Les « Balades nature de la Métropole du Grand Paris » sont proposées à partir du 7 octobre par Enlarge your Paris en partenariat avec la Métropole du Grand Paris. Le calendrier est à retrouver ci-après.
On n’associe pas nécessairement Métropole du Grand Paris et nature. Selon vous, est-ce une erreur ?
Luc Abbadie : Oui et non. Non car, de fait, dans le centre de l’Île-de-France, la densité en espaces verts est assez faible et l’organisation de la végétation se déploie sur des zones restreintes. Mais on peut considérer que c’est une erreur car il existe une nature urbaine qui se développe dans la Métropole du Grand Paris. Rien que dans la capitale, on recense 1 200 espèces végétales et 1 200 espèces animales. Le bilan est donc contrasté, comme dans toutes les zones urbaines.
Pourquoi, selon vous, est-il important de se familiariser avec cette biodiversité qui nous entoure ?
D’abord parce que la biodiversité est un patrimoine. Ensuite, beaucoup de gens veulent savoir à quoi sert cette biodiversité. Autant pour le réchauffement climatique, il existe une prise de conscience, autant sur la biodiversité c’est plus difficile car la réponse à la question est finalement assez technique. Il est scientifiquement prouvé qu’il existe un lien entre cette diversité et la stabilité du monde vivant qui nous entoure. Plus on a de diversité génétique entre espèces ou au sein de chaque espèce, plus on est capable de résister aux maladies ou au manque d’eau dans le cas d’une forêt par exemple. Cette diversité a aussi une fonction de refroidissement. Comme je vous le disais, c’est un peu technique mais c’est important de le médiatiser.
Justement, comment faire pour sensibiliser le public à ce sujet ?
Je crois beaucoup au fait de changer les pratiques, par exemple avec l’interdiction des herbicides en ville. En fait, il faut de l’audace côté pouvoirs publics. Il s’agit par exemple d’oser le mélange d’arbres, en finir avec la rangée de platanes d’un bout à l’autre d’une allée. Il faut une nature qui ressemble à une vraie nature ! Pour rétablir une diversité du vivant, il y a déjà du mieux mais on peut aller encore plus loin, notamment en accompagnant les particuliers pour qu’ils plantent des arbres dans leurs jardins.
Où conseilleriez-vous aux urbains de se promener pour découvrir cette biodiversité urbaine ?
Déjà, il y a tous les grands parcs des villes. Il ne faut pas non plus hésiter à parcourir le bord des cours d’eau. On y note des efforts de renaturation intéressants. Des communes réinstallent aussi des espaces boisés en pleine ville, comme à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Il convient aussi de s’intéresser aux friches. En général, dès que vous cherchez un peu, vous pouvez, à 10 minutes de chez vous, trouver de la nature. Pour ma part, j’habite près de Créteil (Val-de-Marne) où il est possible de se rendre par exemple sur l’île Sainte-Catherine. Jamais vous ne penseriez trouver un tel endroit à 5 kilomètres de la porte de Bercy (12e) !
Selon vous, en tant qu’urbain, que gagne-t-on à se reconnecter à la nature ?
Nous faisons actuellement face à deux crises majeures : le réchauffement climatique et la chute de la biodiversité. En réaction, nous devons effectuer des changements de comportements individuels et collectifs colossaux. Or aujourd’hui, la majorité de la population mondiale vit en ville. L’imagination d’une sobriété positive va s’élaborer en milieu urbain. Mais comment s’y atteler si vous n’avez pas compris ce qu’est la biodiversité ou que vous n’avez été confronté qu’à une biodiversité sous perfusion ?
Calendrier des « Balades nature de la Métropole du Grand Paris » :
Samedi 7 octobre : À la découverte de la Végétale, la trame verte du sud-est métropolitain
Randonnée de 20 km du métro Créteil–Pointe du lac (ligne 8) à la gare de Boissy-Saint-Léger (RER A) accompagné d’un paysagiste-écologue d’Île-de-France Nature. Inscription gratuite et obligatoire dans la rubrique Agenda
Samedi 21 octobre : À la découverte de la Bièvre, rivière urbaine du sud métropolitain
Balade de 8 km de la gare d’Arcueil-Cachan (RER B) au métro Les Gobelins (ligne 7) accompagné d’un paysagiste-écologue. Inscription gratuite et obligatoire dans la rubrique Agenda
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12 septembre 2023