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On a croqué dans le meilleur sandwich du Grand Paris 2024

La boulangerie Sohier à Noisy-le-Sec a remporté le prix du meilleur sandwich du Grand Paris en 2024 / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
La boulangerie Sohier à Noisy-le-Grand a remporté le prix du meilleur sandwich du Grand Paris en 2024 / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Cette année, le meilleur sandwich du Grand Paris sélectionné par le Syndicat des boulangers du Grand Paris est à déguster dans le 93 du côté de Noisy-le-Grand. Avec en prime un panorama stylé.

La file d’une vingtaine de personnes patiente tranquillement à l’entrée de la boulangerie Sohier à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et serpente telle un boa indolent. On s’étonne auprès de la caissière de l’afflux de clients dans la boutique pourtant située dans un quartier d’habitation récent, peu fréquenté en journée.

– Aujourd’hui, avec les départs pour les ponts de mai, c’est pas tout à fait pareil, nous répond-elle.

– Il y a plus de monde ?

– Ah non, il y en a moins !

Bénis soient les viaducs qui écourtent les queues de boulangerie, se dit-on en ressortant de la boutique avec rien de moins que le meilleur sandwich du Grand Paris 2024. Une distinction remise par le Syndicat des boulangers du Grand Paris. Et ce sont les frères Baptiste et Maxime Sohier qui ont raflé la mise. Pour le concours, ils ont dû présenter plusieurs casse-croûte. Parmi ceux-ci, deux se retrouvent désormais en vente : l’un est à l’effiloché de canard et au chou rouge agrémenté de mesclun et de mayonnaise, le tout dans un pain tradition. L’autre abrite dans sa belle coque noire de pain au charbon actif un tataki de thon avec des suprêmes d’orange rafraîchis par une sauce crème/ciboulette/wasabi et de la mâche.

Je me laisse tenter par le tataki de thon. 9,20 € le sandwich, comme son copain au canard. Bon. Ce ne sont pas les prix auxquels on est habitués de ce côté-ci du périph… Certes, le thon ou le canard sont des matières premières qui coûtent cher. Méditant sur le coût du casse-croûte, je me cherche un petit endroit où me poser dans le parc Louis-Antoine de Bougainville. Bâti en espaliers, cet espace vert de deux hectares offre une vue plongeante sur l’Île-de-France. Le regard se perd au loin vers la tour de Romainville et les reliefs boisés ou bâtis à l’horizon. On voudrait un cours de géographie francilienne qu’on ne trouverait pas mieux que ce panorama-là ! Pour en profiter, pelouses, chaises longues ou murets longeant un bassin accueillent les pique-niqueurs du midi, parmi lesquels, suppose-t-on, les élèves et enseignants des lycées tout proches.

La vue depuis le parc Louis-Antoine de Bougainville / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
La vue depuis le parc Louis-Antoine de Bougainville / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

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Mais alors, ce sandwich au tataki ? Franchement, il est très bon. Le contraste thon/orange fonctionne très bien et la petite sauce crème/ciboulette/wasabi est un pur délice. Cela donne un sandwich frais, loin des propositions pain détrempé / mayo industrielle / jambon en fin de vie que nous réservent certaines boulangeries. Là, on a un beau produit, tout frais et bien travaillé (mieux vaut attendre 12 h 30 si on veut l’un des deux sandwichs, ils ne sont en général pas prêts avant). En revanche on n’aurait pas été contre trois ou quatre centimètres de casse-croûte en plus. Et on se dit qu’on a été bien inspiré de prendre un dessert. En l’occurrence une tarte au citron meringuée, acidulée juste comme il faut et dont on ne laisse rien. À noter que la maison Sohier a remporté en 2023 la deuxième place au concours du meilleur flan francilien. Bref, les raisons de s’y rendre ne manquent pas.

D’autant que, avant de repartir, en remontant le parc de Bougainville, on aboutit à une curiosité architecturale. Nous voilà face aux espaces d’Abraxas. Imaginé par l’architecte catalan Ricardo Bofill au début des années 80, cet ensemble de 600 logements coupe le souffle par son aspect monumental et ses références multiples au style néoclassique. Nous voilà plongés « au milieu d’un futur qui n’a pas eu lieu », comme le dit justement le photographe Laurent Kronental qui s’y est immergé. Logique que des scènes de Brazil ou de Hunger Games y aient été tournées. Cette réalisation que Ricardo Bofill envisageait comme un « palais du peuple », a, depuis sa création, été largement décriée. Elle mérite que chacun se fasse son propre avis en se rendant sur place. Sans se laisser prendre en sandwich par les opinions des autres…

Infos pratiques : Maison Sohier, 13, rue des Bas Heurts, Noisy-le Grand (93). Ouvert du mardi au samedi de 7 h à 19 h 30, le dimanche de 7 h à 13 h. Accès : gare de Noisy-le-Grand Mont d’Est (RER A). Plus d’infos sur Instagram

Les espaces d'Abraxas à Noisy-le-Grand / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
Les espaces d’Abraxas à Noisy-le-Grand / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

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