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J’ai testé les comptoirs des Top Chefs Mory Sacko et Adrien Cachot chez Food Society

Le Mojo, le comptoir de Mory Sacko Chez Food Society à Paris / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
Le Mojo, le comptoir de Mory Sacko Chez Food Society à Paris / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Alors que la saison 14 de Top Chef a repris le 1er mars, Joséphine Lebard est allée goûter à la cuisine de deux ex-candidats emblématiques, Adrien Cachot et Mory Sacko, que l'on retrouve au sein du maxi food court Food Society ouvert en octobre dernier dans le quartier de Montparnasse à Paris.

Mais ça s’ouvre par où ? Pas très réveillée ce matin, me voilà en train de chercher par où entrer au Food Society, le maxi food court installé à deux pas de la gare Montparnasse (14e). À l’intérieur, une quinzaine de stands proposent cuisine du monde, street food, coffee shop… mais aussi quelques visiteurs qui rigolent bien de me voir galérer à trouver la bonne porte. Heureusement, comme il est encore tôt et qu’en plus le ridicule ne tue pas, mon estime de soi n’est pas tout à fait au sol quand je franchis enfin le seuil. Il est midi dix, je textote ma collègue d’Enlarge Virginie qui doit me rejoindre pour déjeuner : « Magne-toi, on a 20 % de réduc sur l’addition ! » Oui, c’est la première bonne nouvelle : toute commande passée entre 11 h 30 et 12 h 30 du lundi au vendredi bénéficie d’un substantiel rabais.

D’autant qu’on a du boulot : on doit tester non pas un mais deux comptoirs. En l’occurrence le Monobar d’Adrien Cachot et le Mojo de Mory Sacko. Soit le finaliste de la saison 11 de Top Chef (2020) et le candidat de cette même saison dont le restaurant Mosuke affiche une première étoile au Michelin depuis 2021. Les deux stands se font face, tels deux cow-boys prêts à se livrer une lutte fratricide. On frissonne d’horreur en se demandant quel être pervers a pu avoir l’idée de faire se concurrencer aussi frontalement les deux anciens collègues du programme de la 6. Mais sans doute s’agit-il plus probablement d’un habile chargé de marketing flairant là la bonne affaire.

« Ah ! C’est relou, ça ! » Oui, avec Virginie, nous employons des vocables qui fleurent bon les années 2000. D’ailleurs, notre conversation, quand nous découvrons qu’il faut passer commande via le site (avantage : on peut même le faire dans le métro avant d’arriver) ne déparerait pas dans un EHPAD :

– Ok, donc tu parles plus aux vraies gens en fait. Tu cliques et puis c’est tout !

– Et puis moi j’aime pas payer avant de manger… Ça me déprime…

Petit tuyau : nous apprenons après qu’en fait il est possible – si, comme nous, vous avez plus de 80 ans (à deux) et n’aimez pas les applis – de passer commande directement au bar central auprès d’une vraie personne. Mais apparemment, il ne faut pas trop l’ébruiter. Plan réservé aux technophobes, donc.

Pressé de poulet au mafé versus croquetas à l’ossau-iraty 

Bon an, mal an, nous voici donc à faire notre choix. Chez Mojo (team Mory Sacko, donc), on opte pour un pressé de poulet au mafé (10,50 €) accompagné d’une patate douce rôtie (6 €). Chez Monobar (équipe Adrien Cachot), on se met d’accord sur des couteaux à la plancha avec piment oiseau et basilic thaï (10 €). Avec ça, on y ajoute des croquetas à l’ossau-iraty (6 €) et une autre salve de croquetas, aux chipirons cette fois (6 €). 

Quelques instants plus tard, le temps d’aller se chercher une citronnade au bar, un SMS nous avertit que la commande côté Mojo est prête. Nous voilà devant un généreux pressé de poulet tout aussi généreusement recouvert d’une belle sauce mafé, onctueuse et riche en bouche. La bonne surprise provient de la patate douce qu’on avait choisie par acquit de conscience (non, les pommes grenailles recouvertes de cheddar, c’est le sheitan !) : parfaitement rôtie, elle est accompagnée d’une sauce très fraîche et fond dans la bouche. On hésite à tester le sundae en dessert : une glace vanille avec des chips de peau de poulet dessus. Surprenant mais on est professionnelles ou on ne l’est pas. « Mory Sacko n’est pas encore passé pour valider la recette, nous explique-t-on au comptoir. Donc, pour l’instant, on ne le met pas à la carte» On remballe notre goût de l’aventure culinaire. Et on remet les compteurs à zéro.

Avantage Mory Sacko

Car, côté Adrien, si la commande a un peu plus traîné, le SMS tant attendu finit par arriver. Nous récupérons nos couteaux et nos croquetas. Soyons clairs : côté couteaux, c’est la déception. Ils sont fades, « flotteux », franchement pas une réussite. Les croquetas s’en tirent bien mieux. Celles au fromage basque sont dynamisées par le piment d’Espelette et la pointe de citron vert. Quant à leur version « chipironisée », elles ont une belle puissance en bouche. Petit plus non négligeable : la sauce qui accompagne la salade qui accompagne elle-même les croquetas (vous suivez ?) est très bonne, légèrement acidulée.

C’est l’heure de trancher le débat. Avouons-le : notre cœur et notre estomac penchent légèrement du côté de Mory Sacko pour sa cuisine simple alliée à la prodigalité joyeuse des assiettes. Mais bon, on n’a pas testé le boudin noir à la plancha ni le ketchup d’oignons d’Adrien Cachot dont on nous a dit le plus grand bien. Notre conscience professionnelle (encore elle) va nous obliger à revenir…

Infos pratiques : Food Society, 68, avenue du Maine, Paris (14e). Accès : métro Montparnasse Bienvenüe (lignes 4, 6, 12 et 13) ou Gaîté (ligne 13). Ouvert du dimanche au jeudi de 8 h à 1 h du matin, les vendredis, samedis et veilles de jours fériés de 8 h à 2 h du matin. Plus d’infos sur gaite.foodsociety.fr