Enlarge your Paris et Transilien SNCF s’associent pour vous faire découvrir l’Île-de-France avec #Cpasloinentrain
Parcours au départ de la halte Fontainebleau-Forêt (ligne R) jusqu’à la gare de Fontainebleau – Avon (ligne R) – Itinéraire de 16,5 km (sentiers et chemins ruraux : 80 % / trottoirs et voies halage : 20 %) – 5 h de marche (en raison des travaux, la destination n’est pas desservie en juin)
17 millions de visiteurs fréquentent chaque année la forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Il faut dire que, avec ses 25 000 hectares (soit 2,5 fois la taille de Paris) traversés par plus de 1 600 km de routes forestières et 300 km de sentiers balisés, Fontainebleau est un monument naturel dont certains sites sont devenus mythiques : la plage des sables du Cul du chien, le sentier des 25 bosses, les gorges d’Apremont. Ce parcours évite ces « hits » forestiers, souvent très fréquentés, pour proposer une balade au départ de la halte de Fontainebleau–Forêt, en plein coeur de la forêt.
Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver gratuitement sur openrunner.com. Vous pouvez aussi télécharger le parcours en format GPX afin de le lire sur votre téléphone portable ou appareil GPS. Il vous faudra au préalable avoir chargé des applications gratuites permettant de lire ces fichiers, comme Open Runner (Google Play et App Store), Google Earth (Google Play et App Store) ou GPX Viewer (Google Play). Pour rejoindre la gare de départ, consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com
Première étape : descendre du train en pleine forêt
Partir des quais de la gare de Lyon pour atterrir directement en forêt, c’est possible avec la SNCF. Chaque week-end, la ligne R fait escale à la halte de Fontainebleau–Forêt, qui n’est desservie qu’au départ de la gare de Lyon le samedi et le dimanche à 8 h 16 et 9 h 16, dans le sens Paris /Fontainebleau (attention, l’arrêt Fontainebleau–Forêt n’est pas toujours signalé sur les panneaux d’affichage dans les halls de la gare de Lyon). Autre petite spécificité : la halte ferroviaire est caractérisée par l’absence de quais. Les voitures de queue au départ de la gare de Lyon sont à éviter, il faut monter en tête de train. Cela signifie aussi qu’il y a deux fois moins de places dans le train, mais beaucoup de candidats pour la descente en forêt, surtout à la belle saison. Mieux vaut donc prévoir donc un peu d’avance.
La forêt de Fontainebleau a un lien particulier avec le train. Dès 1849, le chemin de fer arrive à Fontainebleau, avec l’ouverture des gares de Bois-le-Roi et de Fontainebleau–Avon qui mettent « la forêt à une heure de Paris », pour reprendre le slogan de l’époque. Les Parisiens peuvent désormais faire des excursions à la journée à Fontainebleau, pendant que la bonne société parisienne y multiplie les événements mondains ou que les artistes s’y rendent en villégiature. Auparavant il fallait prendre la malle-poste, ou encore des coches d’eau : on mettait la journée pour remonter la Seine depuis Paris. Dès le XIXe siècle, les « trains de plaisir » ont fait de Fontainebleau une destination naturelle de réputation mondiale. Aujourd’hui, 17 millions de randonneurs, « varappeurs » (adeptes de l’escalade), vététistes, cavaliers, touristes franciliens ou venus de l’autre bout du monde fréquentent chaque année la forêt.
Deuxième étape : la forêt de Fontainebleau, monument de verdure XXL
Vous êtes à peine sorti du train qu’elle vous tend la main pour vous emmener sur ses 500 km de sentiers balisés. La forêt de Fontainebleau, qui s’étend sur une surface équivalente à deux fois Paris, est une source intarissable de promenades, en plus d’être l’un des plus beaux sites naturels de l’Hexagone. Naturelle certes, mais elle a quand même une histoire.
Vers l’an 1000, la forêt devient propriété de la couronne, et très vite les rois de France s’entichent de ce site de chasse et de son château, particulièrement attaché à la mémoire de François Ier, de Napoléon 1er ou encore de Napoléon III. Au fil des générations, les monarques plantent des arbres, agrandissent la forêt, éloignent les activités pastorales (il y avait de nombreux troupeaux de porcs et de moutons au Moyen Âge) et affectent le massif à la chasse à courre.
En marchant en forêt, on pourra penser à toutes ces têtes couronnées. Ce sera aussi l’occasion de saluer la mémoire de l’inventeur des sentiers de randonnée ! En 1839, Claude-François Denecourt, un vétéran de l’armée napoléonienne installé à Fontainebleau, fait paraître son premier guide de promenades en forêt, avant d’aménager trois ans plus tard les premiers sentiers balisés. Il a peint, au grand dam des artistes de l’époque, des lignes bleues, vertes et jaunes sur les troncs d’arbres pour indiquer le chemin à suivre. Ses guides reprenant les tracés de ses balades devinrent des succès d’édition et lancèrent définitivement la randonnée en forêt. Près de 200 ans plus tard, vous marchons au fil du GR 2, un sentier balisé de la Fédération française de randonnée pédestre.
Au XIXe siècle toujours, de nombreux peintres prennent (en train) le chemin de la forêt pour réaliser in situ des scènes naturelles, l’invention toute récente du tube de peinture permettant d’exercer leur activité en extérieur. Les peintres de l’École de Barbizon et les impressionnistes ont ainsi établi la réputation de Fontainebleau et de ses paysages dans le monde entier. La preuve : candidate au patrimoine mondial de l’Unesco, elle a franchi en septembre 2020 une étape majeure en entrant sur la liste indicative nationale du patrimoine mondial sous l’intitulé « Domaine de Fontainebleau ». Concrètement, c’est très bien parti !
Troisième étape : le château de Fontainebleau
Le château de Fontainebleau, classé déjà au patrimoine mondial de l’Unesco, est digne d’une machine à remonter le temps : il a vu défiler la plupart des souverains français, de François 1er à Napoléon III. Cette merveille d’architecture est un patchwork de styles, synthèse des arts du XIIe au XIXe siècle avec une grande prédominance Renaissance. Avec un atout de taille : il est entouré d’un parc de 130 hectares. Pas moins de 200 salles sont ouvertes à la visite sur les 1 500 que totalise la bâtisse. Vous y découvrirez entre autres de nombreux objets ayant appartenu à Napoléon comme sa gabardine et son couvre-chef, mais aussi son lit, dont la modestie tend à confirmer la légende de son peu de goût pour le sommeil. Vous pénétrerez dans la salle où il signa son abdication en avril 1814. Vous serez soufflé par la perspective qu’offre la bibliothèque du château dans la galerie de Diane, traverserez des chapelles et appartements royaux, écarquillerez les yeux devant l’unique salle du trône restant en France et les laisserez traîner sur les collections du musée chinois aménagé en 1863 sur ordre de l’impératrice Eugénie. Il vous faudra donc prendre votre temps pour parcourir ce dédale qui offre l’une des plus belles machines à remonter le temps existantes… avant de partir à la découverte du magnifique parc avec de sublimes perspectives : le grand canal semble sans fin ? Cela tombe bien, il faut le suivre pour retrouver la gare du retour !
3 juin 2024 - Fontainebleau