Des parcs plus grands que le Tiergarten, une fête dans l'ancienne usine Christofle, un biergarten à l'écart de la frénésie urbaine… la rédaction d'Enlarge your Paris vous plonge dans l'ambiance berlinoise sans avoir à prendre l'ICE pour gagner les rives de la Spree.
L’orfièvre du samedi soir à Saint-Denis
On le sait : l’ADN berlinois est marqué de ces soirées dans des lieux improbables. Alors, oui, il paraîtrait que, avec la cote touristique dont jouit la capitale allemande, l’underground a tourné au mainstream et qu’on franchirait aussi aisément les portes du mythique Berghain que celle du Macumba… Bon, OK, on exagère peut-être un peu. Alors si vous êtes en quête d’insolite, rendez-vous samedi 7 mai à l’Orfèvrerie à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui abritait la prestigieuse usine Christofle (l’argenterie de votre mamie qu’elle ne sort qu’une fois par an, c’est eux). Devenu résidence d’artisans et d’artistes sous l’impulsion du collectif Soukmachines, en partenariat avec Quartus, l’endroit va bientôt fermer ses portes et « dépend » la crémaillère avec L’Orfièvre du samedi soir. De 14 h à 2 h du matin, ce sera orgie de concerts, d’ateliers (les petits pourront concevoir leur toupie psychédélique), d’activités improbables (virées en karting) et bien sûr de DJ sets. « Quiconque aime la musique ne peut jamais être tout à fait malheureux », écrivait Franz Schubert qui n’était pas franchement précédé d’une réputation de joyeux drille. C’est dire si vous allez faire le plein de félicité.
Infos pratiques : L’Orfièvre du samedi soir à l’Orfèvrerie, 12, rue Ambroise-Croizat, Saint-Denis (93). Samedi 7 mai (au lieu initialement de samedi 23 avril) de 14 h à 2 h du matin. Gratuit avant 16 h, 5 € de 16 h à 18 h, 8 € ensuite (billetterie sur place) / Gratuit pour les moins de 12 ans. Accès : métro Saint-Denis – Porte de Paris (ligne 13) / gare de Saint-Denis (RER D, ligne H) / tramway T8 arrêt Gare de Saint-Denis. Plus d’infos sur Facebook
Der Tante-Emma Laden, l’épicerie qui vous catapulte outre-Rhin
Oh, ça va, on les connaît, les vannes sur la gastronomie allemande… Plus lourdes qu’un Knödel. Mais il faut comprendre quelque chose : la nourriture germanique, elle est gemütlich, autrement dit « réconfortante ». Un alignement de doudous gustatifs, en fait. Pour faire le plein, direction le marché Saint-Martin dans le 10e arrondissement et Tante-Emma Laden. On s’y approvisionne en Bionade, la divine limonade bio aux multiples parfums (team Holunder-sureau ou Kräuter-herbes). On fait main basse sur les tablettes de chocolat Rittersport. Côté salé, le jambon de la Forêt-Noire et les Weisswürste (saucisses blanches) ou autres Bratwürste (saucisses de porc) à la bière vous attendent. So geil ! (trop cool !) comme dirait Jochen, votre corres’ allemand de 5e, à l’enthousiasme en acier trempé de la Ruhr.
Infos pratiques : Der Tante-Emma Laden au marché de la Porte Saint-Martin, 31/33, rue du Château-d’Eau, Paris (10e). Ouvert du mardi au samedi de 9 h à 20 h sans interruption, le dimanche et les jours fériés de 9 h 20 à 14 h. Accès : Métro Gare de l’Est (lignes 4, 5, 7) ou Château d’eau (ligne 4). Plus d’infos sur tante-emma-laden.fr
Des parcs plus grands que le Tiergarten
Si Berlin est l’une des villes les plus vertes d’Europe, le Grand Paris possède quelques atouts outre-périphérique avec des parcs dont certains sont plus grands que le Tiergarten, et même plus grands que Central Park. À vous les pique-niques sans crainte d’empiéter sur la nappe du voisin !
