
Alors qu'il existe une grande communauté roller dance en Île-de-France, le collectif « Martine Patine » revisite le genre en proposant des soirées entre fête et spectacle vivant, ce que nous décrit son créateur Kevin Ringeval.
Quel est le concept de « Martine Patine » ?
Kevin Ringeval : « Martine Patine » est un collectif qui rassemble des danseurs, danseuses, musiciens, musiciennes qui jouent des spectacles et animent les roller parties. Lors de ces soirées, ils performent autant qu’ils gèrent le prêt de matériel ou qu’ils animent le dancefloor. A certains moments ils font des chorégraphies, à d’autres ils descendent pour sécuriser la piste de danse ou aider les moins habiles à patiner en s’amusant. C’est à cheval entre la fête et le spectacle vivant, de vraies roller parties des temps modernes ! Même si « Martine Patine » est un concept qui reste lié au roller-disco, on a voulu dépoussiérer un peu la pratique et introduire aussi dans notre playlist pas mal de house et de musiques actuelles. En parallèle de ces soirées, le collectif tourne avec un spectacle chorégraphique, « Salut ça roule ? ».
Quelle est l’histoire de ces soirées de roller dance ?
En 2018, j’ai ouvert un lieu éphémère avec la SNCF, « L’Aérosol », consacré aux arts urbains. Le vendredi, on a commencé à lancer des soirées de roller dance. On ne s’attendait pas du tout à un tel engouement ! Chaque semaine, il y avait entre 600 et 800 personnes de toutes les communautés et de tous les âges qui venaient patiner : des fans de hip-hop, de musiques électroniques, des joueuses de roller derby, des débutants, des enfants, des quinquagénaires qui avaient connu la Main Jaune (discothèque à roulettes dans le 17e fermée en 2003, NDLR). Quand L’Aérosol a fermé, j’ai reçu de nombreuses demandes pour continuer ces rendez-vous ; alors j’ai recontacté les performeurs avec qui je travaillais et on a fondé ce collectif itinérant, conçu pour se balader dans toute la France. Un soir, je mangeais chez ma mère et je cherchais un nom. Elle m’a dit simplement : « Mon fils, je m’appelle Martine donc c’est tout trouvé : Martine Patine ! »
Comment choisissez-vous les lieux où se déroulent les soirées « Martine Patine » et comment faites-vous pour gérer la logistique ?
Il y a un gros boulot de manutention. On arrive en général avec des casques, des protections, nos décos et 400 à 500 paires de patins. Tout est réfléchi pour assurer la direction artistique de nos soirées, très pop. On a même de sublimes patins vintage à quatre roues : des brillants, des léopards, des rose flashy… On est accompagnés par des maquilleuses qui viennent recouvrir de paillettes les joues de nos pratiquants ! Pour les salles, ce sont elles qui viennent à nous : il y a une grande communauté roller dance en Île-de-France, ce qui nous a permis d’animer des soirées sans difficulté un peu partout : place de la Bataille de Stalingrad (19e), au Carreau du Temple (3e), au Forum à Vauréal (Val-d’Oise) ou encore au théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). On doit juste faire attention à ce que les lieux soient assez lisses, grands et sans angles pour garantir la sécurité.
Comment expliquez-vous l’engouement pour les rollers parties ?
Quand j’ai créé mon premier événement, je me suis rendu compte qu’on manquait de rendez-vous comme ça, pour se retrouver. Après la crise du covid, il y a eu une vraie demande pour recréer du lien, se rencontrer… Le roller dance, c’est une pratique ludique, bienveillante et surtout très simple. Sur place, on a souvent des groupes qui improvisent des chorés, lancent des chenilles à 150… On a besoin de ces contenus culturels bon enfant pour lâcher prise et déconnecter un peu. Et on attend de pied ferme tous les Franciliens pour nous rejoindre aux soirées à venir !
Infos pratiques : les prochaines soirées « Martine Patine » sont programmées le 4 avril à Boum Boum Villette, 30, avenue Corentin-Cariou à Paris (19e) et le 14 juin à la Grange Dimière, 41, rue Maurice-Tenine à Fresnes (94). Plus d’infos sur Instagram
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17 mars 2025