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Et si le chantier de Notre-Dame était la première pierre du Grand Paris ?

Notre-Dame de Paris après l'incendie du 15 avril 2019 / © Vianney Delourme
Notre-Dame de Paris après l’incendie du 15 avril 2019 / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris

Parce que le Grand Paris a besoin de grands projets pour s'incarner, le futur chantier de reconstruction de Notre-Dame peut devenir l'un de ses emblèmes.

Renaud Charles et Vianney Delourme, co-fondateurs d’Enlarge your Paris

De partout les messages de solidarité ont afflué pendant et après l’incendie qui a ravagé la toiture de Notre-Dame lundi 15 avril. Officiels et anonymes du monde entier ont fait part de leur émotion et de leur sidération face au triste spectacle des flammes mettant en péril l’un des monuments les plus sacrés du patrimoine mondial, fréquenté chaque année par 19 millions de visiteurs et admiré depuis son parvis par des millions d’autres. La force symbolique de Notre-Dame possède une portée qui n’a que peu d’équivalent. Et nulle doute que sa reconstruction fera l’objet de tous les regards.

Le Grand Paris des projets

Dès lors, pourquoi ne pas imaginer que ce chantier serve de première pierre symbolique au Grand Paris ? Déjà plusieurs villes de banlieue comme Fontainebleau, Saint-Maur, Issy-les-Moulineaux et Vélizy-Villacoublay ont fait connaître leur volonté de contribuer financièrement à la restauration de l’édifice. Idem pour la Région Île-de-France et bien sûr la Ville de Paris. Quant à la Métropole du Grand Paris, elle a lancé une mobilisation « afin de coordonner l’action des communes de son périmètre« . La puissance mobilisatrice d’un tel élan est capable de donner du souffle au Grand Paris pour qu’il sorte de sa bulle technocratique et se fonde sur de grands projets à l’instar des Jeux olympiques ou du Grand Paris Express.

D’autant qu’il faudra puiser dans les forces vives du territoire pour mener à bien la reconstruction de cette grande dame. « Notre-Dame de Paris risque d’être confrontée à un manque de main d’oeuvre en tailleurs de pierre, charpentiers et couvreurs, confiait à l’AFP mardi 16 avril le secrétaire général des Compagnons du devoir Jean-Claude Bellanger. Pour le chantier de reconstruction, il faudrait que dès septembre nous recrutions en apprentissage 100 tailleurs de pierre, 150 charpentiers et 200 couvreurs. Or ces métiers manuels sont peu valorisés et attirent peu. On a les entreprises qui ont les compétences pour la reconstruction mais on a un manque cruel de jeunes sur ces métiers. Il faudrait que ces métiers retrouvent la reconnaissance d’excellence qu’ils avaient au XIIIe siècle lorsqu’on a construit la cathédrale. Si le jeune de 16 ans, qui vient chez nous pour un parcours de six ans permettant d’arriver à une licence professionnelle, avait comme perspective de travailler sur le chantier de Notre-Dame, ce serait très valorisant. » Un chantier à mettre en parallèle avec celui de la reconstruction de la flèche de la basilique Saint-Denis, qui doit démarrer en 2020 et s’étaler sur 11 ans. Le temps des cathédrales est revenu, et c’est peut-être une chance pour le Grand Paris. 

Pour participer aux collectes lancées pour reconstruire Notre-Dame, rendez-vous sur gouvernement.fr/rebatirnotredame 

Dessins de Notre-Dame réalisés par des élèves de l'école élémentaire Jean Mermoz au Bourget / © Yannick Hoppe sur Twitter
Dessins de Notre-Dame réalisés par des élèves de l’école élémentaire Jean Mermoz au Bourget / © Yannick Hoppe sur Twitter

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