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Comment j’ai oublié le stress en me coulant dans un bain de forêt

Bain de forêt en forêt de Fontainebleau / © Solenn Cordroc'h pour Enlarge your Paris
Bain de forêt en forêt de Fontainebleau / © Solenn Cordroc’h pour Enlarge your Paris

Guide forestier, Claude Lagarde organise des bains de forêt à Fontainebleau, une pratique née au Japon dans les années 1980 pour évacuer le stress. La journaliste Solenn Cordroc'h est allée faire l'expérience.

Covid oblige, l’heure n’est pas au bain de foule. En revanche, le moment est propice pour se familiariser avec son extrême opposé, le bain de forêt. Pour ma première expérience, j’embarque à bord d’un Transilien direction Fontainebleau (Seine-et-Marne). J’y ai rendez-vous avec Claude Lagarde, guide forestier de son état, et un groupe de quatre autres personnes.  Avant toutes choses, Claude nous recommande d’éteindre les téléphones portables pour ne pas perturber la séance et se couper des stimuli extérieurs. Il nous explique que le shinrinyoku, littéralement bain de forêt, est une pratique japonaise née dans les années 1980 pour évacuer le stress. « La forêt nous a guéris, abrités, nourris et pourtant nous nous en sommes éloignés. Nous avons tous quelque chose de forestier en nous. L’idée du bain de forêt est de réussir à se reconnecter avec elle », résume-t-il.

La forêt, justement, s’étend devant nous à perte de vue (le massif de Fontainebleau couvre 2,5 fois la surface de Paris). Après une courte marche volontairement silencieuse, notre groupe effectue son premier arrêt. Je choisis un premier arbre mais Claude m’invite à opter pour un autre plus imposant afin de bien capter toute son énergie. Me voici devant un chêne au tronc massif avec qui je vais passer les 20 prochaines minutes. J’ancre bien mes pieds au sol, j’entoure le tronc de mes bras, je prête attention à ma respiration ventrale et j’écoute les bruits de la forêt. Soudain, je me sens comme portée par une vague d’apaisement, à tel point que j’entre dans un curieux et troublant état d’autohypnose. Je me sens partir loin, très loin… J’oublie même, l’espace d’un instant, que je suis en forêt de Fontainebleau.

Le silence est d’or

Quand j’ouvre à nouveau les yeux, j’ai l’impression d’être seule. Les autres participants ont disparu de mon champ de vision. M’auraient-ils oubliée là ? Quelques secondes plus tard, le groupe émerge de derrière les arbres. Nous poursuivons notre marche en silence, même si je brûle d’envie de connaître les premières impressions du groupe. A l’intersection de deux chemins, nous effectuons notre deuxième arrêt de 20 minutes. Je me cale à nouveau contre un chêne. Mais cette fois, le soleil m’éblouit et m’empêche de pleinement lâcher prise.

Nous reprenons la route, toujours en silence, jusqu’au troisième et dernier arrêt dans une clairière. Pour cette ultime respiration de 40 minutes en pleine nature, je trouve un hêtre et m’y adosse confortablement. Presque tous mes sens sont en éveil. Je me sens sereine. Quand Claude nous signifie la fin de notre méditation, je prends le temps de m’étirer et rejoins le groupe pour la dernière promenade, qui se doit encore d’être silencieuse. Mais nous sommes bien trop curieux et décidons d’échanger à voix basse sur nos impressions. Nous sommes tous unanimes et avons tous apprécié de pouvoir se détendre ainsi physiquement et mentalement, ancrés que nous étions dans le moment présent. Loin des bains de foule et des sollicitations continues de nos prothèses numériques. 

Infos pratiques : Bain de forêt avec Claude Lagarde en forêt de Fontainebleau (77). Sortie entre 2 h et 3 h. Tarif : 30 €. Plus d’infos sur fontainebleau-tourisme.com

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