Responsable de l'antenne Île-de-France hip-hop du Printemps de Bourges (qui se déroulera en été cette année), Bénédicte Froidure a partagé avec Enlarge your Paris trois de ses coups de coeur grand-parisiens.
Vous repérez les prodiges du hip-hop dans le Grand Paris pour les iNOUïS du Printemps de Bourges, le dispositif national de repérage des nouveaux talents artistiques. Comment se sont déroulées les sélections cette année ?
Bénédicte Froidure : Le festival dispose de plus de trente antennes régionales dans toute la France. Chacune d’entre elles réalise une pré-sélection de six artistes. Cette année, cette pré-séelction s’est effectuée à huis clos en raison du contexte sanitaire. Chaque jury a visionné ensuite l’ensemble des pré-sélections, toutes régions confondues, pour réaliser la sélection finale. Cette dernière comporte cinq esthétiques : hip-hop, rock pop, électro, chanson pop et global music.
Comment repérez-vous les étoiles montantes de la scène hip-hop grand-parisienne ?
En temps normal, nous nous déplaçons beaucoup dans les concerts afin de découvrir des projets émergents et voir les groupes en Live. En parallèle, nous menons un important travail de veille avec les médias spécialisés, les producteurs de spectacles, les managers de groupes, les labels… La force du réseau iNOUïS, c’est sa capacité à relayer massivement l’appel à candidatures.
Quels sont vos critères pour choisir les artistes qui monteront sur la scène du Printemps ?
Nous nous appuyons d’abord sur des critères artistiques : la qualité du texte, celle de l’interprétation, l’innovation, le flow, la potentialité artistique… On essaie aussi de valoriser les projets qui n’ont pas de producteur de spectacle, par exemple. L’objectif est de structurer leur entourage et leur environnement pour qu’ils travaillent dans les meilleures conditions.
Que se passe-t-il ensuite pour les artistes sélectionnés ?
Nous leur organisons des résidences de travail pour qu’ils puissent répéter et bénéficier d’un coaching en amont du festival. Les finalistes reçoivent aussi une bourse de 1.000€. Je dois dire que j’ai été agréablement surprise par le nombre de candidatures reçues [143 en 2021 contre 141 en 2020, Ndlr] et par la jeunesse de certains projets artistiques. Nombre d’artistes n’étaient pas connus des membres de notre jury, pourtant des personnalités du hip-hop en Île-de-France.
Infos pratiques : Le Printemps de Bourges, du 21 au 27 juin à Bourges (Cher). Plus d’infos sur printemps-bourges.com
Les coups de cœur hip-hop grand-parisiens de Bénédicte Froidure
1/ Le Juiice
La rappeuse Le Juiice, Joyce de son prénom, a grandi à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne) et représente l’Île-de-France pour les iNOUïS. « Il y a peu d’artistes féminines dans le rap donc c’est vraiment une bonne nouvelle. Elle a passé la sélection haut la main. Elle incarne cette diversité, cette égalité qu’on veut voir sur scène. »
2/ M le Maudit
Rien à voir avec le film de Fritz Lang ! Originaire du 19e arrondissement, le rappeur de 25 ans s’est fait connaître avec son projet I Hate Love en 2019. L’ambiance est sombre, les sonorités nous piègent comme dans un mauvais rêve où les ombres du passé et du présent se télescopent. « M est un artiste passionnant et sensible qui transcende son histoire et sa vision de la cité. » Trip mélancolique garanti.
3/ Alvin Chris
Bientôt 30 ans et né en Belgique, Alvin Chris a grandi dans le nord de la France. Et depuis 2018 il (im)pose son flow aux inflexions façon MC Solaar sur des instrus douces et travaillées. « Sur scène Alvin passe du rap à la chanson dans un continuum qui donne envie de le voir encore explorer ses limites », nous glisse Bénédicte Froidure. Alors ouvrez-lui en grand la porte de vos tympans et laissez le squatter vos oreilles…
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4 mai 2021
