Société
|

Une Grand-Parisienne veut construire un récit plus féminin de la gastronomie

Journaliste mais également titulaire d'un CAP cuisine décroché à l’école Ferrandi à Paris, Alvina Ledru-Johansson lance un nouveau magazine, Culs-de-Poule, afin de raconter la place qu'occupent les femmes dans la gastronomie. Enlarge your Paris s'est mis à table avec elle alors que le crowdfunding de ce semestriel s'achève ce dimanche 27 mars.

Marie-Anne Cantin, fromagère parisienne à l'honneur dans le nouveau magazine Culs-de-Poule lancé par la journaliste grand-parisienne Alvina Ledru-Johansson / © Brieuc Segalen
Marie-Anne Cantin, fromagère parisienne à l’honneur dans le nouveau magazine Culs-de-Poule lancé par la journaliste grand-parisienne Alvina Ledru-Johansson / © Brieuc Segalen

Comment est né Culs-de-Poule ?

Alvina Ledru-Johansson : L’idée est née durant mon année de césure lorsque j’étais étudiante à l’Institut Pratique de Journalisme à Paris. Je voulais déjà me spécialiser dans le journalisme gastronomique et culinaire, je me suis donc inscrite à l’école Ferrandi dans le 6e pour passer mon CAP en un an. Nous étions 10 femmes sur une promotion de 14 personnes. C’était la première fois qu’il y avait plus de femmes que d’hommes dans une section cuisine. Durant mes stages, j’ai rencontré aussi beaucoup de femmes alors que les médias répètent qu’elles sont minoritaires dans ce milieu, que c’est un métier masculin. Après mes études, j’ai travaillé pour plusieurs rédactions. Lorsque l’un de mes contrats s’est terminé, je me suis dit que c’était le moment de me lancer. Culs-de-Poule est né six mois plus tard, en 2020, sur Instagram et par le biais d’une newsletter.

Vous vous présentez comme le média “des bonnes femmes et de la bonne bouffe”…

La ligne éditoriale est féministe car je ne parle que des femmes. Mais je ne veux pas en faire un média militant. J’ai choisi le nom Culs-de-poule car je le trouvais drôle et je voulais faire sourire. Quant à l’expression “bonnes femmes”, je souhaitais rappeler que lorsque l’on dit d’un homme que c’est un “bon homme”, c’est positif, tandis que pour les femmes, “bonnes femmes” est souvent connoté.

Les fromagères parisiennes seront à l’honneur du premier numéro de Culs-de-Poule…

Effectivement, les fromagères parisiennes sont bien représentées dans ce premier numéro. On y retrouve Laura Takahashi, co-fondatrice de Taka & Vermo dans le 10e. C’est l’une des premières à avoir dépoussiéré l’image de la fromagerie avec une décoration très contemporaine. Nous avons également échangé avec Marie-Anne Cantin, artisane depuis 40 ans et qui nous a raconté l’évolution du métier et celle de la place de la femme dans ce monde masculin. Enfin nous sommes allés à la rencontre d’Aude Sementzeff, à la tête de la Laiterie de Paris dans le 18e qui fabrique du fromage à partir de lait produit dans le Parc naturel du Vexin français (Yvelines / Val-d’Oise). Avant d’être fromagère, elle travaillait dans le marketing. Un parcours semblable à Camille Brossard, ancienne communicante devenue cheffe de cave à la fromagerie Beaufils dans le 20e.

Infos pratiques : le crowdfunding pour le premier numéro de Culs-de-Poule est en cours jusqu’au 27 mars sur kisskissbankbank.com