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Les « love rooms » font leur nid dans le Grand Paris

Les "Love rooms" sont de plus en plus nombreuses sur les sites d'annonces de locations / © Victoriaceldran (Wikimedia commons)
Les « love rooms » sont de plus en plus nombreuses sur les sites d’annonces de locations / © Victoriaceldran (Wikimedia commons)

Elles fleurissent sur les sites comme Airbnb et ont même leurs plateformes de location spécialisées à l'instar de Love'N Spa. Les « love rooms » surfent sur l'envie de se retrouver à deux dans des lieux propices à la détente. Enlarge your Paris vous en entrouvre les portes.

Sur les plateformes ou les sites de location, on les repère au premier coup d’œil : elles sont éclairées de spots roses ou rouges. Elles possèdent un lit king size, parfois parsemé de pétales de fleurs. Elles, ce sont les « love rooms » : ces chambres à louer en couple, a priori pour y faire autre chose qu’une partie de Scrabble. Si leur offre va crescendo, on reconnaît chez Airbnb ne pas détenir de chiffres sur leur nombre ni d’infos sur le profil des usagers. Samuel Deleu, fondateur de Love’N Spa, site rassemblant des propriétaires de love rooms, met d’entrée de jeu un gros kick au mythe : « Dans nos clients, je dirais qu’on a environ 95 % de couples légitimes» Comment ? La love room n’est donc pas un repaire d’amours clandestines ? Elle viserait plutôt à ranimer la flamme ? « Je dirais à l’entretenir, nuance Samuel Deleu. Parce que, quand on veut la ranimer, c’est déjà un peu tard… Le premier enjeu pour les couples est souvent de déconnecter des écrans pour mieux se reconnecter l’un à l’autre»

Pour cela, ces rooms mettent le paquet. « On est plutôt sur du haut de gamme et du logement atypique, poursuit Samuel Deleu. Les chambres d’hôtel, c’est sympa, mais globalement, elles se ressemblent toutes beaucoup. » Ici, on peut opter pour l’ambiance tahitienne dans le 9-3, le chalet en bois au bord d’un étang du Vexin, ou la chambre façon Taj-Mahal au beau milieu de la Brie. Et puis, en général, la love room a un gros plus qui peut être une baignoire balnéo, un jacuzzi privatif ou un sauna à infrarouges. « L’idée, c’est de profiter de la thalassothérapie, mais en mode privatif, indique Samuel Deleu, sans le papy à côté qui a des champignons et des ongles incarnés ! » Dit comme ça, c’est sûr que c’est convaincant.

Un sofa tantrique à Saint-Rémy-lès-Chevreuse

D’autres convaincus, outre les usagers, ce sont les propriétaires. Tels Benoît et Fabienne qui ont ouvert en mai 2023 l’Eden à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yevlines). Spa, sauna et piscine privée sont au programme, de même qu’un sofa tantrique « que j’ai fabriqué moi-même », précise Benoît. Un sofa tantrique ? « Ça permet d’essayer plein de positions », explicite Benoît, aussitôt repris par Fabienne : « Oui, enfin, on peut aussi juste s’allonger dessus ! » Si le couple s’est lancé dans l’aventure de la love room, c’est à la suite d’une première mauvaise expérience : « On avait loué à une bande de jeunes, se souvient Benoît. Forcément, la piscine attire les convoitises. Bilan : ils ont fait la fête toute la nuit et on a dû appeler les gendarmes pour les déloger à la fin du séjour. »

De fait, avec des couples en quête d’intimité, les risques d’intervention de la maréchaussée sont moindres. Et, avec des chambres aux prix sensiblement plus chers que les offres classiques, se lancer dans la love room apparaît comme un bon plan. Un point de vue que tempèrent Benoît et Fabienne : « C’est plus cher parce qu’il y a des prestations comme la balnéothérapie et le sauna. » Samuel Deleu renchérit : « L’investissement de départ est plus lourd : non seulement il y a les équipements type jacuzzi, mais aussi les meubles, la déco. Sans compter le taux d’usure qui est plus élevé. Et puis, contrairement à d’autres locations, dans une love room, on reste une nuit ou deux, pas plus. » Une escapade d’exception que Fabienne résume ainsi : « Il faut que les gens soient heureux et leur nuit inoubliable ! » Un résultat qui dépend forcément un peu des propriétaires de love rooms mais quand même, en bonne partie, des locataires.

Infos pratiques : plus d’infos sur lovenspa.fr

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