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Le futur réseau Vélo Île-de-France trace sa route en vue de 2025

Le balisage du RER Vélo le 19 mai dans le Grand Paris / © Melina Gaffré - Twitter
Le balisage du futur réseau Vélo Île-de-France par des bénévoles du Collectif Vélo Île-de-France en 2021 / © Melina Gaffré – Twitter

Le Collectif Vélo Île-de-France, qui regroupe 42 associations cyclistes, a publié ce 4 décembre son observatoire du « réseau Vélo Île-de-France », un projet annoncé en 2020 et dont la première phase doit être livrée pour 2025. Enlarge your Paris a fait le point sur l'avancée des travaux avec Louis Belenfant, directeur du collectif.

Pouvez-vous expliquer ce qu’est le réseau Vélo Île-de-France ?

Louis Belenfant : Aujourd’hui, vous pouvez emprunter un réseau de transports en commun, avec des correspondances, des connexions. C’est pareil pour le réseau routier. En revanche, pour le vélo, il n’y a pas de réseau. Bien sûr, il existe des aménagements qui se connectent de plus en plus, mais, pour inciter quelqu’un à enfourcher sa bicyclette, il faut la connexion et la sécurité. Que l’itinéraire, de chez vous au travail, soit continu et sans danger. Car chaque coupure dans un trajet, c’est un cycliste perdu. Nous avons donc œuvré pendant un an avec de nombreux bénévoles pour aboutir à un grand projet de lignes cyclables. En 2020, la Région Île-de-France a adopté le réseau Vélo Île-de-France (VIF) et a mis 300 millions d’euros de budget sur la table. C’est complètement inédit qu’un projet d’une telle ampleur émane de la société civile, d’autant que nous y sommes toujours associés. La première phase accessible du VIF doit être prête pour 2025 et la seconde pour 2030.

Pour 2025, vous montrez que, pour l’instant, seuls 55 % des travaux ont été réalisés…

Aujourd’hui, l’Observatoire montre clairement les choses : on sait par quelles rues le VIF va passer, on voit précisément où nous en sommes. Effectivement, 55 % de la première tranche ont été mis en œuvre. Près de 30 % sont à l’étude. Et ces études sont, dans leur grande majorité, bien avancées. Nous n’avons que 8 % de blocage, ce qui est en réalité très peu. L’échéance 2025 est donc tenable mais il faut que tout le monde s’y mette !

Et c’est là que le bât blesse. Dans cet Observatoire, vous citez les communes qui freinent. Parmi celles-ci, il y a Fontenay-aux-Roses, Créteil, Sartrouville… Pourquoi ce blocage de leur part ? Provient-il des élus ou des services ?

Il se situe aujourd’hui plutôt du côté des élus. Le maire de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) a décidé que le VIF ne passerait pas par sa commune. À Sartrouville (Yvelines), cela demande des arbitrages qu’il faut être prêt à faire. À Choisy-le-Roi, le maire préfère mettre en place une zone 30, qui ne respecte pas le cahier des charges du VIF et mélange les cyclistes et les voitures. Quand il s’agit de rééquilibrer les transports en ville, forcément, il faut prendre un peu de place sur celle attribuée aux voitures. Ces communes ne sont pas forcément prêtes à le faire alors qu’elles ont de plus en plus d’usagers du vélo parmi leurs habitants !

Parmi les bons élèves, on trouve Paris, Saint-Ouen-sur-Seine mais aussi plusieurs communautés d’agglomération comme Marne et Gondoire ou Cergy. Cela signifie-t-il que la communauté d’agglomération est le bon échelon pour mettre le VIF en place ?

C’est une échelle intéressante mais les maires ont encore un pouvoir considérable et aucune agglomération ne peut contraindre un édile à intégrer le VIF. En fait, dans ces villes et ces agglos qui ont déjà effectué des travaux, il y a une vraie volonté de faire avancer les choses, quelle que soit l’étiquette politique. Et puis, quand c’est trop cher ou qu’un réaménagement n’est pas possible à court terme, on peut faire des installations transitoires. C’est le cas du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis sur les territoires de La Courneuve, Drancy et Bobigny.

Comment nous, en tant que citoyens, pouvons-nous inciter nos élus à prendre le train du VIF ?

Il y a plusieurs niveaux d’action. Je dirais que le niveau ultime est de rejoindre notre association ! Le 29 novembre, nous avons par exemple mené une action à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Sinon, rappelons que les villes de banlieue sont souvent à taille humaine. Donc il ne faut pas hésiter à écrire à ses élus pour demander plus de place pour le vélo dans sa ville. Il faut aussi venir aux réunions publiques qui traitent de ces sujets car on a trop souvent tendance à n’y entendre que les personnes qui râlent contre ce type de projets. Or, en matière de transformation de l’espace public, rien ne se passe avec une baguette magique, parce que c’est éminemment politique. Enfin n’oublions pas l’échéance des municipales de 2026 : si les maires veulent avoir un bilan vélo pour leur fin de mandat, s’ils veulent être crédibles sur le sujet, il leur faut monter dans le train du VIF.

Infos pratiques : pour consulter l’Observatoire du réseau Vélo Île-de-France du Collectif Vélo Île-de-France, rendez-vous sur observatoire-vif.velo-iledefrance.fr

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