Elle est cachée derrière l’église Saint-Séverin à Paris (5e). Depuis un siècle et un an, L’Heure joyeuse accueille petits et grands pour découvrir histoires d’hier et d’aujourd’hui. Tout commence en 1924. La fondation « Book Committee on Children’s Libraries » fonde un réseau de bibliothèques : L’Heure joyeuse. Ce réseau avait pour but originel de permettre aux enfants d’accéder à la culture, avec le rêve utopique que cela éviterait de nouveaux conflits mondiaux. « À l’époque, les livres pour enfants n’étaient pas très accessibles, souligne Jean-Jacques Lagrange, directeur de l’Heure joyeuse de Paris. Le lieu était pensé pour être le plus accueillant possible, beaucoup d’adolescents venaient lire après leur travail. »
Malgré le désenchantement causé par les guerres qui ont suivi son ouverture, la bibliothèque parisienne a continué de répertorier de nombreuses ressources liées à la jeunesse et a rapidement été gérée par la Mairie de Paris, devenant un lieu de vie dans la ville. Originellement installée rue Boutebrie (5e), la bibliothèque s’est délocalisée récemment dans une rue adjacente pour gagner de l’espace. Sur trois étages, elle accueille un public varié dans de grandes salles lumineuses avec des coussins colorés. Mais on ne trouve ici qu’une petite partie de toute la réserve patrimoniale de l’Heure joyeuse ! « À la bibliothèque Françoise-Sagan (10e), on stocke plus de 100 000 ouvrages jeunesse, dont certains datent d’avant 1900 », indique Jean-Jacques Lagrange.
La bibliothèque du petit Charles Aznavour
Autre atout remarquable : la présence de kamishibaï, des petits théâtres japonais en bois utilisés par les conteurs itinérants que l’on peut emprunter en choisissant parmi plus de 350 histoires. « Une bibliothécaire a rapporté et traduit elle-même ces récits du Japon, explique Jean-Jacques Lagrange. Nous sommes l’une des seules bibliothèques à en avoir ! ». Par ailleurs, chaque samedi matin, L’Heure joyeuse propose des séances de contes. Des séances auxquelles participent de peut-être futurs grands talents : « On a appris en effectuant des recherches que Charles Aznavour était inscrit ici quand il avait 9 ans, signale Jean-Jacques Lagrange. On sait aussi que Paul Faucher, le créateur du Père Castor, venait tester ses histoires avant de les publier. Et c’est l’un de ses anciens jeunes fans qui a réalisé ensuite la majorité des illustrations. » Un lieu à découvrir en famille, ou avec son d’âme d’enfant.
Infos pratiques : bibliothèque L’Heure joyeuse, 6, rue des Prêtres-Saint-Séverin, (5e). Ouvert le mardi de 16 h à 19 h, le mercredi de 10 h à 18 h, le jeudi et le vendredi de 16 h à 19 h et le samedi de 10 h à 18 h. Entrée libre. Accès : métro Cluny–La Sorbonne (ligne 10) ou Saint-Michel (ligne 4) / gare de Saint-Michel Notre-Dame (RER B et C). Plus d’informations sur paris.fr / Exposition « À quoi bon lire » à la médiathèque Françoise-Sagan, 8, rue Léon Schwartzenberg (10e). Jusqu’au 23 mars. Ouvert le mardi de 14 h à 19 h, le mercredi à partir de 10 h, le jeudi et le vendredi de 14 h à 19 h, le samedi de 10 h à 18 h et le dimanche de 13 h à 18 h. Entrée libre. Accès : métro Gare de l’Est (lignes 4, 5, 7). Plus d’infos sur paris.fr
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14 janvier 2025 - Paris