Cette interview s’inscrit dans une série de portraits de Grand-Parisiens et de Grand-Parisiennes réalisée en partenariat avec la Société du Grand Paris. La Maison des Arts de Malakoff a reçu le soutien de la Société du Grand Paris à travers le projet Appel d’air dans le cadre de la dernière Nuit Blanche.
Vous dirigez le Centre d’art contemporain de Malakoff depuis 15 ans. Quelle est sa particularité ?
Aude Cartier : Aujourd’hui, le Centre d’art de Malakoff (Hauts-de-Seine) est constitué de deux sites : la Maison des arts et la Supérette. La Maison des arts est le lieu de diffusion où sont organisées les expositions. La Supérette – implantée dans une ancienne supérette – sert quant à elle de lieu de ressources et de recherches. Elle se trouve dans un quartier plus populaire, ce qui me plaît beaucoup. C’est un véritable village dans la ville qui accueille à la fois les artistes et les habitants. Les enfants y viennent par exemple le mercredi après-midi. Je n’imagine pas un centre d’art autrement qu’en lien avec son territoire.
Quelle différence cela fait d’être situé en banlieue de Paris ?
Lorsqu’il se situe en périphérie d’une grande ville, un centre d’art se doit d’avoir une attention première pour les habitants. À Malakoff, nous développons beaucoup de projets de médiation artistique avec toutes les générations mais surtout avec les scolaires, de la maternelle au lycée. Cela permet de créer un lien de proximité entre l’art et les Malakoffiots qui ne se déplacent pas forcément à Paris. Nous pouvons aussi bien programmer une séance de contes pour les 0-3 ans en rapport avec une thématique abordée par un artiste ou bien organiser un atelier pratique de fabrication du pain avec une artiste boulangère. De nombreux enfants ont découvert le centre d’art par le biais de nos médiations avec les écoles puis reviennent, adolescents ou jeunes adultes, dans le cadre d’un stage ou d’un workshop. C’est réjouissant et motivant.
Qu’attendez-vous de l’arrivée de la ligne 15 du Grand Paris Express ?
La ligne 15 va complètement changer la circulation d’un territoire à l’autre. J’imagine qu’on va pouvoir mettre en place des partenariats avec d’autres centres d’art. La Seine-Saint-Denis ne sera plus qu’à 20 minutes de Malakoff ! Cela va permettre également de renforcer le travail engagé avec le réseau TRAM [le réseau TRAM est l’association qui fédère les lieux d’art contemporain en Île-de-France, Ndlr]. Le fait que le public puisse circuler plus rapidement va venir nourrir un peu plus nos échanges. Évidemment, j’espère que la fréquentation va également s’intensifier !
Cela pourrait-il faciliter le dialogue de l’art avec les territoires ?
D’un territoire à l’autre, le discours n’est jamais le même. C’est ce qui fait la singularité de nos lieux. La direction artistique des centres d’art se nourrit aussi bien de l’architecture des bâtiments dans lesquels ils sont installés que de l’histoire du territoire où ils sont implantés. Finalement, ce qui traverse un centre d’art traverse aussi les préoccupations des citoyens et des politiques. La création artistique n’est que la caisse de résonance d’un territoire. À ce titre, la circulation des publics à venir avec la ligne 15 devrait être tout à fait passionnante !
Infos pratiques : La Maison des arts, 105, avenue du 12 février 1934, Malakoff (92). Entrée libre du mercredi au vendredi de 12 h à 18 h, les samedis et dimanches de 14 h à 18 h. Lundis et mardis sur rendez-vous. Accès : métro Malakoff–Plateau de Vanves (ligne 13), Mairie de Montrouge (ligne 4). Plus d’infos sur maisondesarts.malakoff.fr / La Supérette, 28, boulevard de Stalingrad, Malakoff (92). Entrée libre le mercredi de 14 h à 18 h et le samedi de 15 h à 18 h. Accès : métro Malakoff–Rue Étienne Dolet et Châtillon-Montrouge (ligne 13). Plus d’infos sur maisondesarts.malakoff.fr
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18 septembre 2023 - Malakoff