À découvrir dans la rubrique Balades
Une friche sympatisch
À l’horizon, on voit les ICE (les TGV allemands) quitter la gare de l’Est vers leur patrie natale. Coïncidence ? On ne croit pas. Le TLM, friche fraîchement ouverte par le collectif Au fil du rail occupe, comme certaines de ses collègues berlinoises, un étonnant interstice urbain, pile sur la Petite Ceinture ferroviaire dans le 19e. En s’y baladant, petite pensée pour l’ami Manu Kant pour qui « l’homme n’était pas destiné à faire partie d’un troupeau comme un animal domestique, mais d’une ruche comme les abeilles » (on vous conseille la lecture d’Anthropologie du point de vue pragmatique, c’est parfait en lecture d’été). Eh bien, au TLM, ça butine sec. On y est allés, on vous raconte…
Infos pratiques : Le TLM, entrée par le 97, rue Curial ou le 175, avenue de Flandre (puis avancer sur la petite ceinture), Paris (19e). Ouvert mercredi et dimanche de midi à 22 h, les jeudis, vendredis et samedis de midi à minuit. Accès : métro Corentin Cariou (ligne 7), gare Rosa Parks (RER E) / tramway T3b arrêt Rosa Parks. Plus d’infos sur Facebook et Instagram
Velove, le Biergarten montreuillois
« J’aurai un jour vécu de la vie des dieux, et que faut-il de plus ? » Cette phrase de Friedrich Hölderlin, vous pourriez bien la prononcer à votre tour, lors d’un après-midi ensoleillé, alangui dans un transat à l’ombre des châtaigniers, une petite bière à la main. Le jour, en somme, où vous choisirez de lézarder chez Velove, le bar en plein air montreuillois. Ça tombe bien, l’endroit vient de rouvrir il y a quelques semaines. À deux battements d’ailes de papillon de la mairie de Montreuil, ce petit spot vous téléporte illico presto à mille lieux de la frénésie urbaine. All you need is Velove, quoi…
Infos pratiques : Velove Montreuil, 1, avenue Pasteur, Montreuil (93). Ouvert tous les jours de midi à minuit. Accès : métro Mairie de Montreuil (ligne 9). Plus d’infos sur Facebook
Le Dancing Underground, le Berlin des 90’s
Un bar de quartier peut en cacher un autre. Au 104 de l’avenue d’Italie (13e) trône le Globe, véritable institution locale. Dans le prolongement de l’établissement : un halo rouge sur la chaussée, une porte qui s’ouvre sur un escalier décoré d’œuvres street art… Empruntez-le et vous pénétrez dans l’antre du Dancing Underground, un ancien hôtel dont l’équipe du Globe a repris les manettes. En attendant de futurs travaux, les murs ont été confiés à une palette de street artistes qui ont choisi de représenter des figures féminines. Au milieu de visages anonymes, on croise Joséphine Baker ou Frida Kahlo. Côté déco, entre meubles de récup et poutrelles nues, l’esprit lorgne clairement du côté des bars underground berlinois des années 90. Alcôves et vastes canapés accueillent aussi bien les discussions intimes que les tablées plus bruyantes. Au bar, les tarifs restent très démocratiques avec la pinte à 4 €, les cocktails à 7 € et de quoi manger dans une ambiance joyeusement débridée. Willkommen, bienvenue…
Infos pratiques : Le Dancing Underground, 104, avenue d’Italie, Paris (13e). Ouvert tous les jours de 19 h à 2 h. Accès : métro Tolbiac (ligne 7). Plus d’infos sur Instagram
Beaubourg en mode Berlin à partir de mai
À l’occasion de la tenue à partir du 11 mai de l’exposition Allemagne / Années 1920 / Nouvelle Objectivité / August Sander, le centre Pompidou à Paris (4e) a décidé de se mettre à l’heure berlinoise. Avec Berlin, nos années 20, de mai à juillet, toute une programmation est proposée afin de mieux connaître la capitale allemande. Le dramaturge Thomas Ostermeier comme la romancière Carolin Emcke viendront raconter leur Berlin. La performeuse Eszter Salamon comme le compositeur Alexander Schubert seront aussi de la partie. La Berlinale – le fameux festival de cinéma – se délocalisera même pour l’occasion, avec une édition spéciale du 10 juin au 3 juillet. « Les hommes déprécient ce qu’ils ne peuvent comprendre », disait l’ami Goethe. Autant dire qu’après cet été, vous n’aurez plus aucune raison de bitcher sur la culture allemande.
Infos pratiques : Berlin, Nos années 20 au centre Pompidou, place Georges-Pompidou, Paris (4e). Du 11 mai au 3 juillet. Accès : métro Rambuteau (ligne 11) et Châtelet (lignes 1, 4, 7, 11, 14) / gare de Châtelet-Les Halles (RER A et B). Plus d’infos sur centrepompidou.fr
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26 avril 2022
