L'artiste français Laurent Gasso a créé une installation lumineuse monumentale sur les «Silos 13», à la frontière de Paris et d'Ivry. Une oeuvre qu'un million d'automobilistes croisent quotidiennement. Et qui en plus leur donne la météo... solaire.
Si le soleil se trouve à 149 millions de kilomètres du périph’, le bon million d’automobilistes qui passent chaque jour aux alentours de la porte de Bercy ne peuvent désormais plus rien ignorer du temps qu’il fait autour de notre étoile préférée…
WTF ? Depuis quelques jours, une installation artistique permet en effet de reproduire sur les silos de béton de la société Calcia les péripéties de la vie du soleil (vents, tempêtes, éruptions), ainsi que les aventures des météorites, éclipses, champs magnétiques et autres supernovas qui passaient jusqu’alors incognito au-dessus de nos têtes. Chaque événement solaire est en effet très scrupuleusement capté, grâce à un procédé mis en place par le Centre National des Etudes spatiales, et, dès la tombée de la nuit, retranscrit sous forme de mouvement lumineux par des LED installése sur les structures bétonnées. Un peu bizarre, non ?
Une oeuvre conçue avec l’aide d’experts de la météo spatiale
Tout ceci mérite explication. Il y a deux ans, la mairie de Paris – avec le concours du très actif maire du 13e – a lancé un appel à candidatures pour transformer en oeuvre ces deux silos à béton et en béton. Laurent Grasso, Prix Marcel Duchamp 2008, a eu l’idée d’utiliser les structures cimentées de 40 mètres de haut, comme autant d’écrans pour y projeter la météo extra-terrestre et l’activité solaire en temps réel. D’où lui est venue cette fantaisie ? Aucune idée. En tout cas, pour parvenir à créer un connexion plastique entre la Terre et son étoile dominante, il lui a fallu travailler quatre ans avec des experts de la météo spatiale. Et c’est, à l’évidence, une des plus importantes œuvres en commande publique de ces dernières années à l’échelle du Grand Paris. Qui se trouve sur la frontière entre Paris intra et extra-muros. Elle a donc tout pour nous plaire…
24 janvier 2016