Pouvez-vous nous en dire plus sur La Seine à vélo ?
Didier Couval-Grima : La Seine à vélo, également connue sous le nom de V33, est un des itinéraires nationaux qui traverse la France. Il témoigne de l’intérêt des décideurs, des aménageurs mais aussi du grand public pour la pratique du vélo. Sa particularité est de partir de Paris, plus précisément de l’île de la Cité, et d’aller jusqu’au Havre (Seine-Maritime) et à Deauville (Calvados). Elle a été inaugurée en 2020 et fait 420 km. Or, si cet itinéraire concerne l’aval de la Seine, il existe aussi un tronçon en devenir, en amont, vers Troyes (Aube). Plusieurs associations ont fait le constat qu’il était dommage de ne pas remonter la Seine jusqu’à sa source, vers le plateau de Langres, au nord de Dijon (Côte-d’Or). C’est un peu comme si 50% des Franciliens étaient « punis ». D’autant que pour créer ce tronçon, il y a peu de choses à faire. En amont de Troyes, des aménagements locaux ont déjà été menés. En fait, il faudrait créer une tranche au sud de la Seine-et-Marne pour se raccorder aux tronçons de l’Aube. Et on peut déjà exploiter le parcours de la Scandibérique qui passe par Corbeil-Essonnes (Essonne), Melun et Fontainebleau (Seine-et-Marne). On pourrait même imaginer un maillage qui aille jusqu’à Dijon !
Que va-t-il se passer au cours de ces « 5 jours pour une Seine à vélo de la source à la mer » que vous organisez ?
Tout commencera le 17 mai par une conférence à l’île de Loisirs du Port-aux-Cerises à Draveil (Essonne) sur le thème du « Vélo le long des fleuves ». Il s’agit d’un retour d’expérience avec des intervenants qui présenteront différents modèles comme, par exemple, la ViaRhôna, le long du Rhône mais aussi la Loire à Vélo. Puis, pendant quatre jours, nous proposerons quatre balades. Deux en aval, afin de permettre aux gens de découvrir le parcours déjà existant. La première partira de la gare de Vernon-Giverny pour aller jusqu’à Mantes-la-Jolie (Yvelines). La seconde ira de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) jusqu’à Paris. Les deux autres excursions se dérouleront en amont et iront de Paris à Corbeil-Essonnes puis de Corbeil-Essonnes à Melun, voire jusqu’à Fontainebleau pour ceux qui le souhaitent. L’idée, à chaque fois, est d’aller d’une gare à une autre afin de permettre à ceux qui le veulent de reprendre le train. Les balades sont conçues à un rythme et un niveau accessibles. A partir de 8-10 ans, c’est tout à fait faisable.
Quels types de paysages les participants vont-ils découvrir sur la partie amont ?
Entre Paris et Corbeil-Essonnes, on est sur des zones en reconversion, avec un paysage industriel en mutation. La présence du transport fluvial demeure importante. A partir de Corbeil-Essonnes, les paysages sont plus bucoliques. Le boisement est important, on découvre de nombreuses demeures de villégiature. On a souvent tendance, quand on est Francilien, à croire que pour trouver de la verdure, il faut quitter la région. Or, en roulant à vélo, on réalise que la verdure est partout. Bien sûr, ce n’est peut-être pas aussi spectaculaire et continu que les Gorges du Verdon (Var). Mais ce sont des sorties très intéressantes sur le plan du patrimoine naturel et architectural. On se rend compte que, pas loin de chez soi, il existe de vraies pépites. Cela permet de regarder la banlieue autrement.
Infos pratiques : « 5 jours pour une Seine à vélo de la source à la mer » du 17 au 21 mai. Gratuit. Plus d’infos sur eurovelo3.fr
Lire aussi : J’ai testé la Seine à vélo entre Paris et la Normandie
Lire aussi : Quatre boucles à vélo pour découvrir le Grand Paris autrement
Lire aussi : Trois balades faciles à vélo depuis Paris vers les parcs du Grand Paris
4 mai 2023