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La flamme olympique, la nouvelle star des monuments parisiens

La flamme olympique vue depuis la rue de Rivoli / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris
La flamme olympique vue depuis la rue de Rivoli / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris

En l'espace de moins d'une semaine, elle est devenue la coqueluche des Grand-Parisiens et des touristes. Au coucher du soleil, la flamme olympique se dresse dans le ciel parisien faisant du Jardin des Tuileries une sorte de Trocadéro bis où l'on vient s'émerveiller et communier. Journaliste pour Enlarge your Paris, John Laurenson est allé contempler le phénomène.

Il est 21h30. La nuit commence à tomber sur Paris et l’excitation gagne les rues. L’heure de l’envol de la flamme olympique approche, même si l’horaire exact reste aléatoire. À côté de la statue dorée de Jeanne d’Arc rue de Rivoli (1er), un panneau indique que la vasque, c’est par ici. La foule est impressionnante. « Il y a tellement de monde ! s’exclame Telissa, une Australienne à côté de moi. Je ne m’y attendais pas du tout ! C’est comme si tout Paris était ici ! »

Le jour, jusqu’à 19 h, ceux qui ont dégotté les 100 000 créneaux gratuits envolés en un jour peuvent venir voir la vasque de près. Après, on ferme et le public regarde cet objet cryptique et élégant, cette chose étrange et vivante presque, depuis le jardin transformé en sorte de Trocadéro bis. La création du designer Mathieu Lehanneur pour EDF fascine en partie parce que c’est une illusion d’optique. Cette flamme olympique n’en est pas une au sens propre : il s’agit de lumière projetée sur de la vapeur. Elle ne génère pas de chaleur et ne peut donc pas faire monter le ballon auquel la vasque est suspendue et qui n’est donc pas non plus, en réalité, une vraie montgolfière. Tout est électrique.   

« C’est presque spirituel »

« Qu’elle ne soit pas une flamme, qu’elle ne brûle pas, qu’elle soit de l’eau illuminée, c’est écologique donc c’est bien ! » me dit Larry, Parisien. Son ami Karl est d’accord. Il est anglais et habite dans l’ancien village olympique à Stratford dans l’est de Londres où les Jeux se sont tenus en 2012. « C’est logique, dit-il, parce que Paris 2024 sont les Jeux les plus durables depuis Londres« .

Karl se souvient de la vasque londonienne signée du designer Thomas Heatherwick : 204 « pétales » de feu, un pour chaque pays, rassemblés en une sorte de grande fleur de feu. « C’était vraiment impressionnant d’originalité et de créativité. Honnêtement, je pensais qu’on ne ferait jamais mieux mais, malheureusement, je dois dire que les Français ont fait de l’assez bon travail. »

Pourquoi elle impressionne tant, cette vasque ? On n’est plus en 1783 quand les français sont devenus les premiers à faire monter un vaisseau dans les airs. « Elle est belle ! » s’exclame Michèle, Parisienne. « Peut-être que c’est le lien entre le génie français d’aujourd’hui et celui d’hier avec la montgolfière », suggère son mari, Alain. C’est depuis les Tuileries que la première montgolfière à hydrogène s’est envolée. « Et puis, ajoute-t-il, cette sphère blanche qui monte lentement dans le ciel, qui nous transcende, c’est presque spirituel. »  

En attendant la flamme dans le Jardin ds Tuileries à Paris / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris
En attendant la flamme dans le Jardin ds Tuileries à Paris / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris

Une flamme partie pour rester ?

« Nous, Français, on aime se plaindre mais ici on ne peut pas se plaindre », souffle Thomas, Parisien. Et puis, après une cérémonie d’ouverture ayant suscité la controverse, la vasque rassemble. « C’est une des rares choses de la cérémonie d’ouverture qui était belle ! pour Nanine. Et la mettre ici, c’est magnifique. D’habitude, c’est dans un stade, comme à Olympie. Ce n’est pas accessible. Ici, on l’a tous jours ! »

Pendant combien de temps ? C’est la question. D’habitude, la flamme retourne en Grèce à l’issue de la compétition mais plusieurs personnalités dont la maire de Paris aimerait qu’elle reste ici. On peut très bien imaginer que cette prouesse technique et artistique, ce brillant jeu d’illusionniste, devienne un nouveau pôle d‘attraction touristique dans une ville qui pourtant en compte déjà beaucoup.

Mais l’idée de la pérenniser ne plaît pas à tout le monde, comme à Wissal, venue du Maroc. « Ça enlèverait de la magie. C’est bien qu’elle soit associée à ce moment. Dans nos souvenirs elle va rester le symbole de ces Jeux olympiques pour toujours. » Les organisateurs m’avaient dit que la vasque, si les conditions météorologiques le permettaient, se lèverait dans le ciel vers 21 h 45. À 22 h 05 quelques-uns se mettent à taper dans les mains comme pour faire sortir des coulisses une star qui se fait attendre. À 22 h 10, elle bouge, la foule en est sûre ! Applaudissements et cris ! Et puis rien. Les gens commencent à partir. Mais même au sol, elle est belle cette vasque de flammes d’eau. Finalement, elle s’élèvera à 22 h 45. Trop tard pour mon dernier train, qui lui est beaucoup plus rigide avec les horaires.

Infos pratiques : La vasque olympique dans le Jardin des Tuileries, Paris (1er). Envol de la flamme au coucher du soleil (en fonction des conditions météo). Accès : métro Palais Royal-Musée du Louvre (lignes 1 et 7). Plus d’infos sur lavasque.paris2024.org

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