Enlarge your Paris et Transilien SNCF s’associent pour vous faire découvrir l’Île-de-France avec #Cpasloinentrain
L’itinéraire est à retrouver à la fin de l’article
« La ville est un musée à ciel ouvert » : c’est un vieux graffiti apposé sur un mur du centre de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), dont une partie a été vaguement effacée par le temps. Mais il résume assez bien l’état d’esprit de cette commune populaire qui, depuis une quinzaine d’années maintenant, est devenue l’un des hauts lieux du street art grand-parisien, sous l’impulsion d’une politique culturelle volontariste et d’une forte communauté d’artistes locaux.
À peine descendu du RER, je comprends que je vais en prendre plein les mirettes : sous le pont de la voie ferrée comme sur les murs alentour, les premières œuvres m’interpellent de leurs couleurs vives. Du graff, du pochoir, des collages, de la mosaïque… on a déjà tout l’arsenal, ou presque, des techniques de l’art de rue. Ici c’est un boxeur en bichromie qui me fixe droit dans les yeux. Là, une empreinte digitale qui a été peinte sur le flanc d’un vieux compteur électrique. Un peu plus loin, un petit Batman en pixel art qui fait régner l’ordre sur son muret. Le nez en l’air, je crapahute en direction du lycée Camille-Claudel. On traverse une petite zone résidentielle mais, même ici, l’art reste présent : la façade d’une maison de briquettes rouges a été décorée d’une peinture abstraite, et, plus loin, une porte métallique noire un peu fatiguée sert de support à une création tout en triangles flashy. Juste avant l’établissement scolaire, un immense mur d’enceinte voit se succéder les œuvres éphémères.
Un passage par le MAC VAL, référence de l’art contemporain dans le Grand Paris
Je redescends ensuite vers le MAC VAL, premier musée d’art contemporain à avoir ouvert en banlieue. L’occasion de croiser des peintures plus monumentales, sur des façades de maisons particulières et même sur les pignons d’immeubles collectifs. Du street art king size qui met de la couleur dans le ciel de la cité. Le bâtiment blanc épuré du MAC VAL dénote un peu dans cet univers, et c’est ce qui fait son charme. Il se présente face à une statue de Jean Dubuffet, édifiée sur le rond-point juste en face : du bleu, du blanc, du rouge et du noir, des formes simples et des hachures, si caractéristiques du travail du plasticien.
Le musée propose une belle balade dans l’univers d’autres grands noms de l’art. D’ailleurs, mes premiers pas me mènent devant deux œuvres de Pierre Soulages, peintre bien connu pour ses recherches autour de la couleur noire et récemment disparu, à qui l’institution culturelle rend un bel hommage. Les collections du musée sont variées : de la peinture ou de la sculpture, bien sûr, mais aussi de la vidéo ou des œuvres « mutantes ». Comme cet ironique baby-foot, dont les joueurs semblent simuler une blessure.
Sur le chemin du retour, je prends d’abord la rue Audigeois, belle succession de créations en tous genres, purement graphiques, poétiques et parfois politiques. Puis je m’arrête dans trois cours d’immeubles en face de l’église Saint-Germain : ce sont de véritables galeries à ciel ouvert qui offrent une profusion d’œuvres colorées, mais qu’il faut « mériter » car elles sont quelque peu cachées, en retrait de la rue principale. La longue avenue Paul-Vaillant-Couturier, qui ramène vers la gare, clôt de belle façon cette rando urbaine : c’est l’occasion entre autres d’admirer les pochoirs de C215, le « local de l’étape », dont le travail a désormais largement dépassé les frontières du département.
Infos pratiques : Boucle de 4,5 km au départ et à l’arrivée de la gare de Vitry sur-Seine (RER C). Environ 1 h 30 + le temps de la visite du musée. Possibilité de réserver une visite guidée ou une initiation au street art avec l’association Vitry’n Urbaine. Groupe de 5 personnes + le guide. Tarif : 15 € par personne. Tél. : 06 16 19 65 58. MAC VAL, place de la Libération, Vitry-sur-Seine (94). Ouvert du mardi au dimanche de 11 h à 18 h (fermeture le 1er janvier). Tarif : 5 € (plein tarif), 4 € (détenteurs du passe Navigo annuel ou mensuel), gratuit pour les moins de 26 ans.
Lire aussi : J’ai testé la Foire foraine d’art contemporain au Centquatre
Lire aussi : L’ancienne usine à rêves Eclair transformée en friche culturelle à Epinay
Lire aussi : J’ai visité la galerie d’art la plus paumée du Grand Paris au milieu des champs
30 décembre 2022 - Vitry-sur-Seine