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Le festival Close-Up décrypte l’imaginaire des villes au cinéma

La ville de Las Vegas sera au coeur de l'une des projections du festival Close-up du 5 au 12 novembre / © Bernard Spragg (Creative commons - Flickr)
La ville de Las Vegas sera au coeur de l’une des projections du festival Close-up du 5 au 12 novembre / © Bernard Spragg (Creative commons – Flickr)

Du 5 au 12 novembre, le festival Close-Up revient dans plusieurs lieux de la Métropole du Grand Paris et d'Île-de-France pour montrer comment le cinéma s'empare de l'imaginaire des villes à travers des projections et des ciné-conférences.

En partenariat avec la Métropole du Grand Paris

Pouvez-vous nous rappeler ce qui fait l’essence du festival Close-up?

Aldo Bearzatto : Le festival a vu le jour en 2021 et s’intéresse à la représentation de la ville au cinéma dans son sens le plus large, à savoir évidemment l’architecture, le paysage mais aussi les questions environnementales. Il se déroule dans 25 lieux de la Métropole du Grand Paris et d’Île-de-France. Il sera possible d’assister à 80 projections mais aussi à des masterclass, des ciné-conférences… L’idée est de traiter de sujets d’actualité liés à la ville par le prisme du cinéma.

Justement, vous proposez un focus intitulé « Aux marges de l’Amérique ». Il s’agit de faire écho à la présidentielle?

En effet, le festival débute le 5 novembre qui sera le jour du vote aux Etats-Unis. L’idée était de montrer une autre vision des USA. Une frange du pays qu’on ne veut pas voir. Jean-Baptiste Thoret présentera en avant-première son documentaire The Neon people dans lequel il s’intéresse à la population qui vit littéralement dans les sous-sols de Las Vegas, dans son réseau pluvial. Nous avons aussi la chance de recevoir l’écrivain, réalisateur et producteur Matthew Porterfield, auteur d’une trilogie autour de Baltimore et qui s’intéresse à cette Amérique plutôt blanche qui subit le système et est largement susceptible de voter pour Trump. Ce qui, dans le contexte des élections, est évidemment passionnant à observer. Nous consacrons également une ciné-conférence aux ségrégations urbaines dans l’oeuvre de David Simon, l’auteur de la série culte The Wire qui, elle aussi, se déroule à Baltimore et propose une véritable analyse sociologique de la ville. 

Une section du festival s’intitule « Imaginaires du Grand Paris » avec cette année deux villes très différentes à l’honneur, Vincennes et Les Ulis…

Chaque année, le documentaliste et programmateur indépendant Jean-Yves de Lépinay propose ses « Mémoires audiovisuelles » où il commente des images d’archives. En 2024, ce sont Vincennes et Les Ulis qui sont donc à l’honneur. Toujours dans cette section des imaginaires du Grand Paris, il faut signaler entre autres une ciné-conférence sur les imaginaires de la marche au cinéma, dans Paris et le Grand Paris. En effet, on marche beaucoup au cinéma et pourtant, cette activité est rarement valorisée au niveau de l’intrigue ! J’attire aussi l’attention sur la diffusion inédite du documentaire de Vincent Lapize, La Terre des Vertus, sur le combat de certains habitants d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour la défense de leurs jardins ouvriers alors que se profile la construction d’une piscine.

Dans la section « Filmer (dans) l’architecture », le béton semble avoir une place prépondérante cette année…

Si on fait une place au béton, c’est pour mieux questionner son utilisation ! Et surtout, celui-ci est davantage un thème périphérique de la section. La masterclass est consacrée à un film en chantier De porte à porte que nous espérons accueillir, finalisé, l’an prochain. Il s’intéresse à un ensemble de tours démolies à proximité du périphérique. Mais demeure une tour qui ne va pas subir le même sort et, être, pour sa part, rénovée. Ce travail fait écho à HLM, Habitation Légèrement Modifiée, qui s’intéresse justement à la rénovation de la tour Bois-Le-Prêtre, dans le 17e arrondissement. Avec Vive le BTP, on s’interrogera sur les matériaux alternatifs au béton que sont le bois, la terre et la paille. Quant United Colours of Béton, cette ciné-conférence explorera l’architecture brutaliste et la possibilité d’en rénover le bâti plutôt que de le détruire. 

Que diriez-vous à des gens qui se disent : « Je ne suis pas spécialiste d’architecture ni d’urbanisme. ce festival n’est pas pour moi »? 

Qu’ils se trompent ! Parce qu’il y en a pour tous les goûts. Nous projetons aussi bien des documentaires que de la fiction. Et, dans ce dernier cas, nous proposons de nombreux films grand public, des classiques comme Soleil Vert ou Le Rebelle. Matthew Porterfield n’est peut-être pas encore très connu en France, mais son travail est aussi très accessible. En fait, ces oeuvres constituent de bonnes portes d’entrée pour, ensuite, découvrir d’autres films programmés. Et puis le 9 novembre, à partir de 21 h, nous organisons une grande soirée électro gratuite dans un lieu étonnant : la Maison de l’Architecture Ile-de-France (10e). Close-up est à la fois un festival grand public, exigeant et festif ! 

Infos pratiques : festival « Close-Up » du 5 au 12 novembre dans la Métropole du Grand Paris et en Île-de-France. Infos et réservations sur festivalcloseup.com

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