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On a croisé le premier appareil à selfies au musée français de la Photographie

Le "self photo stéréo" est à voir au musée français de la Photographie à Bièvre / © Musée français de la Photographie
Le « self photo stéréo » est à voir au musée français de la Photographie à Bièvres / © Musée français de la Photographie

Avec l'exposition « Ressemblance garantie », le musée français de la Photographie rend hommage jusqu'au 17 septembre au genre du portrait photographique et expose notamment le « self photo stéréo », le premier appareil conçu pour faire des selfies en 1922.

« Selfie, nom masculin (de l’anglais self, soi). Autoportrait photographique, généralement réalisé avec un téléphone intelligent et destiné à être publié sur les réseaux sociaux (au Québec, on dit « égoportrait ») ». Au musée français de la Photographie de Bièvres (Essonne), l’exposition « Ressemblance garantie » rend immédiatement obsolète cette définition du Larousse. Car, au détour d’une salle, on y apprend que bien avant l’émergence des réseaux sociaux et les smartphones, on avait pensé au moyen de se prendre soi-même en photo. En 1922, Émile Chassereaux a inventé le « self photo stéréo », un étrange appareil photo constitué notamment d’un bras repliable servant de flash (au magnésium en poudre) et d’un déclencheur permettant de se positionner devant l’appareil.

On y apprend également que ce « self photo stéréo » en avance sur notre époque égocentrée a été commercialisé en 1925 et qu’il a introduit « le concept de selfie bien avant que le terme ne trouve sa consécration en 2013 lorsqu’il est retenu comme mot de l’année ».

Un petit musée méconnu

Outre cet appareil cocasse, l’exposition fait plonger le public dans l’art du portrait, des prémices de la photographie jusqu’à aujourd’hui. On peut y croiser Valéry Giscard d’Estaing en étudiant de l’École polytechnique, Victor Hugo sur son lit de mort, de magnifiques clichés de reporters et surtout une myriade de portraits touchants d’anonymes sortis d’un autre temps. « Beaucoup de nos portraits proviennent de particuliers, de trouvailles dans des greniers ou même de dons de personnes âgées pour éviter des disputes autour d’un héritage », nous explique-t-on au musée.

Les premiers photomatons roulants tutoient aussi ici les ancêtres des studios photographiques de mode et les si nombreuses techniques photographiques utilisées afin de garder une trace des êtres aimés. Une raison de plus pour découvrir cette exposition sortie de l’immense réserve de ce petit musée injustement méconnu qui possède l’une des plus grandes collections de photos et d’appareils au monde. Une visite donc très loin des clichés à découvrir d’urgence avant la fermeture du musée pour travaux, le 17 septembre prochain.

Infos pratiques : exposition « Ressemblance garantie, le portrait dans les collections du musée français de la Photographie » au musée français de la Photographie, 78, rue de Paris, Bièvres (91). Jusqu’au 17 septembre. Visite libre et gratuite du mercredi au dimanche de 13 h 30 à 17 h 30. Accès : gare de Bièvres (RER C) puis bus 15 arrêt Cholette. Plus d’infos sur museedelaphoto.essonne.fr

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