Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de créer ancRHage ?
Louis-Pierre Samain : Après avoir été responsable des ressources humaines en Belgique puis à Paris où j’ai vécu pendant 10 ans, je me suis installé à Pantin (Seine-Saint-Denis) en 2014 et j’ai eu un vrai coup de coeur. J’y ai retrouvé ce que j’aimais de Bruxelles et j’ai réalisé que ma connaissance de la banlieue était très superficielle. J’ai donc commencé à consacrer mon temps libre à arpenter la Seine-Saint-Denis à vélo. J’ai notamment pu constater que de plus en plus d’entreprises s’installaient à l’extérieur de Paris, se positionnant comme partie prenante du Grand paris. Pour l’agence de publicité BETC, venir à Pantin ce n’est pas juste payer moins cher, c’est une posture business très réfléchie. Ces territoires ne sont pas forcément très lisibles au début, on ne s’y aventure pas avec la même aisance qu’à Paris. Faute de transports adéquats, les salariés sont souvent mécontents de ces déménagements. L’idée d’accompagner leur relocalisation m’a semblé une évidence. C’est pourquoi j’ai créé ancRHage.
En quoi consiste votre offre ?
J’ai effectué des enquêtes de terrain à Pantin, Saint-Ouen, Saint-Denis et Aubervilliers auprès de 300 salariés afin de comprendre leurs craintes et leurs attentes. J’ai également réalisé des diagnostics afin de cerner l’identité de chacune de ces villes et comprendre les mutations en cours. Puis, à la manière d’un guide touristique, j’ai conçu des programmes de visites pour permettre aux employés de mieux s’approprier ces territoires. Je cherche à leur offrir une vision multiple, à leur présenter les opportunités existantes, mais je ne suis pas là pour faire aimer à tout prix la banlieue. J’accompagne les entreprises sur le long terme, entre un an et un an et demi. La participation des employés aux visites est libre. L’employeur ne leur impose pas.
Comment procédez-vous pour révéler le potentiel des villes de banlieue à ceux qui y travaillent ?
Tout d’abord, il faut assumer le fait que l’offre ne soit pas aussi dense qu’à Paris. Pour autant, les villes de banlieue ne sont pas désertiques. Les visites de terrain que j’organise sont une façon pour les employés qui y participent de découvrir autre chose que leur simple cadre de travail et de briser certaines idées reçues. En ce moment, j’accompagne la Région Île-de-France qui déménage du 7ème arrondissement à Saint-Ouen. Nous avons notamment visité l’incinérateur pour rassurer les salariés sur cette fumée noire qu’ils verront depuis leur bureau. Nous sommes allés déjeuner dans le chic MOB HOTEL ainsi que dans une cantine de travailleurs qui rappelle le passé industriel de la ville. A l’Île Saint-Denis, j’ai fait visiter Marque Avenues à des salariés qui souhaitaient retrouver leur pause shopping du midi. Chaque ville a sa propre dynamique et chaque employé ses propres besoins. Je joue l’entremetteur.
Plus d’infos sur www.ancrhage.fr
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4 décembre 2017