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Balade à travers le 3e plus grand parc du Grand Paris (plus grand encore que Central Park)

Le parc-Georges Valbon, à cheval entre La Courneuve, Saint-Denis, Stains, Dugny, Garges-lès-Gonesse, est plus grand que Central Park avec ses 410 ha / © Jérômine Derigny pour Enlarge your Paris
Le parc Georges-Valbon, à cheval entre La Courneuve, Saint-Denis, Stains, Dugny, Garges-lès-Gonesse, est plus grand que Central Park avec ses 417 ha / © Jérômine Derigny pour Enlarge your Paris

Il est plus grand que Central Park de 70 ha. Le parc Georges-Valbon, désigné « Parc des Jeux » pendant les JO, offre des proportions idéales pour une balade au vert sans partir loin. Ce qu'est allée faire la journaliste d'Enlarge your Paris Joséphine Lebard.

Hormis les médaillés, on peut dénombrer au moins deux autres grands gagnants des Jeux de Paris 2024. Évidemment la Phryge, mascotte au départ conspuée et devenue finalement l’objet d’un culte à faire pâlir d’envie le Patrick Bruel des années 90. Et puis le parc Georges-Valbon (du nom d’un ancien président du conseil départemental du 93) à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), alias « mais-si-tu-sais-bien-c’est-là-où-y avait-la-fête-de-l’Huma-avant ». Catapulté « parc des Jeux » avec une kyrielle d’activités ainsi qu’une tour panoramique de 80 mètres de haut, le site de 417 hectares (dont 300 labellisés Natura 2000) a bénéficié d’un joli coup de projecteur, rappelant aux Grand-Parisiens qu’il y avait une vie en dehors des sempiternels bois de Vincennes et de Boulogne. Et que, justement, sur le podium des plus grands parcs franciliens, Georges-Valbon arrive médaille de bronze après le parc du château de Versailles (815 ha) et le parc de Saint-Cloud (460 ha).

Mais encore faut-il le savoir… et avoir une idée de l’endroit où il se trouve. C’est pourquoi Enlarge your Paris a décidé d’aller défricher le terrain pour vous. Depuis la gare du Nord, je saute donc dans le RER B jusqu’à la gare du Bourget. Quinze minutes à tout casser. De là, j’attrape le tramway T11 et, une seule petite station après, je descends à Dugny–La Courneuve, au beau milieu du parc. À l’automne, la nouvelle zone Le Terrain des essences – et hop, 13 hectares supplémentaires pour le parc, soit l’équivalent du parc de Bercy – ouvrira ses portes avec une entrée à proximité de la station. En attendant, je marche cinq minutes en direction de Dugny et m’engouffre dans la rue Louise Michel. À l’angle avec la rue Pierre Clostermann, une grille m’ouvre les portes du parc.

Le parc Georges-Valbon à La Courneuve, 70ha plus grand que Central Park / © Guilhem Vellut (Creative commons - Flickr)
300 ha du parc sont labellisés Natura 2000 / © Guilhem Vellut (Creative commons – Flickr)

Un parc joliment vallonné

Je traverse une vaste étendue herbeuse avec l’idée de me rendre aux cascades. Comme le nom l’indique, trois cascades se déversent dans un bassin ceint de roseaux. Ce matin, elles ne fonctionnent pas. N’empêche, il s’en dégage une forme de majesté avec, en prime, un beau panorama. Le parc a en effet bénéficié des terres excavées lors du chantier des Halles et du périphérique. Soit, en tout, pas moins de 13 millions de m3. D’où son aspect joliment vallonné. De nombreux bancs permettent de se poser pour profiter du paysage en toute quiétude. Même les pompiers de Paris qui se livrent, ce matin-là, à une course d’orientation, carte en main, observent un silence quasi religieux.

C’est d’ailleurs l’un des autres points forts du parc. On peut y être seul… mais à plusieurs. Au fil de ma balade, je croise bon nombre de joggers – le parc propose quatre parcours différents allant de 1 à 12 km –, d’assistantes maternelles avec enfants et de groupes de randonneurs. Les sourires et les bonjours s’échangent, conférant une ambiance conviviale à ma virée en solitaire.

