Il est l'un des deux châteaux franciliens à être classé au patrimoine mondial de l'Unesco avec le château de Versailles. Pourtant, le château de Fontainebleau reste bien moins visité que son homologue versaillais, avec 580 000 visiteurs par an contre plus de 8 millions. Journaliste pour Enlarge your Paris, Pauline de Quatrebarbes est allée l'arpenter.
Saviez-vous qu’à seulement une heure de Paris se trouvait l’un des plus grands châteaux de France, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ? Contrairement à son homologue versaillais (Yvelines), le château de Fontainebleau (Seine-et-Marne) est injustement délaissé par les touristes en hiver. Ni une, ni deux, je saute sur l’occasion pour aller me perdre dans ses décors sublimes sans être dérangée dans ma contemplation. Mercredi, 11 heures, entrée du jardin Diane. Après une marche dans les jardins, je me retrouve devant le grand escalier du château. Seul un couple de touristes profite de la tranquillité du lieu pour faire, avec la robe de princesse de circonstance, son plus beau shooting de mariage.
Après un rapide contrôle et un passage obligatoire par la consigne (tous les sacs sont interdits !), je grimpe l’escalier de stuc et arrive devant les Grands Appartements. À part un ou deux retraités de passage et une gardienne, je ne croise absolument personne dans cette première salle remplie de tableaux. Je me laisse donc aller à l’observation de tous les micro-détails de ces œuvres, sans être bousculée ni dérangée par les « serial-selfieurs ». Quel plaisir de pouvoir prendre le temps dans cette salle grandiose et d’observer à loisir plafonds, murs et décors ! J’arrive ensuite dans les appartements du pape Pie VII qui fut enfermé par Napoléon Ier pour le forcer à signer un concordat. Entre les tentures, les tissus précieux et les décors de marbres, on a vu pire comme conditions de séquestration…
Durant la visite s’enchaînent les petites pièces (le château en compte tout de même 1 500) : chambres à coucher, salons de toilettes, antichambres… En arrivant dans la chambre d’Anne d’Autriche, je suis bien forcée de m’arrêter, tant le lieu est finement décoré : les murs, couverts de tentures, n’ont rien à envier aux dorures des portes et des plafonds. Au milieu de la pièce trône un guéridon en marbre juste devant un lit gigantesque où l’on se glisserait bien. Je croise ici quelques visiteurs qui comme moi s’arrêtent devant ce chef-d’œuvre d’artisanat et poussent de petits « oh ! » d’admiration perçant le silence.
Une visite aux allures labyrinthiques
Dans les salons suivants se succèdent papiers peints stylisés, porcelaines précieuses, plafonds en stuc et meubles d’orfèvre jusqu’à la galerie François-Ier. C’est la galerie des Glaces bellifontaine avec ses boiseries et ses œuvres de Fiorentino et du Primatice. En s’enfonçant encore un peu, on arrive dans la gigantesque salle de bal où l’on peut admirer aux fenêtres les teintes rousses des jardins ou tournoyer au centre en s’imaginant princesse le temps d’une matinée.
Ce n’est pas fini car il me reste encore l’impressionnante bibliothèque, la chambre de l’impératrice Eugénie précieusement décorée de soieries de Lyon ainsi que les chambres du roi enrichies par Napoléon Ier. Des pièces qui font preuve d’une abondance de faste qui frise presque la surdose. Les plus avides d’Histoire peuvent ensuite arpenter le musée Napoléon Ier, consacré au Premier Empire.
Moi, je commence à sentir la faim après deux heures de visite ininterrompue. Je récupère mon sac et décide de m’installer dehors pour pique-niquer malgré le froid. Il faut dire que les jardins sont sublimes, même en hiver. On peut y venir tous les jours gratuitement pour contempler l’étang aux carpes et son pavillon romantique. Alors, que vous faut-il de plus pour vous convaincre de laisser un peu Versailles pour tenter Fontainebleau ?
Infos pratiques : château de Fontainebleau (77). Ouvert jusqu’en mars tous les jours sauf le mardi de 9 h 30 à 17 h (dernier accès à 16 h 15). Tarifs : 12 à 14 €. Jardins en accès libre. Accès : gare de Fontainebleau–Avon (ligne R) puis bus 3401 arrêt Château. Plus d’infos et réservation sur chateaudefontainebleau.fr
Lire aussi : Versailles n’est peut-être pas celle que vous croyez
Lire aussi : « J’irai où tu voudras » : faites-nous découvrir votre Grand Paris sur Instagram
Lire aussi : Au-delà du périph, la culture passe sous les radars des médias
12 février 2025 - Fontainebleau
