Pourquoi le paddle ? Qu’est-ce qui vous a attiré vers ce sport ?
Bastien Hugues : Plusieurs choses. D’abord, je ne suis pas Francilien d’origine. Certes, je vis dans la région depuis 15 ans, mais j’avais envie de me balader davantage en Île-de-France, de mieux la connaître. Le paddle est un bon prétexte pour visiter. Récemment, je suis allé à Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise). Cela m’a permis à la fois de faire du paddle et de découvrir le village de Vincent Van Gogh. Et il n’y a pas que la Seine ou la Marne ! La région compte de nombreux cours d’eaux, et même quelques lacs. D’autant que sur un paddle, on voit les paysages différemment. Et puis c’est une activité praticable par tout le monde. On peut en faire à son rythme, en mode balade ou de façon plus sportive.
Quand avez-vous eu l’idée de créer le site paddleparis.fr et la page Facebook ?
Pendant le premier confinement. Avec mon épouse Sarah, qui pratique aussi le paddle, on s’est rendu compte qu’il existait peu d’infos fiables disponibles. Pour tuer l’ennui mais aussi pour répondre à ce manque, nous avons donc créé le site. Cela nous force aussi à sortir de notre zone de confort, à tester de nouvelles balades. Et puis nous répondons à des questions plus « réglementaires » que peuvent se poser les gens : est-ce que le gilet de sauvetage est obligatoire ? Doit-on forcément partir à deux pour une balade en paddle ? Existe-t-il des clubs ?
La question qui peut se poser aussi c’est : est-ce que l’eau francilienne est suffisamment de bonne qualité pour y pratiquer le paddle ?
Franchement, l’eau des rivières franciliennes est plutôt bonne. Bon, évidemment, il ne s’agit pas d’en boire un verre ! Mais, notamment en amont de Paris, la qualité est correcte. Et puis il faut savoir que sur un paddle, on ne tombe pas beaucoup. Il faut commencer avec un paddle court et large qui permet d’avoir plus d’équilibre. Les débutants peuvent aussi se tourner vers les îles de loisirs qui, souvent, proposent des initiations d’une heure ou deux sur leurs plans d’eau. Il y a aussi les clubs comme le Grand Huit à Joinville-le-Pont.
Vous recensez de nombreuses balades à faire dans toute l’Île-de-France. Mais il n’y en a aucune en Seine-Saint-Denis. Il y a le canal de l’Ourcq pourtant…
On ne peut faire du paddle sur l’Ourcq qu’à partir de l’écluse de Sevran (Seine-Saint-Denis). Avant, c’est interdit. Tout comme il est interdit de faire du paddle dans Paris ou sur le canal Saint-Denis. Mais, pour les Parisiens qui voudraient des spots pas trop loin, il y a Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Créteil et les îles de la Marne (Val-de-Marne), Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) et Joinville-le-Pont (Val-de-Marne).
Le paddle apparaît encore comme un sport de privilégié, pas très démocratisé…
Je ne le vois pas du tout comme ça. C’était peut-être le cas au début, mais cela a changé avec l’arrivée, dans les années 2010, de la planche gonflable. Au départ, il n’y avait que des planches rigides qui étaient chères et qu’il fallait pouvoir stocker. Le paddle gonflable a participé de la démocratisation de ce sport. Aujourd’hui, vous pouvez en avoir à 500 ou 600 euros. On a même des marques low-cost qui en proposent à 200 euros ; mais si le prix est bas, la qualité n’est pas vraiment au rendez-vous. Alors certes, cela demeure un investissement. Mais d’abord il est durable. Et il faut rappeler que, une fois cet achat effectué, ça ne coûte rien de se mettre à l’eau. Hormis, éventuellement, un ticket de métro ou de RER…
Infos pratiques : retrouvez toutes les balades testées par Bastien Hugues ainsi que des conseils pratiques sur paddleparis.fr et sur Facebook
Trois spots sélectionnés par Bastien Hugues pour :
Débuter le paddle
« Le Grand Huit à Joinville-le-Pont me semble le bon endroit pour se lancer. L’équipe qui s’occupe du lieu est en place depuis longtemps. Pour ceux qui ont envie d’être accompagnés dans leurs débuts, c’est parfait ! »
S’offrir des paysages incroyables
« Créteil et les îles de la Marne, c’est assez fou. On a presque l’impression d’être dans la jungle. La végétation est luxuriante, on passe sous des saules pleureurs. Comme il y a peu de courant, c’est assez accessible. C’est également accessible en transport en commun puisqu’on peut rejoindre l’endroit en quinze minutes de marche depuis la ligne 8 ! »
Conjuguer paddle et resto
« Vous pouvez vous mettre à l’eau à Claye-Souilly et remonter le canal de l’Ourcq en direction de Meaux. À Fresnes-sur-Marne, vous pouvez faire un stop à la terrasse du Venezia, une pizzeria installée juste au bord du canal. Au retour, vous pouvez vous récompenser en vous arrêtant au pub Saint-Patrick à Claye-Souilly ! »
Lire aussi : J’ai testé le téléski nautique sur les bords de Seine
Lire aussi : J’ai testé la descente de la rivière olympique des Jeux olympiques de Paris 2024
Lire aussi : J’ai testé prendre le large en paddle sur la Marne
19 juillet 2022