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Le RER E creuse son trou sous Paris et La Défense

La future gare du RER E Porte Maillot à Paris / © Setec - Egis - Duthilleul - Arep
La future gare du RER E Porte Maillot à Paris / © Setec – Egis – Duthilleul – Arep

En 2024, il traversera l'Île-de-France d'est en ouest avec son prolongement jusqu'à Mantes-la-Jolie. En attendant, le RER E se fraye un chemin dans le sous-sol grand-parisien entre la gare Saint-Lazare et La Défense. Un chantier gigantesque dont nous parle sa directrice de la communication, Armelle Lagrange.

Cette interview a été réalisée en partenariat avec SNCF Réseau dans le cadre de sa série de vidéos immersives qui présentent les chantiers en cours en Île-de-France

En quoi le tunnel du RER E entre Saint-Lazare et La Défense représente l’un des plus importants chantiers d’Île-de-France ?

Armelle Lagrange : Aujourd’hui, le RER E s’arrête à la gare d’Haussmann – Saint-Lazare à Paris (9e). Or, nous prolongeons la ligne de 55 kilomètres vers l’ouest, jusqu’à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Ce projet Eole implique deux choses : construire un pont ferroviaire entre Nanterre (Hauts-de-Seine) et Bezons (Val-d’Oise) pour raccorder le nouveau RER E à la ligne J, qui relie Paris et Mantes-la-Jolie, et surtout créer un tunnel reliant Haussmann – Saint-Lazare à La Défense (Hauts-de-Seine) en passant par la Porte Maillot. C’est un chantier complètement hors normes. Plus de 3000 personnes sont mobilisées sur le prolongement du RER E, dont environ la moitié rien que pour le creusement du tunnel. Le plus grand tunnelier d’Île-de-France, baptisé Virginie et qui fait 11 mètres de diamètre, est actuellement à l’œuvre pour creuser les 6 kilomètres qui séparent Courbevoie (Hauts-de-Seine) de Paris. Virginie arrivera mi-septembre Porte Maillot (16e), ce qui constitue une étape importante. Nous avons dû faire preuve d’innovation pour traiter le million de mètres cubes de déblais généré par le creusement du tunnel. Nous nous devions de préserver l’environnement et la qualité de vie des riverains. C’est pourquoi les déblais et les boues sont évacués par une conduite qui débouche directement sur un système de retraitement à proximité de la Seine. Nous avons ainsi pu éviter le passage de centaines de camions chaque jour sur le chantier.

Quelles sont les principales difficultés liées à ce chantier ?

Nous sommes très contraints, notamment en ce qui concerne la construction de la gare de la Porte Maillot. Les RER A et C, la ligne 1 du métro, le tunnel routier du périphérique, le parking du Palais des Congrès mais aussi de nombreux réseaux d’eau ou de fibres optiques alimentant la Défense passent sous la place. Nous avons détourné tous les réseaux que nous pouvions. Pour le reste, nous essayons de nous adapter. On n’avait plus créé une telle gare depuis plus de 20 ans, c’est-à-dire depuis celle d’Haussmann – Saint-Lazare ! Quant au tunnel, il traverse une zone hyper dense, en plein cœur de Paris, de Neuilly, de Courbevoie et de La Défense. Il nous faut travailler en gênant le moins possible l’activité de ces villes et en respectant le cadre de vie des riverains. Comment ? En adaptant nos méthodes de travail, en travaillant dans un mouchoir de poche et en mettant en place des dispositifs pour être à l’écoute des habitants.

Le prolongement du RER E implique également la construction d’une nouvelle gare à La Défense…

Cette nouvelle gare a nécessité une vraie prouesse technique puisqu’il a fallu faire reposer les poteaux qui soutiennent le CNIT (Centre des nouvelles industries et technologies, Ndlr) sur une structure temporaire le temps pour nous de creuser. Cette étape a été réalisée entre fin 2019 et début 2020.

Le confinement et l’épidémie de Covid-19 vous ont-ils fait prendre du retard sur votre calendrier ?

Nous sommes en train de mener une étude, chantier par chantier, pour évaluer l’impact du Covid. Mais nous avons été parmi les premiers à reprendre, de manière progressive, en priorisant nos chantiers. Dans le courant de l’été, nous sommes revenus à un niveau nominal d’activité. Surtout, nous avons fait le choix de maintenir les travaux d’été qui étaient programmés, car le reste de nos chantiers en découle.

Quand le prolongement du RER E entrera-t-il en service ?

Nous commençons déjà à installer les rails du côté de Nanterre. La tranche entre Haussmann – Saint-Lazare et Nanterre entrera en service fin 2022. Les quelque 40 kilomètres restants jusqu’à Mantes-la-Jolie seront opérationnels en 2024.

Infos pratiques : Retrouvez sur sncf-reseau.com les coulisses des autres chantiers de SNCF réseau en Île-de-France dans une série de vidéos immersives à la rencontre des équipes mobilisées cet été. A voir entre autres les travaux permettant de favoriser l’accès des personnes à mobilité réduite en gare de Saint-Denis ainsi que le remplacement des rails du RER C sur environ 2km dans Paris.

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