C’est la 36e édition du Festival du voyage à vélo. En 35 éditions, qu’est-ce qui a changé ?
Sylvie Dargnies : Depuis la première édition du Festival, nous essayons de transmettre la joie et la grande liberté qu’apporte l’itinérance à vélo. Aujourd’hui, les manières de pratiquer le vélo sont multiples ; beaucoup plus de gens sont séduits par l’itinérance, la nature, le besoin de ralentir et le côté bon marché des vacances à vélo. D’ailleurs, en deux ans, l’offre de guides de voyages à vélo a explosé. Nous sommes dans une époque d’ébullition totale autour du vélo et plus particulièrement, de l’itinérance à vélo. On peut être fiers en France car beaucoup de véloroutes et de voies vertes s’y développent désormais. On peut ainsi partir en famille sur des chemins et itinéraires sécurisés. Ces balisages se développent également dans toute l’Europe. Notre festival est évidemment porté par toutes ces avancées. Des associations qui soutiennent ces itinéraires seront d’ailleurs présentes.
Que vient-on faire au festival ?
On peut d’abord venir pour rêver car tout le monde n’a pas le projet de partir à vélo en Chine pendant un an ! Nous proposons notamment une sélection de films qui vous emmène aux quatre coins du monde et permet de découvrir les péripéties d’aventuriers. Les réalisateurs de ces films seront tous présents et participeront à des rencontres. De nombreux stands permettront également de se renseigner et d’échanger avec des fabricants de vélo, des vendeurs de matériels et des éditeurs de guides et de revues.
Quels sont les axes de cette nouvelle édition ?
Côté films, un axe s’est imposé par lui-même : beaucoup de voyageurs-réalisateurs ont combiné une « deuxième passion » avec le vélo. Certains ont rempli des carnets de voyage, comme Charles Poulain, passionné par la démarche des urban sketcher (une communauté mondiale de dessinateurs qui partagent des paysages, ndlr). On pourra aussi découvrir un amoureux du parapente – Anthony Komarnicki – ainsi que Pierre et Thibaut Dufour, deux fans de VTT freeride partis dans le nord du Canada depuis le Mexique avec leur tremplin pliable en bois. Voir ce genre d’expériences après trois ans de pandémie, je vous garantis que cela fait du bien ! Une rencontre à ne surtout pas rater, celle avec l’Italien Lorenzo Barone, star du vélo dans son pays et parti en Sibérie par -50 °C. Il viendra à Vincennes raconter son expérience. Nous avons remarqué une autre tendance cette année : les voyages en famille. Sept films relatent des voyages en famille, comme les Billard qui ont roulé de Chambéry jusqu’au Sénégal ou la famille Lacombe, partie en Arménie pendant les vacances scolaires.
Voyager à vélo est-il véritablement possible pour tout le monde ?
Même avec un mauvais vélo, on peut longer un canal, et même entreprendre l’EuroVélo 6 qui permet notamment de parcourir toute la Loire à vélo. Il y a d’ailleurs désormais un monde fou sur cette route. Mais on peut faire aussi Paris-Londres avec l’Avenue verte London-Paris, Paris-Mont-Saint-Michel par la Véloscénie ou découvrir la ViaRhôna qui va du lac Léman à la Méditerranée. On peut choisir de rester sur le chemin balisé, mais on peut aussi broder, s’arrêter, prendre le train, poser sa tente chez l’habitant… Nous ne sommes pas pour autant des puristes du camping. L’important reste l’itinérance et la liberté. Certains commencent par entreprendre des vacances à vélo pour ensuite partir simplement sans date de retour. Mais on peut aller très loin dans la découverte tout à côté de chez nous. Rien n’est impossible à vélo !
Infos pratiques : Festival international du voyage à vélo à l’espace Sorano, 16, rue Charles Pathé et au centre Pompidou, 142, rue de Fontenay, Vincennes (94). Samedi 21 et dimanche 22 janvier. Entrée libre. Tarifs des projections : de 4,50 € à 5,50 €, gratuit pour les moins de 12 ans. Réservation conseillée ici. Accès : métro Château de Vincennes (ligne 1), gare de Vincennes (RER A). Plus d’infos sur cyclo-camping.international
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12 janvier 2023 - Vincennes