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Sauvés par les gongs : tout est bon dans le son

Christophe Nedelec propose des bains de gong à la Villa Anahata à Gagny / © Vivance sonore
Christophe Nedelec propose des bains de gong à la Villa Anahata à Gagny / © Vivance sonore

Lorsqu'on habite en ville, les bains sonores s'apparentent le plus souvent à des concerts de klaxon. Il existe toutefois des espaces où le son vous transporte et vous fait oublier le stress ambiant à grand renfort de gongs ou de diapasons. Un sacre du tympan qu'est allée vivre Virginie Jannière.

Ainsi son, son, son, les petites vibrations… Il se murmure que tout est bon dans le son, pour calmer les tensions intérieures, voire enrayer certains dérèglements. Bains sonores, gongs, bols chantants, carillons, l’offre est devenue pléthorique. Pour entamer mon voyage sonore, me voici donc rue de Lancry (10e) où se niche dans une cour paisible le Mini Ashram Panam ouvert par Julie Gourhant, prof de yoga kundalini, masseuse et aussi… sonothérapeute. Cette artisane du son formée par Philippe Garnier, fondateur de la Sage Academy of Sound à New York, opère avec des diapasons thérapeutiques.

Dans son cocon, elle commence par allumer quelques bougies et me propose une infusion. Alors que je savoure le calme des lieux, pourtant situés à deux pas de la place de la République, Julie m’explique que les vibrations du son agissent comme un massage sur les points énergétiques du corps permettant d’apaiser l’esprit. Une pratique qui s’inscrit pour elle dans une démarche plus globale qui est de prendre soin des autres. D’ailleurs, alors que nous discutons à bâtons rompus, la conversation s’oriente vers moi sans même que je m’en rende compte. Me voici en confiance, prête à commencer la séance.

Je m’allonge sur une couverture chauffante et Julie fait sonner les diapasons sur différents points de mon corps : crâne, avant-bras, jambes, ventre et même sur le fameux plexus solaire (au niveau du cœur). Très rapidement, mon esprit se met sur pause et je passe en mode détente. Le soin se déroule sans que je m’en rende compte. Après une heure, je suis sortie de ma torpeur par la douce vibration d’un bol de cristal. J’ai l’impression de planer tandis que Julie me fait part de ses observations à partir des sons renvoyés par les diapasons. Des observations très cohérentes avec mon état émotionnel du moment.

Julie Gourhant propose des soins aux diapasons thérapeutiques au Mini Ashram Panam dans le 10e / © Mini Ashram Panam
Julie Gourhant propose des soins aux diapasons thérapeutiques au Mini Ashram Panam dans le 10e / © Mini Ashram Panam

« Une descente au fond de soi »

Lorsque je reprends mon RER pour regagner ma banlieue sud, j’ai la sensation que l’agitation glisse sur moi. J’ai hâte de vivre ma prochaine expérience. Ce sera cette fois avec Christophe Nedelec, musicien et star des bains de gongs. J’ai rendez-vous avec lui à la Villa Anahata à Gagny (Seine-Saint-Denis). Face à moi : un mur de gongs. Et ce n’est pas tout : chez Christophe, on trouve aussi des bols chantants, des carillons et des lithophones, d’étonnantes pierres japonaises qui reposent sur des amplificateurs de son.

Pour cette première expérience, il me propose plusieurs « bains ». J’opte pour le « bain racine ». « C’est une expérience d’ancrage, une descente au fond de soi afin de trouver l’harmonie et l’apaisement », m’explique mon hôte. Comme avec Julie, me voici allongée au centre de la pièce sous une couverture représentant une chenille se transformant en papillon. Les prémices de ma future métamorphose… ?

Nous débutons la séance par une petite séance de sophrologie pour « ouvrir l’esprit au voyage qui se prépare ». L’immersion sonore peut commencer. Je me retrouve comme plongée dans l’océan et crois même entendre le chant des baleines avant de me visualiser sous terre. Pour tout dire, je ne sais plus bien si je suis ou non endormie. Après une heure, je comprends mieux pourquoi Christophe me parlait de voyage, lui qui conçoit ses « bains » à la manière d’un compositeur. « Aujourd’hui, l’offre de bains sonores est riche mais sans vraiment de composition musicale. Je ne critique pas mais je vois cela autrement. J’ai besoin de développer un scénario, d’écrire une histoire. Si cela peut faire du bien, tant mieux, mais j’ai du mal avec la notion de thérapie. Je ne suis pas médecin. J’aime prendre soin des autres et je cherche surtout à faire voyager, pour que les gens qui viennent ici puissent découvrir en eux des choses insoupçonnées. » Vous n’allez pas en croire vos oreilles…

Infos pratiques : « Sonotherapy » au Mini Ashram Panam, 17, rue de Lancry, Paris (10e). Tarif : 80 € le soin de 1 h 15. Réservation sur resalib.fr. Accès : métro République (lignes 3, 5, 8, 9, 11). Plus d’infos sur miniashrampanam.fr / « Vivance sonore » à la Villa Anahata, 67, avenue Paul de Kock, Gagny (93). Sur rendez-vous au 06 70 17 15 43. Bain sonore : 85 € (pour une personne), 100 € (pour deux personnes). Accès : gare de Chelles – Gournay (RER E). Plus d’infos sur vivance-sonore.fr

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