Si respirer en ville n'est pas un cadeau pour nos bronches, y butiner s'avère étonnamment plus sain qu'à la campagne selon une étude d'un labo basé à Saclay (91). Un test réalisé sur le miel de l'Opéra de Paris montre qu'il possède des caractéristiques proche des miels bio sauvages du fait de l'absence de pesticides dans les parcs et jardins.
Lorsqu’il est question de qualité du terroir, la campagne colle habituellement une raclée à la ville. Excepté quand il s’agit de miel. C’est une étude sortie le 16 février par le paysagiste Mugo et le laboratoire Profilomic, basé au sein du CEA de Saclay (91), qui le prouve. Pour ce faire, ce dernier a analysé le miel des ruches de l’Opéra de Paris en tenant compte de 76 polluants. Résultat, aucune trace d’hydrocarbure (charbon et pétrole) ni de métaux lourds dangereux (plomb, cadium, mercure, arsenic) n’a été trouvée. Seuls deux polluants ont été détectés en quantité bien inférieure aux limites maximales autorisées. Ironie du sort, le premier, l’amitraz, est utilisé pour lutter contre un acarien dévastateur des abeilles. Le second, l’azoxystrobine, est un fongicide utilisé sur les cultures agricoles et auquel, selon l’étude, les Parisiens pourraient avoir recours afin de traiter leurs terrasses, leurs balcons ou leurs jardins. Tout l’inverse de la ville de Paris, engagée dans la démarche « Zéro phyto » lancée en 2011 par Natureparif, l’Agence régionale de la nature et de la biodiversité en Île-de-France.
156 communes « zéro phyto » en Île-de-France en 2015
En 2015, 156 communes, sur les 1.281 que compte la région, avait remisé les pesticides et environ 600 autres avaient commencé à changer leurs pratiques (voir carte ci-dessous). « Certaines communes, comme Chauconin-Neufmontiers (77), Courdimanche, Éragny (95) ou encore Colombes (92), sont très impliquées, indiquait l’an dernier à iledefrance.fr Jonathan Flandin, écologue pour Natureparif. On s’aperçoit que même les petites villes rurales, malgré le peu de moyens et le manque de personnel, arrivent à se passer de pesticides. » Ce qui n’est pas encore tout à fait le cas du monde agricole. En Île-de-France, moins de 2% des terres sont cultivées en bio selon les données 2014 du Groupement des agriculteurs biologiques. De quoi inciter les abeilles à monter à la ville.
23 février 2016