Votre ambition est de « trainifier le monde, parce que le but n’est pas la destination mais le chemin de fer ». Présentez-nous Once Upon a Train…
Samuela Burzio : Tout a débuté en 2019, lorsque l’un de mes amis m’a invitée à venir chez lui au Japon. Voyant grandir en moi une fibre respectueuse de la planète, je n’arrivais pas à me résoudre à réserver un vol. J’ai toujours rêvé du transsibérien et adore les voyages en train. Avec une dizaine d’amis, on s’est alors mis en tête d’organiser un périple ferroviaire, avec des étapes écolos et l’idée de raconter cette aventure. Le projet a été annulé à cause du confinement, mais l’embryon d’Once Upon a Train (OUAT) était là. Pour nous, le voyage s’avère aussi important que la destination. Le train reste un temps pris, et non perdu.
Que faites-vous concrètement pour inciter les gens à prendre le train ?
À notre petit niveau, nous essayons de donner envie de voyager autrement, avec l’idée positive d’une certaine urgence à ralentir nos rythmes. Comme dit Yann Arthus Bertrand, « il est trop tard pour être pessimiste ». Brandir l’étendard de la peur est souvent contre-productif. Certes, voyager en train permet de réduire de 80 % son impact carbone par rapport à l’avion mais cela reste aussi un bon moyen de vivre une vraie aventure. Le train a bien trop disparu de nos imaginaires de voyages. Avec OUAT, nous mettons en avant les récits de voyage et nous conseillons concrètement les voyageurs.
Si l’on veut voyager en train, on peut donc se tourner vers vous…
L’une des problématiques principales du train au long cours reste le manque d’informations. Beaucoup y renoncent à cause de cela. Une centaine d’adhérents de OUAT, experts du voyage en train en Europe et même un peu plus loin, peuvent aider ceux qui le souhaitent à construire un itinéraire. Et pour ceux qui préfèrent l’aventure clefs en main, il existe aussi des « OUAT box ».
Vous allez également organiser le festival « Des rails & vous » en septembre à Paris…
Elle aura lieu chez Ground Control, un ancien centre de tri postal appartenant à la SNCF. Il y aura bien entendu des tables rondes, des espaces de paroles, mais aussi des jeux pour les enfants, un concours d’illustration, une expo photo… sans oublier une piste de danse dans un ancien cockpit d’avion recouvert de végétation. Tout un symbole !
Que dites-vous à ceux qui pensent que voyager en train reste cher… et long ?
Je cite la théorie de la relativité d’Albert Einstein ! Plus sérieusement, il est prouvé que, au bout de 4 ou 5 heures de train, le corps arrête d’être en alerte. La notion du temps change, on regarde le paysage défiler. Avant mon premier périple de trois jours en train, j’appréhendais. Finalement, j’ai regretté de ne pas avoir planifié un trajet plus long. Le train est un moment suspendu, un espace de liberté, sans ceintures de sécurité, confortable. Concernant les prix, cela demande encore des efforts de recherche pour éviter certains écueils. Nous existons aussi pour cela : aider à des voyages moins chers.
Comment voyez-vous l’avenir de OUAT ?
Nous aimerions devenir une référence pour voyager en train et accroître la sensibilisation en faveur de ce mode de déplacement. Je suis très enthousiaste car le train se développe un peu partout. Avec l’augmentation de l’offre, les prix vont baisser et cela la pratiques se renforcer !
Infos pratiques : Association Once Upon a Train, 11, rue Jacques-Kablé, Paris (18e). Plus d’infos sur ouat-train.com. Festival « Des rails & vous #2 » chez Ground Control les 17 et 18 septembre, 81, rue du Charolais, Paris (12e). Plus d’infos ici
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1 juillet 2022