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Découvrez les objets trouvés dans la Seine depuis la préhistoire

La Seine à Paris / © LeFrolin (Creative commons)
La Seine à Paris / © LeFrolin (Creative commons)

Des silex façonnés par la main de l'homme de Néandertal, des armes de toutes sortes ou encore un flacon d'eau de Seltz, la Seine livre ses secrets au sein de la crypte archéologique de l'île de la Cité avec l'exposition « Dans la Seine, objets trouvés de la préhistoire à nos jours ».

Avouons une micro-déception : non, vous ne verrez pas de Vélib’ rongé par la rouille au cours de l’expo « Dans la Seine, objets trouvés de la préhistoire à nos jours » proposée actuellement à la crypte archéologique de l’île de la Cité à Paris (4e). Ce n’est sans doute pas faute de spécimens disponibles et ils seront peut-être inclus une prochaine fois. En attendant, Sylvie Robin, commissaire de l’exposition rappelle qu’il s’agit là de « raconter en quelques épisodes la relation entre le fleuve et les populations riveraines de la Seine » via des objets trouvés dans son lit ou sur ses berges.

Ça commence très fort puisqu’on apprend ainsi qu’un groupe d’hommes et de femmes de Néandertal ont stationné à… Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Des silex taillés en témoignent. C’est assez émouvant de contempler ces pierres façonnées par la main de l’homme… entre -70 000 et -35 000 av. J.-C. De même qu’un moulage de corne de mammouth laineux nous rappelle qu’il était possible de croiser la sympathique bestiole vers Changis-sur-Marne (Seine-et-Marne).

La Seine, un lieu divin

À l’ère antique, l’île de la Cité semble être un point stratégique puisqu’elle constitue, pour les Romains, le point de franchissement de la Seine. Au IVe siècle, elle devient même le centre administratif de Lutèce. Sylvie Robin attire notre regard sur un ensemble de poteries intactes, chose rarissime « car habituellement on les retrouve plutôt sous forme de tessons ». Leur parfait état est sans doute dû à l’échouage d’un bateau. Mais la Seine, c’est aussi Sequana, une divinité que l’on honore via des ex-voto : on trouve ainsi des sculptures de jambes ou de mains pour indiquer à la déesse le membre à guérir.

En parcourant l’exposition, on constate que le lit de la Seine constitue aussi une sacrée annexe d’armurerie : lances, haches, épées, poignards et éperons témoignent du fait que ça pouvait bastonner sévère au bord de l’eau, mais les armes du vainqueur ou du perdant pouvaient aussi être données en offrande aux flots. Les dragages mettent aussi à jour des trouvailles plus étonnantes comme une dînette de la période médiévale ou des soldats de plomb du XVe ou XVIe siècle. Le cartel nous apprend qu’Alberto Giacometti et André Breton collectionnaient ces petites figurines. En voyant leur silhouette longiligne, on se dit que le sculpteur a peut-être trouvé là matière à inspiration.

L'exposition « Dans la Seine, objets trouvés de la préhistoire à nos jours » dans la crypte archéologique de l'île de la Cité / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
L’exposition « Dans la Seine, objets trouvés de la préhistoire à nos jours » dans la crypte archéologique de l’île de la Cité / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Les trésors de la brigade fluviale

L’exposition se clôt avec des objets exhumés par la brigade fluviale au cours de ses surveillances. Car la Seine sert aussi parfois de « dépotoir », comme le note Sylvie Robin. Un dépotoir parfois assez chic, comme quand, en 2014, la brigade a retrouvé au pied du Pont-Neuf un mascaron – décor en forme de masque – qui devait l’orner précédemment. Mais aussi un flacon d’eau de Seltz ou une petite sculpture d’ange. Un véritable inventaire à la Prévert, pourrait-on dire, si on ne craint pas les clichés. De fait, dans son poème La Seine a rencontré Paris, Prévert évoque « des fortunes de bouteilles et de verre brisé/des trésors de ferraille rouillée/de vieux lits-cages abandonnés/ré-cu-pé-rés ». Un fleuve dans le lit duquel l’histoire de l’humanité a pris ses quartiers.

Infos pratiques : Exposition « Dans la Seine, objets trouvés de la préhistoire à nos jours » à la crypte archéologique de l’île de la Cité, parvis de Notre-Dame, Paris (4e). À partir du 31 janvier. Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. Tarif : 9 € (plein tarif), gratuit pour les moins de 18 ans. Accès : métro Cité (ligne 4) ou gare de Saint-Michel–Notre-Dame (RER B et C). Plus d’infos sur crypte.paris.fr

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