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À Paris, le vélo laisse la voiture sur place

Une cycliste à Paris / © Olivier Mabelly (Flickr - Creative commons)
Une cycliste à Paris / © Olivier Mabelly (Flickr – Creative commons)

On savait le vélo en plein essor depuis le covid. Selon l’Institut Paris Région, la part des déplacements à vélo est désormais supérieure à celle de la voiture pour les liaisons entre la capitale et la petite couronne !

C’est un signe qui ne trompe pas, malgré le temps particulièrement humide des premiers mois de l’année 2024 : les pistes cyclables de la capitale sont encombrées aux heures de pointe et ne désemplissent pas en journée, particulièrement sur les grands axes comme les boulevards de Sébastopol et de Strasbourg, et la rue de Rivoli. Ce que confirment les compteurs de l’association  Paris en selle, qui montrent une nette augmentation du trafic cycliste chaque année.

Les défenseurs de la petite reine peuvent se réjouir : une nouvelle enquête montre que le vélo est désormais davantage utilisé que la voiture pour les déplacements dans Paris et même entre Paris et la petite couronne. L’Institut Paris Région (IPR), l’agence régionale d’urbanisme de la Région Île-de-France a publié une enquête à la demande de quatorze partenaires publics et privés, parmi lesquels la Région, Île-de-France Mobilités, les quatre départements de la grande couronne, la ville de Paris, la RATP ou encore SNCF Transilien. L’IPR avait pour lettre de mission « de diversifier la connaissance de la mobilité des Franciliens un an et demi après la fin de la pandémie de covid ». On apprend ainsi que, en 2023, en moyenne, 34,5 millions de déplacements ont été enregistrés par jour ouvré en Île-de-France (contre 29 millions le samedi et 19 millions le dimanche), pour un nombre moyen de 3,8 trajets par personne au quotidien.

Le « vélotaf », une réalité qui pèse

Si la voiture personnelle reste le moyen de se déplacer le plus utilisé dans la région francilienne (34 %) devant la marche (30 %) et les transports en commun (26 %), c’est notamment en raison de son poids en grande couronne, du fait des distances plus longues et de la moindre densité de transports en commun. Dans la capitale, la place de la voiture est beaucoup plus réduite puisqu’elle ne représente que 4,3 % des déplacements. Ce qui représente nettement moins que la part de ceux réalisés à vélo (11,2 %). Et on rappellera que la marche reste, de loin, le premier mode de déplacement à Paris, devant les transports en commun…

Comment expliquer cette « vérolution » ? Les changements de comportements constatés depuis la sortie du covid sont sans doute la conséquence d’un faisceau de phénomènes : la prise de conscience climatique, la politique en matière de circulation douce de Paris et de nombreuses communes de la Métropole du Grand Paris, mais aussi de la Région, qui encouragent ce mode de transport par la création de pistes cyclables, de parkings sécurisés, d’aides à l’achat de vélos électriques… Une « vélorution » qui devrait connaître une nouvelle étape avec la mise en place des « olympistes » (des pistes sécurisées conduisant aux principaux sites olympiques) pour les JOP 2024, et dont on attend à terme qu’elles améliorent une connexion entre Paris et la petite couronne qui reste encore un des points noirs de la « cyclabilité » du Grand Paris.

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