À l'occasion de Nuit Blanche, les Ateliers Médicis à Clichy-Montfermeil s'installent au Centre Pompidou à Paris du 1er au 4 juin et invitent 90 artistes à réfléchir à la notion de « marges ». Ce dont nous parle Cathy Bouvard, la directrice des Ateliers.
Qu’avez-vous prévu pour cette Nuit Blanche au Centre Pompidou ?
Cathy Bouvard : Nous avons invité près de 90 artistes qui sont passés ces cinq dernières années par les Ateliers Médicis à Clichy-Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Ce programme [qui intègre une exposition, des projections, des performances, des ateliers, des débats et des rencontres, NDLR] démarre ce jeudi 1er juin et s’achève le 4 juin ; il s’intitule « Ce qui est déjà là » car, lorsque l’on parle de la périphérie, on parle souvent d’émergence, alors qu’en réalité beaucoup de choses sont déjà là ! Cela colle bien avec notre mission aux Ateliers Médicis. Dans le cadre de Nuit Blanche, nous proposerons samedi 3 juin des ateliers de danse électro, de double dutch (sport de saut à la corde), de dappan koothu (une danse de rue indienne) et des défilés de mode. L’artiste (et ancien joueur de rugby professionnel) Aristide Barraud réalisera, sur la piazza du Centre Pompidou, un collage monumental de la phrase « Mais je serais qui si j’avais grandi ailleurs ? », qui viendra intégrer une sorte de cartographie du Grand Paris avec les monuments, les cités, les forêts, les stades… C’est une œuvre collaborative puisque les artistes et le public sont invités à prendre part à cet immense collage. C’est une manière de montrer la périphérie jusque dans le centre, de réfléchir à la notion de « marges ».
Quel est le parcours d’Aristide Barraud ?
Avant d’intégrer en 2019 la section arts et images de l’école Kourtrajmé du réalisateur Ladj Ly (à qui l’on doit Les Misérables, NDRL), Aristide Barraud était un jeune rugbyman. Les Ateliers Médicis l’accompagnent maintenant depuis près de quatre ans. Il a notamment réalisé une exposition sur la destruction de la dernière barre des Bosquets à Montfermeil. Il est resté près d’un an sur place à suivre le démantèlement des bâtiments.
Pourquoi l’avoir choisi ?
Il affirme avoir « vécu comme une éponge » pendant plusieurs années en passant du temps à observer. Désormais, il dit vouloir « rendre » aux autres et écrire avec les autres. Pour collaborer à cette performance, il a invité de nombreux artistes, des rappeurs, des habitants des Bosquets ou encore des jeunes de Massy dont il est originaire, ainsi que l’équipe de rugby du Burkina Faso qu’il entraîne. On connaît la géographie de Paris mais Aristide veut aussi montrer une géographie plus intime. L’œuvre sera encore visible le dimanche mais sera détruite ensuite. Aristide filmera cette installation. Il en restera donc une trace !
Infos pratiques : « Ce qui est déjà là » au Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, Paris (4e). Du 1er au 4 juin. Gratuit. Accès : métro Châtelet (lignes 1, 4, 7, 11, 14), Les Halles (ligne 4), Rambuteau (ligne 11), gare de Châtelet–Les Halles (RER A, B et D). Plus d’infos sur ateliersmedicis.fr
Lire aussi : Une Nuit Blanche dans la Métropole du Grand Paris avec la Seine comme fil bleu
Lire aussi : Cinq randonnées culturelles pour vivre Nuit Blanche dans le Grand Paris
1 juin 2023 - Paris