Une arche de Noé au cœur du 93

À Georges-Valbon, l’eau est très présente. Comme un écho aux rivières (Croult, Rouillon, Vieille Mer…) qui le traversaient auparavant. Après avoir longé le lac supérieur, me voici sur le pont Iris qui traverse les voies ferrées. Signées du sculpteur Pierre Zvenigorodsky, des colonnes multicolores l’habillent. Selon des archives disponibles sur un site consacré à l’artiste, il semblerait que l’œuvre entre en résonance avec un poème de Raymond Queneau intitulé, comme il se doit, Iris. Puis je gagne un autre lac au bord duquel nichent des hérons mais aussi des bruants des roseaux. Les canards barbotent tranquillement. En tout, 140 espèces d’oiseaux se partagent les lieux.

Une faune et une flore très riches (oui, on n’est pas classé Natura 2000 pour rien…) qui font de Georges-Valbon une réserve écologique assez impressionnante. Sans compter le rucher ainsi que l’élevage de moutons de l’association Clinamen qui baguenaudent dans le coin. Au bout du compte, on en arrive à une sacrée arche de Noé.

Je poursuis ma déambulation jusqu’à la roseraie. Forcément, en cette mi-septembre, on n’est pas franchement au top de la floraison mais certains rosiers font de la résistance. Je me promets de revenir aux beaux jours car 15 000 pieds de plus de 100 variétés différentes, cela doit valoir le coup d’œil… et de nez.

L’eau est très présente dans le parc Georges-Valbon / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Un joyau de verdure à 30 min à pied d’un joyau gothique

La géolocalisation m’apprenant que je ne suis qu’à 30 minutes de la basilique Saint-Denis, je décide de poursuivre ma balade à travers la ville pour regagner le métro. Sur le chemin, je longe le parc départemental des sports de Marville quand une étoile rouge familière sur le portail me fait de l’œil. Je me trouve devant le centre d’entraînement du Red Star, le mythique club de foot de Saint-Ouen. J’entre (c’était ouvert !) et me trouve devant une étonnante bâtisse à l’architecture brutaliste flanquée de deux tours comme échappées d’une villa toscane. Ce qui donne un ensemble assez étonnant, il faut bien l’avouer. Après quelques recherches, il se trouve que le lieu est un ancien hippodrome dont demeure, notamment, une tribune d’honneur de 100 mètres de long. Ayant besoin d’être réhabilitée, c’est elle qui représente l’Île-de-France pour l’édition 2024 du Loto du patrimoine. Il est 11 heures. Sur la pelouse, un peu plus loin, j’assiste au début de l’entraînement de l’équipe.

Mais je ne m’attarde pas car le temps file et… j’ai un peu faim. Arrivée à Saint-Denis, je salue la basilique, joyau gothique et nécropole des rois et reines de France, et trace jusqu’au café Marguerite Charlie, où je vais grignoter un bol bien copieux à moins de 10 € (9 € pour être exacte). Le ciel qui était gris jusqu’à présent déclare enfin une trêve. Et c’est en terrasse sous le soleil de septembre que je termine cette échappée verte au cœur du 93.

Infos pratiques : parc Georges-Valbon, entrée Maurice Thorez (liste des autres entrées disponible ici), à l’angle des rues Louise Michel et Pierre Clostermann, Dugny (93). Ouvert tous les jours de 7 h 30 à 22 h jusqu’au 30 septembre, de 7 h 30 à 19 h en octobre, de 7 h 30 à 18 h de novembre à février, de 7 h 30 à 19 h en mars, de 7 h 30 à 20 h 30 en avril. Accès : tram T11 arrêt Dugny – La Courneuve. Plus d’infos sur parcsinfos.seinesaintdenis.fr

Le parc de La Courneuve / © Guilhem Vellut (Creative commons - Flickr)
Le parc de La Courneuve est l’un des trois plus grands parcs du Grand Paris / © Guilhem Vellut (Creative commons – Flickr)

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