la Seine à la nage deviendra un documentaire a posteriori et une série photo. Ce projet sera aussi le point de départ des activités de mon association et des stages en eau libre et de bivouac que j’animerai à l’avenir.
Infos pratiques : « La Seine à la nage », du 6 juin au 28 juillet. Plus d’infos sur arthurgermain.fr
Lire aussi : J’ai testé la Seine à vélo entre Paris et la Normandie
Lire aussi : Sur la route des fromages le long de la Seine sauvage
Lire aussi : Quatre microaventures au fil de l’eau dans le Grand Paris
19 février 2021