Mis en lumière par le Guide Ultime, Burchi's cuisine des burgers et des tenders maison au fond d'un hall d'immeuble à Pantin. Ce qu'est allée goûter la journaliste d'Enlarge your Paris Joséphine Lebard.
Sans l’enseigne au-dessus de la porte d’entrée, il serait facile de passer à côté de Burchi’s à deux pas de la gare de Pantin (Seine-Saint-Denis). La façade a toutes les caractéristiques de l’immeuble d’habitation classique. Et bien malin qui pourrait se douter qu’au fond du hall se cache un très bon point de vente de burgers lancé l’an dernier par Essam Ouasli.
« Ah mais, je reconnais ! s’exclame notre ado-collègue du mercredi. Le Guide Ultime [un influenceur street food, NDLR], a fait une vidéo sur cet endroit !
– Oui, je lui réponds. Je l’ai vue aussi. Du coup, je me suis dit qu’on allait tester.
Hoquet ulcéré de l’acolyte :
« Ah ouais, tranquille, frère, t’as pépon le Guide Ultime ! Mais t’as pas de personnalité ou quoi ? Franchement, frère, chuis trop choqué !
– De un, si tu rends à César ce qui lui appartient, c’est-à-dire que si dans mon article, je dis que j’ai vu passer l’info sur le Guide Ultime, c’est bon. De deux, tu peux arrêter de m’appeler « frère », s’il te plaît ?
– Tu veux que je t’appelle « mère » ?
– Pas forcément, mais disons que ça correspond plus à ma fonction… »
Nous avançons donc dans un hall carrelé façon préau d’école. Au bout du couloir, à gauche : une rangée de chaises rouges façon salle d’attente de médecin ; à droite : une petite guérite donnant sur une cuisine où s’affiche la carte : « principalement des burgers et des tenders ». D’où le nom Burchi’s, contraction de burger et de chicken. Un resto dans une entrée d’immeuble, ce n’est évidemment pas courant. « On n’a pas forcément eu le choix, explique Essam Ouasli. D’abord pour des raisons de budget et parce qu’on avait envie d’ouvrir vite ! »
La cuisine en langue des signes
En cuisine, les deux associés d’Essam, malentendants, communiquent avec lui ainsi qu’avec l’employé de la caisse par signes. « On a tous appris la langue des signes, raconte Essam. Pour les commandes, on écrit des bons ou on se désigne sur la carte les plats à préparer. » J’opte pour un Farmer burger avec un steak black angus et du cheddar, tandis que mon binôme opte pour le Louisiana, au poulet frit. La panure et la marinade, tout comme les frites sont maison. « On est vraiment attentifs à la qualité des produits », souligne Essam Ouasli.
En revanche, les tables qui habillaient le hall ont déserté. La rançon du succès : apparemment, le propriétaire de l’immeuble trouvait que cela faisait un peu trop de monde. Pas grave, on est à deux pas du canal de l’Ourcq et Google Maps m’indique le square du 19 mars 1962 justement situé sur les berges, à cinq minutes à pied de Burchi’s. Une jolie découverte : le square est agréablement aménagé avec hamacs, transats, de nombreux bancs, une belle pelouse et même des tables de ping-pong. Quant aux burgers, ils remplissent bien leur office. Mention spéciale au Louisiana : la marinade est délicieuse et la panure pas raplapla comme elle peut l’être souvent mais, au contraire, bien craquante. Le ventre plein, on se pose dans les hamacs pour digérer.
« On n’est pas mal, non ? », je demande à mon complice de gueuleton.
– Franchement, frère ? On est trop bien ! », me répond-il en se balançant mollement, les yeux tournés vers les nuages qui avancent indolemment dans le ciel.
Infos pratiques : Burchi’s, 36, rue Delizy, Pantin (93). Ouvert de 11 h 30 à 15 h 00 tous les jours sauf vendredi et dimanche, de 18 h à 21 h 30 tous les jours. Accès : gare de Pantin (RER E). Plus d’infos sur burchispantin.fr
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14 juin 2023 - Pantin
