C'est l'expo "instagramable" du moment. Jusqu'au 2 mars, le Carrousel du Louvre à Paris accueille l'exposition immersive « House of Dreamers » créée par les designeuses italiennes Elena et Giulia Sella. Pour en tester le degré de "coolitude", John Laurenson y a embarqué deux préados, James et Malo, ainsi que sa compagne Albertine.
« C’est un peu trop rose à mon goût », me dit James, 11 ans. C’est le début du parcours. On est assis dans un train. Enfin, ça ne bouge pas mais, par les fenêtres, on voit défiler arbres, immeubles et nuages roses alors que des oiseaux invisibles font cui-cui. C’est vrai qu’on est plutôt dans un rêve de princesse alors que mon fils se voit plus en prince du rap. On sort du train pour pénétrer dans une ambiance bleue hivernale en empruntant une avenue d’arbres enneigés. C’est assez joli. Un peu comme se promener dans une vitrine de Noël des Galeries Lafayette (9e).
Mes deux acolytes préados sont, pour l’instant, peu impressionnés. Tout va changer avec la piscine à boules en plastique, pourtant roses et blanches. Allez, j’y vais moi aussi. Je fais deux descentes de toboggan même. C’est assez chouette. Carrément mieux que chez Ikea où la chose est interdite aux adultes. Un panneau nous dit « Enjoy Today ». Les enfants sont aux anges, jouant à s’ensevelir jusqu’à disparaître totalement sous les boules. D’ailleurs, les « chers visiteurs » ont vraisemblablement tendance à aimer la Pink Piscine un peu trop puisqu’un message tourne en boucle pour les prier de « sortir… et poursuivre l’expérience ».
Ma femme Albertine et moi attendons à la prochaine attraction que les garçons nous rattrapent. Devant nous, des paysages paradisiaques défilent sur un grand écran. Île tropicale, cascade, dauphins, coucher de soleil, nuit étoilée, étoiles filantes… Il n’empêche. Albertine exprime le regret que « l’on passe d’animation en animation sans être jamais vraiment immergés dans un univers de rêve ». Mais, si l’on cherche un refuge régressif et distrayant pour enfants de tous âges, cela s’avère « the place to be » ! D’ailleurs les deux autres testeurs l’aiment beaucoup.
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No risk no story
Malo, l’ami de James, s’allonge sur un grand lit sous des fleurs artificielles. « Ah ! C’est trop bien ! », s’exclame-t-il. Sur la table de chevet est posé un journal intime pour écrire ses rêves. « No risk no story » a écrit une certaine Émilie un brin rebelle. Quelques autres : « La meilleure aventure du monde », « I love every part of you », « Mon rêve est de jouer footballeur professionnel », « Santé, bonheur, sexe et chaleur », « N’oubliez jamais que vous êtes incroyables »… Promis ! James y ajoute un peu furtivement un mot à lui. Je ne le lis pas ; je suis son père, ça ne se fait pas !
On pénètre ensuite dans une salle pleine de sacs de boxe roses marqués « anxiété », « colère » ou encore « haine » sur lesquels les deux plus jeunes d’entre nous se défoulent. Boxe anglaise, boxe française, boxe thaïe… l’anxiété se fait sérieusement malmener, la haine ne s’en relèvera pas de sitôt.
Arrive la fin – le moment le plus magique de l’avis d’Albertine – sous forme de couloir interactif où l’on effleure le mur de ses doigts pour faire voler des étincelles. Dans le « gift shop », on attend patiemment cinq ou dix minutes avant de replonger dans l’expo pour exfiltrer les enfants. On les retrouve sur des balançoires, inhabituellement paisibles, esquissant des mouvements lents, entourés d’une image de ciel rose aux nuages de coton. En un mot : rêveurs. Mission accomplie…
Infos pratiques : exposition « House of Dreamers » au Carrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli, Paris (1er). Jusqu’au 2 mars. Ouvert tous les jours de 10 h à 19 h. Tarifs week-end et vacances scolaires : 22,90 € (adulte), 17,90 € (enfant), gratuit pour les moins de 4 ans. Accès : métro Palais Royal–Musée du Louvre (lignes 1 et 7). Infos et réservations sur houseofdreamers.fr
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26 décembre 2024 - Paris
