Actualisation 31/10/20 : la boutique en ligne reste opérationnelle pendant le reconfinement
Pourquoi avoir créé RecycLivre ?
Charlie Carle : Recyclivre a vu le jour en 2008 à l’initiative de David Lorrain. Suite à un déménagement, il s’est rendu compte que personne ne pouvait venir récupérer les livres dont il ne voulait plus et qui pourtant avaient de la valeur. Il s’est alors demandé combien de livres étaient jetés chaque année, faute de collectes à domicile, et s’est lancé dans la collecte chez les particuliers puis chez les professionnels dans un second temps (bibliothèques, associations, entreprises).
Comment fonctionne RecycLivre ?
Aujourd’hui, nous nous déplaçons gratuitement chez les personnes désireuses de se débarrasser de livres sur Paris, Nantes, Lyon, Lille, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse et Madrid. Généralement, nous effectuons le déplacement pour au moins une cinquantaine de livres encore en bon état. Il peut y avoir de légères marques d’usure sur le livre mais elles doivent rester discrètes pour ne pas gâcher le plaisir de lecture du futur acquéreur. Nous reprenons tous les livres même ceux qui n’ont plus de valeur marchande, exception faite des dictionnaires, des encyclopédies et des manuels scolaires. Pour les personnes n’ayant que quelques livres à donner, nous avons mis sur pied un réseau avec des partenaires associatifs et des relais colis où il est possible de déposer ses cartons de livres que nous venons ensuite récupérer ou dont nous prenons en charge les frais d’envoi.
Que faites-vous avec les livres collectés ?
Nous avons créé un algorithme qui permet de décider si un livre doit être gardé ou recyclé. En ce moment, nous avons un peu plus d’un million de livres dans notre hangar de Villabé (Essonne) et en avons vendu 4 millions depuis le lancement du site. De nombreux ouvrages sont également redistribués sous forme de dons à destination de notre réseau social et solidaire (bibliothèques de rue, événements de sensibilisation à la lecture).
Combien sont vendus les livres sur RecycLivre ?
En moyenne, un livre coûte entre 5 et 6 euros, frais de port compris. Là dessus, nous touchons à peine 10 centimes net, une fois tous les frais annexes payés.
Quelle est votre place au sein de l’économie sociale et solidaire ?
Nous reversons 10% de nos revenus nets chaque année à nos associations partenaires, pour lutter contre l’illettrisme ou pour des projets de reforestation par exemple. L’année dernière, ceci a représenté pas moins de 520 000 euros. Nous sommes également engagés dans une démarche d’insertion en faveur des personnes précaires ou en situation de handicap à qui nous proposons des parcours professionnels de six mois à deux ans afin de leur permettre de trouver des emplois durables. Pour l’heure, une cinquantaine de personnes sont concernées par cette démarche.
Pourquoi avoir choisi Villabé pour installer l’entrepôt de RecycLivre ?
C’est un territoire avec de fortes problématiques sociales et peu d’offres d’emplois. L’idée était donc de développer l’emploi local. De plus, la ville est un carrefour logistique très important, ce qui n’est pas négligeable pour notre entreprise.
Infos pratiques : Pour donner ses livres ou en acheter d’occasion, rendez-vous sur recyclivre.com
Lire aussi : L’avenir du commerce de proximité passe par le vélo-cargo
Lire aussi : A Paris, la mode éco-responsable veut tirer son épingle du jeu
Lire aussi : « Voyage de Paris à Saint-Cloud par mer », une microaventure littéraire au siècle des Lumières
7 juillet 2020 - Villabé