Ce reportage a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la Société du Grand Paris
Maël a mis sa doudoune, celle avec des dinosaures. D’abord parce qu’il fait encore un peu frais en ce samedi matin, et puis parce que Maël a 5 ans et demi. Avec sa mère, Aurélie, il est venu de Vaucresson (Hauts-de-Seine) jusqu’à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour participer à la Journée portes ouvertes des chantiers du Grand Paris Express organisée le 16 octobre par la Société du Grand Paris. L’occasion de découvrir quarante chantiers du futur métro. « Maël connaît déjà plein de choses, notamment sur la ligne 16 et la ligne 17 », souligne sa maman.
Ça tombe bien : ils ont choisi de visiter le chantier de la future gare de Saint-Denis Pleyel. C’est là que se croiseront non seulement les lignes 16 et 17 mais aussi la 14 et la 15, donnant ainsi naissance au « Châtelet du Grand Paris », comme le souligne Jean-François Monteils, président du directoire de la Société du Grand Paris. « L’idée, c’est vraiment que les gens puissent voir ce qui se passe derrière les palissades, poursuit-il. Nous savons que ces chantiers ne sont pas toujours évidents pour les habitants : ils génèrent du bruit, de la poussière… Alors, bien sûr, ils savent qu’après cela leur apportera des améliorations au quotidien. Mais, « après », c’est encore loin pour eux ! »
La plus grande gare du Grand Paris Express
C’est justement pour voir que Patrice et Catherine, jeunes retraités, sont venus de Colombes (Hauts-de-Seine). Patrice, ancien ingénieur, s’intéresse « au côté technique ». Catherine, elle, s’interroge : « Nous habitons en Île-de-France depuis plusieurs dizaines d’années. C’est important de pouvoir se projeter, de comprendre ce que cela va apporter en termes de mobilité. » L’introduction de la visite est faite par le personnel de la Société du Grand Paris et permet de poser les bases : le Grand Paris Express, c’est 200 km de lignes automatiques. « Actuellement, le métro compte déjà 200 km, explique Margot. On va donc le doubler en 30 ans ! » Une voix s’élève dans le public : « Ça va coûter combien ? » « Cher, admet Jean-François Monteils, le coût global du Grand Paris Express s’élèvera à 36,1 milliards d’euros. Le coût moyen d’une gare du Grand Paris Express est de 200 millions d’euros. La gare de Saint-Denis Pleyel, qui sera la plus importante, coûtera entre 400 et 500 millions d’euros. »
Justement, il est temps d’aller contempler le chantier de plus haut. Le petit groupe grimpe dans le monte-charge, direction la terrasse de la base-vie. À l’horizon, la tour Pleyel mais aussi la basilique Saint-Denis se découpent dans le ciel. En contrebas, les ouvriers s’affairent. 3 000 m3 de déblais sont excavés chaque jour. Les ingénieurs expliquent au public comment se construit la gare dessinée par l’architecte japonais Kengo Kuma. « Nous utilisons la méthode du « top and down », explique l’un des experts. C’est-à-dire que nous creusons la gare en descendant. » Une gare qui possède neuf niveaux dont quatre souterrains. « Pourquoi autant ? », demande un visiteur. « Parce qu’il faut avoir atteint un certain niveau pour faire passer les lignes et parce que nous avons besoin de niveaux pour les locaux techniques. »
Des renards sur le chantier
Hugo, Marius, Guillaume et Anouk ont, eux aussi, un animal sur le blouson. Mais pas de dinosaures. Dans leur cas, il s’agit d’un renard, emblème de leur école Polytech Lille. Les vingtenaires sont venus spécialement des Hauts-de-France pour visiter deux chantiers dans la journée. « Un projet d’une si grande ampleur, ça attise la curiosité, confie Marius. Cela nous permet aussi d’avoir une vision globale des différents paysages du chantier. » Étudiants en alternance, ils sont habituellement confrontés à des projets plus petits. « Sur nos chantiers, la base vie accueille une trentaine d’employés. Ici, ils sont 150 ! », s’exclame Hugo. « Ils ont même une centrale béton sur place », note Guillaume.
Même s’il aurait bien aimé voir le tunnelier de plus près, Patrice, lui aussi, apprécie la visite. « C’est impressionnant, souffle-t-il. On sent que ça va bouleverser la ville, la région. Les banlieusards viennent facilement à Paris. Le Grand Paris Express va peut-être encourager le mouvement inverse et inciter les Parisiens à découvrir davantage la banlieue, ses musées, ses salles de spectacle. » Quant à son épouse, Catherine, elle a aimé pouvoir se familiariser avec les différents corps de métier sur le chantier : « On voit qu’il n’y a pas que le génie civil. » Et Maël dans tout ça ? Il repart avec sa maman, sourire aux lèvres. « L’ascenseur pour monter tout en haut, c’était vraiment trop bien ! », chuchote-t-il.
Lire aussi : Le Grand Paris Express vous ouvre les coulisses de ses chantiers
Lire aussi : Stromae, JR, Buren… Le Grand Paris Express fait appel aux artistes pour sublimer ses 68 gares
Lire aussi : Voyage sous terre à la rencontre de Camille, tunnelier du Grand Paris Express
18 octobre 2021 - Saint-Denis