Il est 11h, lundi 16 novembre. Me voici sur le point de faire mon entrée dans le Centre Georges-Pompidou (4e). Pas de file d’attente. Pas de vigile non plus à l’entrée pour fouiller mon sac. Pas de contrôle des billets. Et pour cause, je suis chez moi face à mon écran d’ordinateur. Confinement oblige, Beaubourg est fermé au public. Mais les équipes du musée relève le défi de nous le faire visiter en ligne « comme si nous y étions« . Une expérience qui s’est encore enrichie depuis le printemps et le premier confinement.
Passées les portes (virtuelles) du centre Pompidou, j’ouvre grands mes yeux et mes oreilles. Deux circuits de visites s’offrent à moi : les vidéos, pour approfondir une oeuvre ou découvrir les expositions du moment commentées par les commissaires et conservateurs du musée, et les podcasts, qui s’intéressent à des thématiques comme Art et féminismes, Art et consommation ou Art et écologie ainsi qu’aux VIP, les Very Important Pieces du musée. Pour réviser les classiques, je commence par la websérie Quésaco qui retrace en deux minutes l’histoire d’œuvres emblématiques du musée sur un ton décalé. Voici un autoportrait de la flamboyante Frida Kahlo, dont les toiles avaient inspiré cette phrase au poète André Breton : « L’art de Frida Kalho est un ruban autour d’une bombe« . L’œuvre prend vie sous mes yeux à mesure que la voix off en décrypte la composition, le choix des motifs et des couleurs, les inspirations. Et là, Le Manège de cochons de Robert Delaunay. Les motifs de la toile s’animent, se transforment en grande roue, en horloge, les couleurs clignotent. Tous les éléments prennent leur sens à travers un exposé bluffant.
Une découverte privilégiée des oeuvres
Je poursuis ma déambulation virtuelle par un podcast sur la Fontaine de Marcel Duchamp qui m’explique l’époque, c’est-à-dire la première moitié du XXe siècle. J’imagine l’artiste parcourant la butte Montmartre avec ses amis, le tourbillon créatif dans lequel il évolue. J’enchaîne avec un autre podcast, cette fois sur La Blouse roumaine d’Henri Matisse avant de me retrouver avec deux conservatrices pour visiter Global(e) Resistance, exposition temporaire autour des stratégies contemporaines de résistance à travers l’art. J’y entends des noms pour la première fois, j’admire des sculptures, des peintures et même des productions textiles. C’est fou ce que l’on découvre comme détails en pouvant zoomer sur les œuvres ! On ne craint pas de déclencher une quelconque alarme. Malgré leur aspect parfois abstrait, les objets prennent un autre sens en quelques phrases. J’ai l’impression d’apprendre davantage en 20 minutes qu’en deux heures de visite sur place.
Voilà bientôt une heure trente que je m’aventure dans les méandres de Pompidou. Je termine mon exploration par l’exposition en réalité virtuelle consacrée au peintre espagnol Joan Miró et qui reconstitue une salle d’exposition en 3D. Je me sens comme une privilégiée. C’est sûr, je reviendrai.
Infos pratiques : Les visites virtuelles du Centre Pompidou sont à découvrir gratuitement sur centrepompidou.fr et la châine Youtube du musée
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20 novembre 2020 - Paris