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66 artistes investissent un ancien atelier de construction de la tour Eiffel

Le Colors Festival réunit une soixantaine d'artistes à Paris dans un déluge de couleurs / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
Le Colors Festival réunit une soixantaine d’artistes à Paris dans un déluge de couleurs / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Le Colors Festival a donné carte blanche à 66 artistes qui ont pris possession à Paris d'un ancien atelier de fabrication de structures métalliques destinées à la construction de la Tour Eiffel. Le résultat est à voir jusqu'au 8 mai.

Pour en prendre plein les yeux, c’est dans le 11e que ça se passe. Pas seulement à l’Atelier des lumières, l’ancienne fonderie transformée en centre d’art numérique, mais également au Colors Festival qui, après avoir squatté un immeuble des années 30 du côté de la rue Saint-Maur l’an dernier, dépose ses bombes aérosols boulevard Jules Ferry, à quelques encablures de la place de la République. Le bâtiment, qui hébergea d’anciennes écuries pour le halage des péniches sur la Seine avant de servir d’atelier lors de la construction de la Tour Eiffel, se métamorphose jusqu’au 8 mai. 66 artistes l’ont investi sous la houlette de Combo avec une contrainte chromatique : utiliser le bleu Majorelle, ce bleu qui tire son nom du peintre Jacques Majorelle et créé pour revêtir les murs de son jardin à Marrakech. Un bleu se rapproche du bleu Klein tout en comportant une nuance de violet un peu plus forte…

Cette question esthétique éclaircie, nous voici donc dans un espace de 700 m2 – « 100 m2 de plus que l’an dernier », précise Combo – en train de déambuler au milieu d’oeuvres très diverses. C’est Falco qui ouvre les hostilités avec sa représentation d’une écolière en fuite, pochoirs à la main. Quant au duo Wekup, il propose une structure mobile, évoquant le graphisme de Cocteau que les visiteurs peuvent manipuler à leur guise pour la faire évoluer. « On pousse les artistes à être très libres et le public à toucher les oeuvres« , souligne Combo. Lui-même a réalisé un étonnant salon marocain. Aux murs, la Joconde et la Jeune fille à la perle sont détournées en mode berbère. Dans un coin, des bouteilles de Marrakech Rubi attendent d’être bues. Même le frigo réserve des surprises : en poussant la porte, on tombe sur une pièce complètement griffée par Jo Di Bona, avec un hommage à Angela Davis.

Un étage réservé aux photographes

A l’étage – et c’est une nouveauté de cette édition 2022 – les photographes ont fait leur nid. Paul Second expose ses clichés pris depuis les toits de Paris tandis que Kares Leroy présente les photos prises lors de ses périples au Maroc et en Mauritanie, mises en scène au milieu de foulards rapportés de ses voyages. Une autre innovation réside dans la mise en place d’un espace enfant. Accueillis par des médiateurs, les plus jeunes peuvent faire des coloriages sur le thème des inoxydables « Monsieur, Madame » qu’ils pourront ensuite voir s’animer. « Ce n’est pas une garderie« , prévient Combo. Des médiateurs sont présents pour les initier au principe de l’anamorphose ou les emmener dans une chasse au trésor. En plus d’une nocturne le jeudi soir, des live paintings sont prévus les week-ends. Inutile de vous préciser qu’il est préférable de réserver son billet pour contempler cette nouvelle cathédrale du street-art…

Infos pratiques : Colors Paris Festival, 27, boulevard Jules Ferry, Paris (11e). Jusqu’au 8 mai inclus. Tarifs : à partir de 5 €. Accès : métro République (lignes 3, 5, 9, 11) ou Goncourt (ligne 11). Infos et réservations sur colorsfestival.paris

Le Colors Festival réunit une soixantaine d'artistes à Paris dans un déluge de couleurs / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
© Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

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