D’où est née cette volonté de rassembler onze musées parisiens* pour lancer « La Colline des arts » ?
André Delpuech : En réalité, on a repris une idée déjà ancienne qui avait émergé il y a une vingtaine d’années. Initialement, le projet s’appelait « La Colline des musées » (lancée en 2009, elle réunissait quatre musées du 16e arrondissement de Paris, ndlr) et s’inspirait de l’île aux musées de Berlin. Nous nous rassemblons aujourd’hui pour imaginer des ponts entre nos programmations. Chacun garde sa liberté, son indépendance, mais ce regroupement nous rendra plus visibles. On veut que les Parisiens et les Franciliens voient le 16e arrondissement, de l’Alma au Trocadéro en passant par Iéna, comme un quartier culturel. Les touristes en ont bien souvent plus conscience ! C’est un projet qui s’intègre aussi dans la perspective des Jeux olympiques de 2024 : le Trocadéro va être réaménagé pour l’occasion.
Est-ce un moyen de valoriser le patrimoine hérité des Expositions universelles ?
Tout à fait ! Nos institutions sont très différentes mais en y regardant de plus près, on a de nombreux points communs et en particulier ce patrimoine issu des Expositions universelles, notamment celle de 1937.
La Colline des arts s’engage aussi dans une démarche plus responsable. Comment cela va se traduire ?
D’abord en mettant en place un processus durable de production des expositions. Cela passe par l’utilisation de matériaux réutilisables ou recyclables. Avec les musées partenaires de la Colline des Arts, on souhaite aussi co-produire certaines expositions ou bien bâtir des projets communs pour réduire nos déchets. Au Musée de l’Homme, montrer l’impact de l’humain sur la planète est l’un de nos fers de lance. Le Musée de la Marine insistera davantage sur le rôle des océans à l’avenir, la Cité de l’Architecture analysera les phénomènes urbains… Nous souhaitons que les musées soient davantage acteurs de la vie de la cité. Il est d’autant plus nécessaire que l’on mette en perspective des faits dans les musées pour réponde aux fake news et aux complotistes.
Vous organisez votre premier événement en commun ce week-end, « L’Été sur la Colline ». Quel va être le programme ?
En raison de la crise sanitaire, nous avons dû improviser ! Ce qu’il faut retenir c’est que les onze musées de la Colline des arts seront accessibles gratuitement ce week-end. Nous avons également prévu des animations spécialement pour l’occasion comme un « lâcher de clowns » au Trocadéro dans le cadre de notre exposition « Rire : la science aux éclats ». Dans les autres musées, vous pourrez assister à des visites architecturales guidées ainsi qu’à des performances musicales, des spectacles de danse et de théâtre… De quoi renouer avec la culture !
*Les 11 musées et théâtres de la Colline des arts : le Théâtre des Champs-Élysées, le Musée Yves Saint-Laurent, le Musée d’Art Moderne, le Palais de Tokyo, le Palais Galliera, le Musée national des arts asiatiques, le Palais d’Iéna, la Cité de l’architecture et du patrimoine, le Théâtre national de la Danse, le Musée de l’Homme et le Musée national de la Marine.
Infos pratiques : « L’Été sur la Colline » sur la Colline des arts à Paris (16e). Samedi 3 et dimanche 4 juillet. Accès gratuit aux collections permanentes et aux expositions temporaires. Accès : Métro Alma-Marceau, Iéna et Trocadéro Ligne 9. Infos et réservations sur mam.paris.fr
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1 juillet 2021 - Paris