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Un tour du Grand Paris en six podcasts

Le panorama depuis la terrasse de la Lanterne dans le parc de Saint-Cloud / © Jérômine Derigny pour Enlarge your Paris
Panorama sur le Grand Paris depuis la terrasse de la Lanterne dans le parc de Saint-Cloud / © Jérômine Derigny pour Enlarge your Paris

Le Grand Paris s'invite dans vos oreilles avec notre sélection de six podcasts pour un passionnant voyage immobile à travers la métropole et les histoires de ceux qui la vivent.

1. Oxmo Puccino vous fait passer le périph

Pour Arte Radio, le rappeur Oxmo Puccino s’est lancé dans le recueil de ses « Histoires de quartier ». Il y a celle de son amie Sylvie, qui raconte une soirée organisée dans les années 90 par des lascars du 93 dans le quartier de la place des Fêtes à Paris (19e). Or les choses tournent au vinaigre et un fusil à pompe s’invite sur le dancefloor. Melha Bedia raconte pour sa part son adolescence à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Le récit de l’humoriste fait sourire, notamment quand elle raconte comment Jamel Debbouze a joué de son influence pour la faire rentrer dans un lycée de Courbevoie (Hauts-de-Seine). S’y s’esquissent aussi la difficulté à basculer de l’univers de la cité à un environnement plus pavillonnaire, tout comme la pression de la réussite qui peut peser sur une jeune fille douée à l’école mais qui aspire à la vie d’artiste. Autant de récits qui font d’Oxmo Puccino une sorte de Père Castor de la banlieue.

« Les histoires de quartiers d’Oxmo Puccino », à écouter sur Arte Radio ou sur les plateformes de podcast.

2. Started from the banlieue, des parcours de banlieusards

« Il y a autant de parcours que de banlieusards », rappelle en liminaire le producteur de « Started from the banlieue » à ceux qui penseraient que n’en émanent « que des rappeurs ou des footballeurs ». Proposé par le studio Beaux Parleurs, le podcast retrace des itinéraires de vie passionnants. Zarah Feghhi, Bondynoise et créatrice de Dastan qui propose des pistaches haut de gamme, a ainsi débuté par un stage chez Danone, qu’elle décroche lors d’un salon où elle s’ennuyait et ce, en dépit d’un « CV dégueu » sur la forme. Avant de se lancer dans la pistache, elle a officié comme monitrice d’auto-école. Souad Boutegrabet, elle, a créé la startup sociale Descodeuses, qui forme les femmes des quartiers aux métiers du numérique. Elle évoque son enfance heureuse à Orly (Val-de-Marne) dans une cité, « où on est les meilleurs joueurs aux Loups-Garous et au Uno ». Elle raconte ses débuts à 10 ans dans le codage aux côtés de son oncle sur un Amstrad. « J’ai un rapport à l’informatique qui est le même que celui de ma mère au bricolage. J’ai une maman Mc Gyver et, du coup, tu fais pareil. Dans les quartiers, la débrouille, c’est notre culture ! » Cinq épisodes sont d’ores et déjà à découvrir. Let’s get Started !

« Started from the banlieue », à écouter sur linktr.ee/beauxparleurs et podcast.ausha.co

3. Joyeux anniversRER

En 2019, le RER fêtait son demi-siècle. Pour l’occasion, LSD sur France Culture proposait une série célébrant l’événement en quatre volets : un premier épisode permet de revenir sur la naissance du RER ; le second nous propulse dans les années 70 à la découverte des gares, qui étaient à l’époque l’incarnation de la modernité et qui constituaient « des grands palais pour toutes les classes sociales » ; enfin les deux derniers volets nous emmènent en vadrouille, d’abord sur la ligne A, puis sur la ligne B. Un voyage complet et vraiment passionnant pour découvrir, en profondeur, ce fameux RER qui plonge dans les entrailles de Paris et irrigue sa banlieue.

« Le RER a 50 ans », à écouter sur franceculture.fr

4. Loin de la cité, paroles d’anciens habitants

En 1979, Sylvie et Fabienne habitent au 9e étage d’une cité d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). À l’époque adolescentes, les sœurs répondent aux questions d’un documentariste sur la vie des jeunes en banlieue pour un film intitulé « A force, on s’habitue ». Près de quarante ans plus tard, la documentariste Nina Almberg les confronte à ces archives. « En cité, on voyait pas, on avait un mur devant nous (…), c’est ce qui me déprimait le plus », raconte l’une d’elles à la réécoute. L’ennui, la façon dont l’habitat pèse sur l’orientation scolaire, mais aussi les contrôles au faciès et l’arrivée de la drogue dans les quartiers… Les deux sœurs décrivent un pan de l’histoire de l’habitat social. « On est parties au bon moment, dans les années 90 », estiment-elles. Et résonne, de façon quasi prophétique, la phrase d’un jeune homme extraite d' »A force, on s’habitue » : « Moi, j’prends des claques dans la gueule, du matin au soir, j’prends des claques dans la gueule. Et ça peut plus durer, ça va pas durer longtemps… »

« Loin de la Cité », à écouter sur arteradio.com

5. Maisons-Alfort, laboratoire d’architectures

« Tout a commencé là-bas, dans une ville qu’on appelle Maisons-Alfort… » Si MC Solaar en fait l’incipit de son fameux Bouge de là, c’est que la commune du Val-de-Marne mérite le détour. Et ce n’est pas le producteur de France Culture Tewfik Hakem qui dira le contraire. Dans L’esprit des lieux, il consacre un numéro à la ville. C’est parti pour une déambulation en compagnie de l’historienne Charlotte Mus, qui nous emmène pour commencer à la fameuse École nationale vétérinaire, fondée au XVIIIe siècle, dont l’évolution architecturale évoque celle de notre rapport aux animaux. La promenade se poursuit avec l’architecte et urbaniste Maurice Culot du côté de Charentonneau, à l’urbanisme « simple et radical ». Aucune rue courbe dans ce quartier, mais des immeubles de briques grises dans lesquelles sont insérées des briques rouges composant un ensemble évoquant « un tissu venu d’Afrique ». « Chaque maison est un visage », note Maurice Culot, pour qui se balader dans Maisons-Alfort revient à « se promener avec des amis ».

« Maisons-Alfort, un laboratoire pour les architectures modernes », à écouter sur franceculture.fr

6. Le Grand Paris sur les chapeaux de roue

Elle a toujours eu un faible pour les Mini. C’est donc logiquement à bord de sa voiture fétiche que Julie Gourhant a commencé de sillonner l’Île-de-France à la découverte de celles et ceux qui donnent au territoire un petit supplément d’âme. Et que, plus logiquement encore, elle a intitulé son podcast « Le Grand Paris vu de ma mini ». Au programme de ses vadrouilles franciliennes : une fripière ivryenne, un musicien de Saint-Ouen, une épicière vitryote engagée… De quoi faire largement le plein de bonnes vibes et ainsi éviter de rouler sur sa réserve d’optimisme.
 
« Le Grand Paris vu de ma Mini », à écouter sur monparisfm.com

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