Le 30 août, après 12 jours et 200 km de marche autour de Paris et quelque 600 participants, Enlarge your Paris et la Société du Grand Paris boucleront un nouveau cycle de randonnées urbaines le long des futures lignes du Grand Paris Express, après ceux organisés en 2018 et 2019. L'occasion pour Pierre-Emmanuel Becherand, directeur général du Fonds de dotation du Grand Paris Express, de tirer un bilan sur la manière de penser la ville en adoptant la posture du piéton.
Paris fait partie de ces capitales mondiales reconnues (interrogez vos amis étrangers sur ce point ou rappelez vous de la figure du flâneur parisien dans la littérature française) pour la qualité de ses espaces publics. La mobilité piétonne y est à ce titre très importante : 47% dès déplacements se font à pied selon une enquête nationale transports et déplacements de l’Insee en 2008, contre 35 % en transports publics. Si Paris appartient au flâneur, qu’en sera-t-il du Grand Paris ?
« L’expérience de la marche dans le Grand Paris raconte et invente une histoire partagée autour de l’émergence du Grand Paris »
C’est une des questions qui intéressent la Société du Grand Paris, qui mène depuis trois ans des marches urbaines le long du futur réseau du Grand Paris Express. Avec plus de 1000 participants marcheurs, la Société du Grand Paris et Enlarge your Paris ont pris l’habitude de sillonner tous les étés plus de 200 km à la découverte du patrimoine et des paysages du Grand Paris tout en faisant l’expérience des fractures urbaines qui constituent bien souvent des frontières à franchir au sein d’espaces pensés au détriment du piéton. Ce changement d’échelle et de rythme inspire un nouveau regard sur la ville et sur la métropole tout en permettant de prendre la mesure du réseau du Grand Paris Express. L’expérience de la marche dans le Grand Paris, nourrie tout du long par le regard d’auteurs, urbanistes, architectes et historiens, fait naître de nouveaux repères, raconte et invente une histoire partagée autour de l’émergence du Grand Paris.
Traditionnellement, les urbanistes organisent la ville autour des transports en s’appuyant sur un rayon de 800 m, correspondant communément à la zone « marchable » pour rejoindre une gare. N’est-il pas temps de changer d’échelle ? De penser aussi l’accès à pied vers les gares pour des distances de 2 voire 3 km ? Cette nouvelle focale aurait le mérite d’ouvrir de nouvelles continuités urbaines tout en rendant plus robustes les chaînes de déplacements à l’échelle de la métropole.
« En tant que maître d’ouvrage d’un nouveau réseau de transport public, la Société du Grand Paris a l’ambition de favoriser les mobilités douces »
En tant que maître d’ouvrage d’un nouveau réseau de transport public et en tant qu’acteur de la transformation des quartiers autour des futures gares, la Société du Grand Paris a l’ambition de favoriser les mobilités douces et d’offrir des solutions adaptées aux besoins des usagers en bonne articulation avec les gares et les nouvelles dessertes permises par le métro du Grand Paris. Cette ambition partagée avec les partenaires et les acteurs publics s’accompagne d’une prise de conscience citoyenne de la place du piéton dans l’avenir de nos grandes villes. Pensées à fois comme une démarche culturelle collective, un acte militant et une recherche sensible, ces cycles de balades urbaines « Les piétons du Grand Paris Express » contribuent par l’expérience et l’analyse à mieux comprendre les dynamiques de mobilité, de transformation territoriale, pour favoriser de nouveaux usages de mobilité et de nouvelles pratiques de la ville. Il s’agit là d’un outil précieux, pleinement de notre époque, pour nous autres acteurs de la maîtrise d’ouvrage publique, des transports et de l’aménagement.
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27 août 2020