Afin de préparer les changements à venir et de s'adapter à ceux déjà à l’œuvre, l'Institut Paris Region organise une série de six webinaires gratuits à partir du 30 avril.
Pourquoi l’Institut Paris Region propose-t-il une série de webinaires sur le thème « S’adapter au changement climatique en Île-de-France » ? Est-ce que les collectivités ne sont pas assez armées pour répondre à ces questions ?
Sandra Garrigou : Nous sommes effectivement partis du constat que les collectivités ne s’étaient pas encore assez emparées de la question. Nous nous sommes basés sur une analyse des plans climat, un outil pour mener la lutte contre les changements climatiques. Ils comportent deux volets : un premier portant sur l’atténuation – diminution des gaz à effet de serre, action sur les économies d’énergie… – et un second sur l’adaptation. Or nous voyons que ce deuxième axe a du mal à émerger. Pourtant, aujourd’hui déjà, le territoire francilien subit le changement climatique et cela va s’intensifier. Les élus le vivent déjà. En 2019, la canicule précoce a posé la question de l’accueil des enfants à l’école. L’été 2022, avec ses incendies massifs, leur a laissé entrevoir que ce type d’événements pouvait se produire sur leur territoire. Pour autant, ce n’est pas toujours leur priorité ; ils se disent qu’ils s’en empareront quand ils auront le temps. Notre souhait est donc que les collectivités se forment pour porter une stratégie. La France doit s’adapter à une trajectoire de réchauffement de + 4° en 2100. Comment l’anticiper ? C’est d’autant plus le bon moment qu’en mars la troisième version du Plan national d’adaptation aux changements climatiques a été publiée.
Gabrielle Huart : L’adaptation est un sujet pluridisciplinaire. Il mobilise beaucoup d’acteurs dans le secteur du bâti, de la santé, de la biodiversité, du climat… Notre souhait est donc de rendre visibles les outils et les ressources disponibles, et de mettre en lumière les acteurs adéquats. On peut voir cette série de webinaires comme une boîte à outils pour les collectivités mais aussi comme un parcours possible.
Parmi les six webinaires, il y en a un consacré aux « solutions fondées sur la nature ». Qu’est-ce que cela signifie ?
Gabrielle Huart : On pourrait dire qu’il s’agit en fait de solutions basées sur le bon sens. Les solutions fondées sur la nature sont un concept chapeau instauré par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Ce sont en fait toutes les solutions reposant sur le fonctionnement des écosystèmes qui permettent de répondre à un défi de société en offrant des bénéfices à la fois pour la biodiversité et le bien-être humain. Cela peut être mis en regard d’autres solutions appelées « grises » ou techniques. Par exemple, mettre en place une cuve de rétention d’eau de pluie est une solution technique. Créer des noues végétalisées [terrains humides inondables, Ndlr] pour infiltrer les eaux pluviales est une solution qui s’inspire de la nature. Ces solutions vertes se caractérisent également par de nombreux bénéfices supplémentaires. Prenons l’exemple d’une noue végétalisée : c’est à la fois un espace de bien-être, de nature, de rafraîchissement et d’accueil de la biodiversité. Ce sont aussi des actions qu’on appelle « sans regrets » car on ne constate pas, à leur usage, d’aspects négatifs.
Ces webinaires sont destinés aux collectivités. Mais est-ce que ce n’est pas aussi intéressant que des citoyens les suivent pour jouer ensuite le rôle de relais auprès de leur mairie par exemple ?
Sandra Garrigou : Notre cible première, ce sont effectivement les collectivités et les structures qui les accompagnent. Mais, bien évidemment, ils sont ouverts à tous les acteurs du territoire : associations, entreprises et habitants. On peut effectivement s’en saisir pour être acteur et interpeller. Car, dès que chacun a une information éclairée et a conscience des défis, construire ensemble des stratégies devient plus facile. C’est du gagnant-gagnant !
Infos pratiques : « S’adapter au changement climatique en Île-de-France », série de six webinaires à suivre sur le site de l’Institut Paris Region à partir du 30 avril. Infos et inscription gratuite sur institutparisregion.com
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24 avril 2025
