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L’apiculture fait le buzzzz en ville

Sur les toits, dans les squares, sur les balcons, les ruches font leur nid en ville et produisent du miel récompensé désormais par le Concours des miels de la Métropole du Grand Paris, dont les lauréats seront présentés samedi 2 décembre à Rueil-Malmaison. A cette occasion, nous nous sommes entretenus avec Stéphane-Eymeric Bredthauer, membre de la Société centrale d'apiculture.

Ruches à Paris / © Mugo
Ruches à Paris / © Mugo
 
 
A partir de quand s’est développée l’apiculture en ville ? 
 
Stéphane-Eymeric Bredthauer : L’apiculture urbaine n’est pas si nouvelle que ça. A la création de la Société centrale d’apiculture en 1856, son fondateur, Henri Louis Hamet, avait implanté des ruches dans le jardin du Luxembourg à Paris (6e). Dans les années 1980, l’apiculture a commencé à se hisser sur les toits grâce à Jean Paucton, machiniste de l’opéra Garnier (9e). Il avait récupéré des ruches mais ne savait pas où les installer. En attendant de trouver un lieu, il a donc demandé à la direction de l’opéra s’il pouvait les mettre sur le toit. Finalement, elles y sont restées. Dans les années 1990, c’est un passionné, Armand Malvezin, qui a placé des ruches sur son balcon dans le XIIIe arrondissement. Il s’agit d’une pratique autorisée par le code rural à condition de ne pas avoir de vis-à-vis à moins de cinq mètres et de ne pas être situé à moins de 100 mètres d’une école ou d’un hôpital. Enfin dans les années 2000, Nicolas Géant, fondateur de Beeopic Entreprise, a été le premier à faire de l’installation de ruches en ville une activité commerciale.  Il faut savoir notamment que pour obtenir le label BBC (bâtiment basse consommation), la présence de ruches est un critère pris en compte.  
 
Combien d’apiculteurs officient dans la métropole du Grand Paris aujourd’hui ?
 
On parle aujourd’hui de 1000 ruches à Paris intra-muros. On était à 700 il y a trois ans et 300 en 2010. C’est plus difficile de savoir pour la petite couronne. A Paris, on est proche de la saturation. Car plus d’abeilles ne veut pas nécessairement dire plus de miel. Elles se partagent les mêmes ressources. Une fleur parisienne est aujourd’hui potentiellement butinable par 280 ruches.  Le potentiel de développement se trouve par conséquent de l’autre côté du périphérique, où l’on trouve davantage d’espaces verts. Il convient également de se soucier des autres pollinisateurs et de veiller à préserver d’autres espèces que les abeilles mellifères, qui ne représentent qu’une espèce parmi les 1000 espèces d’abeilles qui existent en France. 
 
Quelles sont les vertus et les spécificités du miel de ville ? 
 
Les miels de ville sont surtout des miels d’arbres, en particulier de marronnier et de tilleul. Les plantes que l’on trouve dans les parterres sont souvent des espèces hybrides qui contiennent moins de nectar. Elles sont en revanche de moins en moins soumises aux pesticides car les municipalités sont de plus en plus nombreuses à mettre en place des politiques « zéro phyto ». Quant aux autres polluants, on n’en trouve pas trace dans les miels. Des analyses effectuées par Natureparif ont pu relever la présence de zinc, mais en très faible quantité, sachant que ce n’est pas dangereux pour la santé. 
 
Depuis quand existe le Concours des miels de la Métropole du Grand Paris ?
 
Il a été créé il y a deux ans. Cette année, il a rassemblé 108 participants. On ne trouve pas que des professionnels. Les amateurs concourent également, ce qui leur permet d’évaluer la qualité de leur production.
 

Les lauréats de la 2e édition du « Concours des miels de la Métropole du Grand Paris » seront récompensés samedi 2 décembre au Salon du terroir de Rueil-Malmaison (92). Le palmarès est à retrouver sur metropolegrandparis.fr

 

 

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