En partenariat avec la Ville de Versailles
Ordinairement, quand on va à Versailles (Yvelines), c’est davantage pour rendre visite à Louis XIV qu’à Goldorak. Et pourtant, à partir du 23 décembre, c’est bien l’inverse qui pourrait se produire. Aménagé dans l’ancien hôpital royal, l’Espace Richaud accueille une expo hors-norme : « Robots, émergence d’une culture japonaise ». Dès l’entrée, nous voici accueillis par un robot géant de plusieurs mètres de haut. La suite provient de la collection de Baptiste Caillaud, également maître d’œuvre de l’expo. Pour l’occasion, il a sélectionné 300 de ses trésors, des jouets inspirés de l’univers des dessins animés. « L’ensemble de ma collection est constitué de 1 500 pièces, raconte-t-il. Tout a commencé alors que j’étais enfant, lors d’une sortie aux puces de Vanves avec mon père. On a trouvé un Goldorak en métal et ma collection a débuté naturellement. Cela me tient à cœur de dire que, au départ de tout ça, il y a le lien entre un père et son fils. »
Les pièces présentées ont toutes été produites entre 1974 et 2000. 1974 : c’est justement la date de naissance de cette figurine d’Astroboy, le petit robot en mode Pinocchio postnucléaire imaginé par le mangaka Osamu Tezuka. « Dans ses mangas, Tezuka parle de la faillite des adultes, explique Baptiste Caillaud. Avec Astroboy, il s’agit de redonner le pouvoir aux enfants. Un message que nous, gamins de l’Occident, allons prendre de plein fouet. » La première salle est d’ailleurs consacrée aux « mecha », ces robots géants à forme humaine pilotés depuis leur tête par de jeunes héros, façon symbolique de passer la main à la nouvelle génération face aux échecs de la précédente. Plus loin, nous voici emplis de nostalgie devant la reproduction du vaisseau d’Ulysse 31 ou celle d’Albator et d’Actarus : autant de personnages déracinés, voués à errer pour se retrouver. Une thématique qui évoque un Japon traumatisé par la bombe nucléaire : « Cela parle de choses détruites qui ne reviennent jamais », explique Baptiste Caillaud.
La puissance du soft power japonais
Ce petit pincement au cœur façon madeleine de Proust qui nous étreint devant les Bioman et autres Goldorak raconte aussi la puissance du soft power japonais. Goldorak, avec son casque de taureau, ou Zambot, qui en porte un orné d’une demi-lune, ne sont pas sans rappeler les samouraïs. « Après 1945, le Japon n’a plus d’armée, rappelle Baptiste Caillaud. Goldorak va s’imposer comme une conversation culturelle entre l’Orient et l’Occident. Rappelons qu’en France le dessin animé était vendu très peu cher à la minute… »
La bonne idée de cette expo est d’avoir en prime reproduit sur des affiches les visuels des boîtes contenant les jouets : « De véritables bijoux de graphisme », se réjouit Baptiste Caillaud. Réjouissance partagée d’autant que la scénographie est également pensée pour être à hauteur d’enfants. De quoi croquer ensemble dans la madeleine et prolonger le plaisir avec un très beau catalogue qui recense tous les modèles de jouets exposés. Bonne nouvelle supplémentaire : pour découvrir toutes ces merveilles, pas besoin d’activer le turbo boost. Vous avez jusqu’au 25 février pour retomber en enfance.
Infos pratiques : exposition « Robots, émergence d’une culture japonaise » à l’Espace Richaud, 78, boulevard de la Reine, Versailles (78). Du 23 décembre 25 février. Pendant les vacances de Noël : ouvert du mardi au vendredi de 12 h à 19 h et le week-end de 10 h à 19 h. Fermeture à 16 h les 24 et 31 décembre. Fermeture les 25 décembre et 1er janvier. À partir du 10 janvier : ouvert du mercredi au vendredi de 12 h à 19 h et le week-end de 10 h à 19 h. Tarifs : de 5 à 7 €, gratuit pour les moins de 26 ans. Accès : gare de Versailles–Rive Droite (ligne L). Plus d’infos sur versailles.fr
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19 décembre 2023 - Versailles