En partenariat avec la Maison des métallos
Comment avez-vous abordé ce thème de l’amour ?
Johanny Bert : L’amour est un thème kaléidoscopique. Beaucoup de choses ont été dites sur l’amour déjà mais j’avais envie par le spectacle vivant de trouver une autre façon personnelle et actuelle de parler d’amour, d’y englober la sexualité, le désir, les fantasmes, les sentiments, les libertés, bref, les multiples formes d’amour. La pièce La (Nouvelle) Ronde adaptée de La Ronde d’Arthur Schnitzler, très hétérosexuelle à l’époque, a été complètement réécrite en gardant la structure autour de multiples rencontres amoureuses. Cette ronde amoureuse de désirs et de sentiments est intéressante pour parler des archétypes de l’époque, de la pluralité des êtres, une complexité intéressante sociologiquement.
Pouvez-vous nous décrire le programme ?
Johanny Bert : Nous avons choisi de faire appel aussi bien à des acteurs qu’à des danseurs mais aussi à des spécialistes qui interviendront lors de tables rondes comme celle « Sur les chemins des nouvelles sexualités ». Nous proposerons également une lecture partagée, « L’Arpentage », autour de l’œuvre Libérations sexuelles de Cornelia Möser. J’aimerais que le public puisse suivre les différents rendez-vous car ils constituent une sorte de constellation de réflexions autour du désir, de l’amour et de la sexualité. J’espère que cela sera joyeux, bienveillant et intellectuellement stimulant. On terminera le 16 décembre par la soirée « Psyché », sorte de concert érotico-romantique où des comédiens et une musicienne vont interpréter les différents coups de foudre partagés par des anonymes dans le cadre du « Bureau des méthodes » mené par la Maison des métallos. En cette fin d’année, se remplir de beaucoup d’amour, de tendresse et de libertés nous semblait important !
Vous utilisez beaucoup les marionnettes. Que permettent-elles ?
Johanny Bert : Dans La (Nouvelle) Ronde, les acteurs utilisent des marionnettes pour montrer ce qui est plus difficile à raconter avec de vrais corps. Cela permet de parler parfois de corps fantasmés mais aussi d’utiliser une certaine liberté, un décalage, de l’humour, parfois de la cruauté.
Le 1er décembre est la Journée mondiale de lutte contre le sida. La programmation de ce mois-ci ne doit rien au hasard…
Jérôme Méheust : En effet. La thématique « Amour(s) » s’ouvre ce 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida. Le festival Jerk Off célèbrera les identités plurielles à travers une table ronde (le 1er décembre) mais aussi via un atelier et un cabaret queer (le 2 décembre).
Quelle est l’histoire de la Maison des métallos et que vient-on y faire aujourd’hui ?
Jérôme Méheust : À la fin du XIXe siècle, la Maison des métallos était une fabrique d’instruments en cuivre. Au moment du Front populaire, elle devint le siège de la CGT – nous partageons d’ailleurs encore une partie des locaux avec le syndicat. À la suite d’un rassemblement de citoyens qui souhaitaient la protéger, la Ville de Paris l’a rachetée pour en faire un lieu culturel. Son imprégnation politique et sociale permet de mieux comprendre sa vocation. Aujourd’hui, nous proposons chaque mois une coopération artistique avec un artiste afin de dérouler le fil d’une thématique à travers différentes formes d’événements souvent novateurs.
Infos pratiques : Cycle « Amour(s) » à la Maison des métallos, 94, rue Jean-Pierre Timbaud, Paris (11e). Ouvert du mardi au samedi de 14 h à 19 h et lors des événements. Accès : métro Couronnes (ligne 2) ou Parmentier (ligne 3). Plus d’infos sur maisondesmetallos.paris
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28 novembre 2023 - Paris