Le collectif Banlieue Capitale 2028 dont vous faites partie souhaite déposer une candidature pour faire de la banlieue parisienne la capitale européenne de la culture en 2028. Comment est née l’idée ?
Mélanie Fioleau : C’est Antoine Cochain, fondateur de l’agence Playtime, qui est à l’origine de cette idée. Avec une cinquantaine d’acteurs sensibles à la place de la culture en banlieue (artistes, chercheurs, associations…), on planche depuis plus de deux ans sur cette candidature. L’objectif est de déposer le dossier auprès de la Commission européenne fin 2022, pour que la banlieue soit la capitale européenne de la culture de 2028.
Quels sont les objectifs d’une telle démarche ?
Il ne s’agit pas de parler d’art uniquement, mais de montrer quelle place occupe la culture en banlieue parisienne. Pour nous, il s’agit de rappeler qu’il n’est pas la peine de vouloir apporter la culture en banlieue, elle y bouillonne déjà. Se limiter à une approche artistique nous ferait passer à côté d’une richesse hallucinante en termes de savoir-faire, de langues… En Seine-Saint-Denis, je découvre toutes les semaines une nouvelle initiative, un nouveau collectif. Bien sûr, il ne s’agit ni de gommer les inégalités sociales et économiques, ni de passer sous silence les difficultés. Ce que je trouve magnifique, à titre personnel, c’est le fait de mettre au coeur d’un projet les cultures populaires souvent mal menées.
Comment préparez-vous cette candidature qui repose sur un territoire et non sur une ville ?
En réalité, la candidature sera portée par une ville car c’est l’une des règles imposées par la Commission européenne. Néanmoins, la ville que nous choisirons portera la candidature au nom du territoire. C’est une véritable démarche solidaire. On ne veut pas d’une ville qui s’autoproclame tête de réseau. D’un point de vue logistique, on a structuré notre fonctionnement autour de groupes de travail. L’urgence est de trouver des fonds, puis de choisir la ville pilote. A la rentrée, nous pourrons nous concentrer sur la programmation. Une candidature collective est quelque chose de complexe. Mais le fait de vouloir participer à la création d’une société qui va mieux, c’est ce qui nous stimule tous.
Infos pratiques : Plus d’infos sur banlieuecapitale2028.fr
Lire aussi : Le secteur culturel représente 300.000 actifs en Île-de-France
Lire aussi : Le Grand Paris de la culture en 35 adresses
Lire aussi : Les films de banlieue méritent aussi des happy end
Lire aussi : Il était une fois, la banlieue racontée sous forme de contes pour enfants
Lire aussi : Grand Paris, un nom en quête d’identités
17 février 2021