Une bonne série appelle toujours une deuxième saison. Le Pavillon de l’Arsenal (4e) le sait et c’est pourquoi, après avoir proposé en 2020 la collection de films « Le Grand Paris des Écrivains », il relance la machine avec, toujours aux manettes, l’instigateur de la série, le réalisateur Stefan Cornic. De nouveau donc, dix auteurs s’emparent d’un bâtiment, d’un quartier, d’un axe du Grand Paris et écrivent un texte de 3 500 signes maximum. Texte que le réalisateur met ensuite en images. « J’avais envie de documenter le Paris d’aujourd’hui et de montrer comment il devient le Grand Paris, raconte Stefan Cornic. Beaucoup d’écrivains en parlent mais son identité demeure encore assez vague. Ce sont des portraits kaléidoscopiques en images et en mots. »
Si, pour la première saison, Stefan Cornic avait sollicité des auteurs de livres emblématiques sur la ville, il a cette fois-ci choisi d’ouvrir un peu plus largement les portes. « La ligne de la première saison était assez documentaire. Cette fois, on est allés vers d’autres écritures : la fiction, la science-fiction… J’avais envie de mélanger les générations, de multiplier les regards. » Le 6 octobre, au Pavillon de l’Arsenal, on pourra ainsi découvrir au cours d’une soirée, en présence de certains des auteurs, cinq films en avant-première. Ceux-ci seront ensuite diffusés en ligne, à raison d’un par semaine, du 6 octobre au 8 décembre.
Sortir du parisiano-centrisme
Parmi les intervenants de ce « Grand Paris des Écrivains » figure Laurence Cossé, qui propose un hymne à l’Arche de la Défense (Hauts-de-Seine) et à son architecte, Johan Otto von Spreckelsen. Lequel, avant l’Arche, n’avait bâti « que sa maison et quatre petites églises ». Philippe Jaenada se penche pour sa part sur la mal-aimée gare Saint-Lazare (8e) à travers un fait divers sinistre qui s’y est déroulé dans les années 60. Quant à Marie Richeux, elle explore Meudon-la-Forêt (Hauts-de-Seine) où elle a grandi. Idem pour Faïza Guène qui ausculte un quartier de son enfance : les Quatre-Chemins, à la lisière de Pantin et d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
Récit biographique, conte fantastique, déambulation historique… Dans cette deuxième saison, les genres et les lieux se télescopent. En résulte un Grand Paris polymorphe dont l’identité s’esquisse au gré des films. « Cela permet de casser un imaginaire souvent trop « parisiano-centré ». Celui que l’historienne et sociologue Régine Robin dépeint comme figé à la Belle Époque et saupoudré d’un peu d’esthétique Nouvelle Vague. D’autant que, avec les films, plusieurs couches se superposent, analyse Stefan Cornic. Il y a les mots des écrivains, mon regard et l’interprétation du spectateur. » Une troisième saison est déjà en chantier. Pour ainsi continuer de capturer les différentes facettes d’un territoire en mutation.
Infos pratiques : « Le Grand Paris des écrivains », projection et rencontre autour de la saison 2 de la série, mercredi 6 octobre à 20 h au Pavillon de l’Arsenal, 21, boulevard Morland, Paris (4e). Accès : métro Sully-Morland (ligne 7). Accès libre dans la limite des places disponibles. Plus d’infos sur pavillon-arsenal.com
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28 septembre 2021 - Paris