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La prof de danse qui faisait danser son village des Yvelines

Prof de danse, Mélina Castin s'apprête à faire danser une centaine d'habitants de son village des Yvelines ce 1er juillet / DR
Prof de danse, Mélina Castin s’apprête à faire danser une centaine d’habitants de son village des Yvelines ce 1er juillet lors d’un spectacle / DR

Samedi 1er juillet, ils seront une centaine d'habitants du village d'Hermeray, sur 950 au total, à prendre part à un spectacle de danse imaginé par Mélina Castin, prof de danse qui s'est installée il y a cinq ans dans ce coin de campagne des Yvelines. Une manière de rappeler que l'art et la culture ne s'épanouissent pas que dans les grandes villes.

À l’occasion de ses 10 ans, Enlarge your Paris publie jusqu’à la fin de l’année une série « Portraits de Grand-Parisiens » qui sont une source d’inspiration et la raison d’être de notre média local.

C’est un village des Yvelines comme il en existe tant d’autres. Un village avec son épicerie qui fait bien plus qu’épicerie. Un village avec son école, sa salle des fêtes et son église. Un village au milieu des champs en lisière de la forêt de Rambouillet. En deux mots, un village paisible. On pourrait ajouter « où il fait bon vivre », selon la formule consacrée. Un village qui s’apprête pourtant à vivre un samedi moins paisible qu’à l’accoutumée le 1er juillet.

Sur les 950 habitants d’Hermeray (car c’est ainsi que s’appelle ledit village), plus d’une centaine se préparent depuis de longs mois pour offrir aux autres un spectacle de danse, « La Wonder légende du magicien bleu ». À leur tête, une danseuse professionnelle, Mélina Castin, qui s’est installée dans ce coin de campagne située à 50 km de Paris il y a cinq ans. « J’ai commencé par me rapprocher de l’association locale des Petites Rainettes pour proposer des cours de danse. J’ai débuté avec deux séances pour les enfants et j’ai fini l’an dernier par créer l’association Wonder avec un groupe d’amies. Aujourd’hui, nous avons plus d’une centaine d’adhérents de tous âges à qui j’enseigne aussi bien le hip-hop, le modern’ jazz que la zumba. »

« J’aime transmettre le fait que la danse est un mode d’expression »

Et il ne s’agit pas que de danse. « Au-delà de la dimension loisirs, j’aime transmettre le fait que la danse est un mode d’expression. Je pense d’ailleurs que tout le monde devrait danser. C’est une bonne chose de pouvoir lâcher au niveau corporel quand on ne parvient pas à exprimer certaines choses par les mots. Lorsqu’on ne peut pas parler, on se coince. C’est pour ça que le corps a besoin de s’exprimer. Il traduit l’âme de chacun. Dans ma pédagogie, j’essaye de faire en sorte que mes élèves puissent se lâcher et explorer leurs limites, celles qu’ils s’imposent et celles que la société nous impose. J’estime qu’en tant que prof de danse, avec ma connaissance du corps, je peux être un maillon de cette liberté corporelle et émotionnelle. »

Un maillon également d’une chaîne qui implique toutes les bonnes volontés du village à l’approche du spectacle. « Avec la chorégraphie que je mets en scène cette année, j’ai vraiment l’impression de mobiliser toute une communauté. On se croise à l’école, on prend un café et on parle des décors ou des répètes. Je me rends compte du côté humain de mon travail. Tout est parti d’une idée mais qui ne serait rien sans l’élan du collectif. Il y a le menuisier qui nous a fait des éléments du décor gratuitement. On a un papa d’élève qui gère tout le son et la lumière. La chorale nous a rejoints. Je me sens vraiment portée. »

Même le hasard vient offrir son concours. « Cette année, j’avais envie de faire un gros spectacle. Mais les petites associations comme nous n’ont pas accès aux grandes salles. Je me suis donc mise à chercher une autre solution, sachant que l’un de mes rêves était de chorégraphier un spectacle avec des chevaux. En parlant avec la maman de l’une de mes élèves, qui dirige un centre équestre dans le village, on s’est dit que ce serait génial d’essayer. Depuis, on chiale à chaque fois qu’on arrive à faire un truc et qu’on débloque des situations. J’espère que l’on va communiquer cette émotion à tout un village ! » En corps un peu de patience…

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