Jusqu’au 13 août, le musée de la Carte à jouer à Issy accueille l’exposition « Magic, Pokémon & co » qui déploie tous ses atouts pour intéresser parents et enfants. Ce qu'est allée vérifier bien accompagnée la journaliste d'Enlarge your Paris Virginie Jannière.
Avant toute chose, je dois l’avouer : aller visiter une exposition sur les Pokémon et autres cartes à collectionner faisait davantage plaisir à mon accompagnatrice de huit ans qu’à moi-même, bien ignare en la matière. Miracle, l’exposition, si elle s’adresse bien sûr aux fans, ne met pas les autres de côté. La première partie se concentre d’abord sur les cartes « Magic », moins connues du grand public, qui fêtent en 2023 leur trentième anniversaire. On y apprend que ces cartes à collectionner ont ouvert la voie aux autres telles que « Yu Gi Oh ! » et « Pokémon ».
La suite, colorée et plus interactive, y va de son petit effet « wahou ». On y croise évidemment une myriade de cartes Pokémon (comme la série complète des 102 premières cartes) mais aussi de nombreux enfants plongés dans leur livret-jeu. Mon accompagnatrice ne déroge pas à la règle : elle se montre passionnée par les petits jeux imaginés par le musée, essayant d’imaginer des pouvoirs saugrenus à des Pokémon de son invention.
De quoi laisser le temps aux plus anciens de plonger dans la nostalgie avec la célèbre et préhistorique console Game Boy, qui a vu la naissance du jeu Pokémon, ou encore trois figurines en plastiques télécommandées répondant aux doux noms de Carabaffe, Herbizarre et Reptincel. Je découvre également avec intérêt les Yokai, esprits un brin farceurs présents dans la culture japonaise et source d’inspiration des créateurs des Pokémon. J’apprends ainsi que Feunard s’inspire de Kitsune, un renard à douze queues ou que Nénupiot, ce personnage coiffé d’un nénuphar, se cache dans les eaux sombres, tout comme l’étrange Kappa, connu pour noyer les humains qui s’y aventurent.
Une tendresse pour Magicarpe
C’est alors que je plonge à mon tour dans la passion Pokémon sans l’avoir vue venir. Je découvre Magicarpe, personnage inspiré de la carpe Koi, l’animal emblématique du Japon. Étrangement, c’est bien ce personnage qui est le Pokémon le plus nul de toute l’histoire du jeu. Sautant ridiculement sur lui-même, il peut en réalité évoluer en redoutable personnage, le Léviator, si on a la patience d’attendre sa très lente transformation. Nous découvrons alors l’hymne écrit pour Magicarpe. La mélodie enfantine et les paroles volontairement cruelles sont irrésistiblement entraînantes : « Il ne sert à rien, il est tout pourri. Tout le monde le pointe du doigt et rit. […] Le Pokémon pourri, c’est Magicarpe. Et pourtant c’est décidé : c’est lui que je choisis. […] Mon Pokémon à moi, c’est Magicarpe. Moi au moins c’est vrai, je l’aime comme il est ». Bien malin celui qui parviendra à ne pas s’émouvoir devant ce pauvre personnage.
Résultat : chantonnant l’air de ce nullard de Magicarpe, je me surprends à tenter d’expliquer à l’enfant qui m’accompagne le joli message de tolérance et de patience caché derrière ce personnage incompris. Qui aurait cru que les Pokémon allaient nous emmener sur le terrain de la philosophie… ?
Infos pratiques : exposition « Magic, Pokémon & Co » au musée de la Carte à jouer, 16, rue Auguste Gervais, Issy-les-Moulineaux (92). Jusqu’au 13 août. Ouvert du mercredi au vendredi de 11 h à 17 h, le samedi et le dimanche de 14 h à 18 h. Fermé les jours fériés. Tarifs : 5,40 € (plein tarif), gratuit pour les moins de 26 ans. Accès : métro Mairie d’Issy (ligne 12) / gare d’Issy-Val-de-Seine (RER C) / Tramway T2 arrêt gare d’Issy-Val-de-Seine. Plus d’infos sur museecarteajouer.com
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3 mai 2023 - Issy-les-Moulineaux
